Mon héroïne : un feel good movie à la française

Mon héroïne : un feel good movie à la française

CRITIQUE / AVIS FILM - Pour son premier long-métrage, Noémie Lefort se concentre sur une histoire vraie : la sienne. Avec « Mon Héroïne », elle raconte l'histoire semi-autobiographique de sa jeunesse, lorsqu'elle a tenté d'entrer en contact avec Julia Roberts.

Mon héroïne : une histoire vraie de dingue

Pour son premier long-métrage, Noémie Lefort a décidé de proposer une histoire semi-autobiographique. Avec Mon héroïne, elle rejoue l'une des anecdotes de sa jeunesse. En effet, alors qu'elle n'avait qu'une vingtaine d'années, et étudiait le cinéma dans une fac à Rouen, Noémie Lefort a mis en scène un court-métrage intitulé Calling Julia Roberts.

Avec ce petit film, elle cherchait à obtenir l'attention d'une star internationale : Julia Roberts. Le récit de son court-métrage racontait comment une jeune fille (elle-même) voulait lui transmettre son petit film. Et sur un coup de tête, Noémie Lefort a décidé de se rendre elle-même à New York, pour rencontrer son idole.

Chloé Jouannet - Mon héroïne
Chloé Jouannet - Mon héroïne ©Universal Pictures International France

Porté par Chloé Jouannet dans le rôle d'Alex Troffel (l'alter ego de Noémie Lefrot), Pascale Arbillot dans la peau de sa mère et Louise Coldefy dans les habits de sa tante, Mon Héroïne raconte le voyage romancé de la jeune étudiante française qui voulait rencontrer Julia Roberts. L'histoire est évidemment transformée. Ici, le personnage d'Alex a le scénario d'un long-métrage à remettre à la comédienne américaine. Elle fait donc tout pour l'aborder et lui transmettre son récit.

Un feel good movie attachant

Noémie Lefort signe une œuvre attachante, pleine de spontanéité et de bons sentiments (ce qui ici reste positif). Un petit feel good movie débordant de gentillesse - surtout via les personnages de la mère et de la tante. Mon Héroïne est même un véritable remontant contre la déprime, car ce voyage new-yorkais est drôle, réchauffe le cœur, et donne surtout envie de se joindre à ce trio générationnel étonnant.

Le récit est parfois tellement fou qu'on se demande alors quel est le vrai du faux. Quelle partie est romancée ? Quelle partie est calquée sur la réalité ? Difficile d'y voir clair, mais ce n'est pas grave. Cela rajoute même une force féerique au métrage, comme si tout était possible. Comme si rien ne pouvait arrêter la jeune Alex et sa soif de cinéma.

Chloé Jouannet - Mon héroïne
Chloé Jouannet - Mon héroïne ©Universal Pictures International France

En cela, Mon Héroïne porte aussi un message d'espoir pour les cinéphiles. Une note d'encouragement pour tous les artistes en herbe qui attendent leur heure dans l'ombre. Noémie Lefrot nous dit évidemment de croire en ses rêves, de nous donner les moyens de la réussite, et que la chance sourie aux audacieux, même à ceux qui décident d'aller rencontrer Julia Roberts. Le film rappelle aussi qu'il ne faut jamais oublier de s'amuser, d'aimer les autres, et de faire les choses dans une bonne humeur communicative.

Quelques clichés mais on s'en fiche

Mon Héroïne peut également compter sur des personnages captivants. La mère, portée par Pascale Arbillot, en grande forme, est une figure comique solide pour le long-métrage. Inquiète, un peu perdue, ne parlant pas un mot d'anglais, elle permet de proposer quelques ressorts humoristiques bienvenus. Enfin, le film s'adresse aussi, évidemment, aux fans de Julia Roberts. Noémie Lefort n'oublie pas de lui rendre hommage et dissimule ici et là des références en tout genre à la comédienne internationale.

Chloé Jouannet - Mon héroïne
Chloé Jouannet - Mon héroïne ©Universal Pictures International France

Malheureusement, Mon Héroïne ne résiste pas à tous les stéréotypes. Évidemment, certaines séquences ne fonctionnent pas totalement. Par exemple, la scène où Alex doit rencontrer Théa De Sousa (Zoé Schellenberg), chargée de lire les scénarios de Julia Roberts et d'en faire des fiches, est un pur cliché. Une séquence où la jeune fille rate sa chance pour rencontrer Théa à cause d'une révélation bidon, qui fonctionne davantage comme une pirouette scénaristique que comme un événement crédible.

Enfin, on regrettera également une conclusion faussement méta, plutôt gratuite, et trop guimauve avec une esthétique mièvre et superficielle. Il n'empêche que Mon Héroïne, malgré ses quelques défauts, est une proposition honnête avec son public. Une œuvre charmante en l'honneur du septième art et de Julia Roberts.

Mon Héroïne de Noémie Lefort, en salles le 14 décembre 2022. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

Un feel good movie à la française doux, inspirant, rafraîchissant, plein de bons sentiments (dans le bon sens du terme) et de spontanéité. C'est drôle, touchant, maîtrisé, et c'est plein d'espoir pour tous les réalisateurs de l'ombre qui attendent leur heure.

Note spectateur : 3.33 (3 notes)