Mortal Engines : le pétard mouillé de cette fin d'année

Mortal Engines : le pétard mouillé de cette fin d'année

CRITIQUE FILM - "Mortal Engines" est la nouvelle production de Peter Jackson. Pour l'occasion, il donne la réalisation à Christian Rivers, un autre Néo-Zélandais, superviseur des effets spéciaux, notamment sur "King Kong". Porté par les jeunes Hera Hilmar et Robert Sheehan face au grand Hugo Weaving, le long-métrage dépeint un futur dystopique dans lequel l'humanité évolue sur d'immenses villes mobiles.

Mortal Engines raconte comment les différentes villes restantes sont dorénavant nichées sur d'énormes machines, véhicules, qui se déplacent au sol. Hugo Weaving incarne Thaddeus Valentine, le décisionnaire de Londres. Il a l'ambition de conquérir le monde en réparant Médusa, une machine extrêmement puissante qui a détruit l'ancienne société (la nôtre) au profit d'un futur anxiogène et désertique. Un scénario intéressant, qui ne sera jamais convenablement porté à l'écran...

Un potentiel mal exploité

Mortal Engines était très attendu par les fans de Peter Jackson. Les premières bandes-annonces dévoilaient un film fantastique de grand calibre, au visuel renversant. Là-dessus, rien à dire, les effets visuels sont superbes, les images de synthèse somptueusesChristian Rivers offre des images magnifiques dans lesquelles d'immenses villes mobiles se déplacent dans un environnement presque post-apocalyptique. Les décors sont plaisants, bien que peu exploités. Le monde dévasté de ce futur n'est que rarement mis en avant, malgré quelques séquences passionnantes en dehors des grandes villes. Malheureusement, l'action se passe majoritairement à Londres. Cette dernière n'est jamais transcendée non plus, et ne reste qu'une silhouette dont on aurait aimé en connaître d'avantage.

Critique Mortal Engines : le pétard mouillé de cette fin d'année

Mortal Engines est à cette image. Un film qui met constamment l'eau à la bouche mais qui finalement ne dévoile jamais grand chose. Et c'est carrément frustrant. Christian Rivers n'utilise pas assez ses idées et son décor, qui restaient pourtant le meilleur atout du long-métrage. Heureusement, quelques machines sortent du lot. Une ville marine, araignée géante qui marche sur l'eau. Une ville céleste, perchée dans les nuages. Une machine cloporte, qui se camoufle dans le sol. Des appareils volants inspirés d'oiseaux, etc... Pourtant, chacune de ces machines n'apparaît que brièvement, effacée avant que leur potentiel ne soit utilisé. L'action est souvent illisible et ces immenses véhicules tant attendus ne sont finalement qu'un pétard mouillé, au profit d'une intrigue passablement ennuyeuse.

Un teenage movie déguisé ?

On s'attendait à ce que la romance intervienne, à ce que les jeunes acteurs ne soient pas brillants, et qu'il y ait un arrière-goût de teenage movie. Mais à ce point ? Les enjeux ne tiennent jamais complètement la route au profit de protagonistes largement stéréotypés et aux actions téléphonées. Hera Hilmar tient la baraque, mais son personnage, et ses amis, sont des clichés ambulants. À la limite, ce n'est finalement pas ce qui dérange le plus. À côté, l'intrigue de Mortal Engines est plutôt ennuyeuse. Les protagonistes doivent en effet faire face à un mégalomane élitiste et aisé qui cherche à conquérir le monde. L'antagoniste est largement attendu, et le talent d'Hugo Weaving ne permet en rien de donner plus d’épaisseur à son personnage écrit paresseusement.

Critique Mortal Engines : le pétard mouillé de cette fin d'année

Les ressorts dramatiques sont mal exploités. La faute à une intrigue expédiée, et à des situations qui ne prennent pas le temps de laisser le spectateur les assimiler. Tout va trop vite et, paradoxalement, Mortal Engines est trop long. Christian Rivers ne prend pas le temps nécessaire pour laisser son histoire se développer. Préférant enchaîner les situations sans véritable vision de montage ou de réalisation. Le film devient platonique et linéaire, et les ressorts émotionnels ne fonctionnant pas. Le suspense n'est d'ailleurs pas assez prononcé à cause de cet aspect trop expéditif et d'un dénouement simpliste. Le tout est alors mal amené, et le souffle héroïque tant attendu ne prend pas. Peut-être l'attente était trop élevée, ce qui accentue la déception, mais Mortal Engines aurait pu être tellement plus qu'un blockbuster lambda...

 

Mortal Engines de Christian Rivers, en salle le 12 décembre 2018. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

"Mortal Engines" ne transforme pas son scénario alléchant. Il demeure un blockbuster divertissant, mais qui ne parviendra pas à rejoindre le panthéon des grosses productions intelligentes.

Note spectateur : 1.7 (1 notes)