Project Wolf Hunting : du sang, du sang et encore du sang

Project Wolf Hunting : du sang, du sang et encore du sang

CRITIQUE / AVIS FILM : Pour son deuxième long-métrage, Kim Hong-seon se lance dans un survival horrifique ultra-violent comme on en voit rarement. Si "Project Wolf Hunting" sort un peu de l’ordinaire, c'est surtout une œuvre éreintante qui saccage son sympathique postulat de départ.

Project Wolf Hunting, ça ne s'arrête jamais

Avec Project Wolf Hunting, le réalisateur Kim Hong-seon propose une série B ultra violente sans prétention. Via un scénario qui tient sur un timbre poste, le cinéaste met le paquet sur une violence gore et excessive qui a le mérite de sortir de l'ordinaire. Project Wolf Hunting raconte comment des policiers et des malfrats se retrouvent enfermés à l'intérieur d'un navire qui part des Philippines pour la Corée du Sud. Et alors que les policiers ont la charge de surveiller ces dangereux criminels, rien ne va évidemment se dérouler comme prévu...

Project Wolf Hunting débute avec un postulat de départ certes simpliste, mais largement séduisant. Kim Hong-seon place ses spectateurs face à un spectacle délicieusement stupide, qui débute comme un joyeux plaisir régressif. Un film d'action bourrin, violent, visuellement agréable, qui ne lésine pas sur la violence et l'hémoglobine. Des têtes sont coupées, des crânes sont écrasés et le sang repeint les cloisons du bateau. Les hématophobes préfèreront passer leur chemin...

Project Wolf Hunting
Project Wolf Hunting ©The Contents ON

Et au départ, c'est plutôt rigolo, simple et attrayant. Comme dans Une nuit en enfer à son époque, se développe d'un genre à l'autre. Le film, présenté d'abord comme un thriller d'action, se transforme en un survival pseudo-horrifique encore plus gore, quelque part entre Predator et Overlord. Et ce passage de la série B à la série Z est volontairement brutal, à l'image du classique de Robert Rodriguez.

Une œuvre qui s'enlise dans sa longueur

Malheureusement, Project Wolf Hunting se transforme rapidement en une séance de torture interminable, bien trop trop répétitif pour garder l'attention. Plus le récit avance, plus on entre dans un ennui profond. Si l'ultra-violence séduit au départ, elle finit par lasser et fatiguer. Parce que Project Wolf Hunting manque cruellement d'une histoire davantage étoffée pour se donner matière à sa violence graphique. En l'absence d'un scénario solide, la violence devient un cache-misère souvent totalement gratuit. En somme, trop de violence tue la violence.

Project Wolf Hunting
Project Wolf Hunting ©The Contents ON

En outre, Kim Hong-seon ne parvient pas à proposer de la surprise ou de l'inédit, avec une mise en scène trop académique pour métamorphoser sa violence graphique. Contrairement à un Quentin Tarantino par exemple, qui garde le spectateur en alerte, impressionné, surpris, Project Wolf Hunting s'enferme dans une redondance créative harassante.

Des personnages qui manquent de substance

Mais finalement, le plus gros raté du film réside sûrement chez les personnages. En effet, Kim Hong-seon propose trop de personnages, dont la plupart sont tout simplement inutiles. Avec une quarantaine de personnages, le spectateur ne sait plus où donner de la tête. La plupart d'entre eux sont à peine caractérisés et ne sont que de la chair à canon. Avec autant de protagonistes, Kim Hong-seon aurait dû plus de camps, de groupes, pour plus d'opportunités de trahisons ou d’alliances, plutôt que de se contenter du schéma classique des policiers contre les méchants.

Kim Hong-seon propose des personnages caricaturaux et insipides, qui manquent cruellement de substance. Le cinéaste ne leur offre aucun background et ne déploie aucune relation entre eux. Si bien qu'aucun ressort émotionnel ne se dégage. À tel point qu'on finit par se désintéresser totalement du sort des héros, dans un film beaucoup trop long, notamment à cause de flashbacks inutiles et passablement pathétiques. Des retours dans le passé vainement explicatifs, qui alourdissent un récit déjà conséquent et pourtant très facile à suivre. Dommage, il y avait matière à proposer un véritable divertissement de genre...

Project Wolf Hunting de Kim Hong-seon au cinéma dès le 15 février 2023. Ci-dessus la bande-annonce. Découvrez ici toutes nos bandes annonces. 

Conclusion

Note de la rédaction

Série Z interminable à la violence gratuite, "Project Wolf Hunting" rate son idée séduisante. Le film tombe dans une surenchère pathétique, alors que son postulat de départ promettait une série B efficace, avec meurtriers, policiers et monstre de Frankenstein.

Note spectateur : 5 (1 notes)