Smile : un divertissement efficace mais qui manque d'originalité

Smile : un divertissement efficace mais qui manque d'originalité

CRITIQUE / AVIS FILM - « Smile » est le premier long-métrage de Parker Finn. L'occasion pour lui de proposer un divertissement honorable, qui joue avec les nerfs des spectateurs, notamment par une utilisation marquée des jump scares.

Smile : un héritier de la saga Ring

Porté par Sosie Bacon, Smile raconte le destin de Rose, une psychiatre témoin d'un suicide particulièrement violent de l'une de ses patientes. Avant de mourir, la jeune femme lui a transmis une force mystérieuse qui lui fait vivre un véritable cauchemar éveillé. La voilà embarquée dans une course contre la montre pour faire face à une malédiction qui pourrait lui être fatale en seulement quelques jours.

Smile se repose sur le concept des films à boucles. Où la terreur se propage sans fin de victime en victime. Un genre utilisé assez souvent dans l'horreur, dont le patron incontesté est la saga Ring. Dans ce grand classique de l'horreur asiatique, les malheureux curieux qui visionnent la cassette de Ring n'ont qu'une semaine à vivre. Une semaine d'horreur et de tension inégalable. Leur seule échappatoire : que quelqu'un d'autre visionne la dite cassette avant la date butoir.

Smile
Rose (Sosie Bacon) - Smile ©Paramount Pictures France

Forcément, Mais puisqu'il ne révolutionne pas le genre, le film de Parker Finn est parfois victime des comparaisons avec ses aînés. Parce que des œuvres dans ce style, il y en a beaucoup dans le monde de l'horreur. Outre le chef-d’œuvre d'Hideo Nakata, on peut évidemment citer Destination Finale, mais aussi l'excellent It Follows, dont Parker Finn reprend parfois des éléments. Une tentative de s'imposer dans un genre déjà surexposé, qui entraîne parfois une désagréable sensation d'absence de renouvellement.

Des jump scares en veux tu en voilà

Il n'empêche que malgré un concept un poil réchauffé, Smile est un honnête divertissement. Un film d'horreur efficace, qui joue allégrement avec les nerfs des spectateurs. Si l'intrigue est cousue de fil blanc et ne propose pas de surprise marquante (même le twist final est prévisible), la mise en scène est suffisamment solide pour provoquer le grand frisson.

Parker Finn impose une réalisation dominée par les jump scares. Mais contre toute attente, alors que le rendu aurait pu lorgner vers le film d'horreur nauséabond dont les seuls ressorts horrifiques sont de vaines tentatives de faire bondir le spectateur, Parker Finn joue habilement avec ce procédé. Les jump scares ne sont pas toujours placés là où le spectateur les attend. Ce qui permet de créer de véritables instants de sursauts garantis assez jouissifs.

Smile
Smile ©Paramount Pictures France

Smile peut également compter sur une excellente bande originale de Cristobal Tapia de Veer (la série Utopia) qui propose une musique lancinante en adéquation parfaite avec la production. Quant à Sosie Bacon, elle est toujours d'une justesse impressionnante. Le film offre aussi un crescendo de terreur plutôt bien tenu, même si la magie n'opère plus vraiment dans le dernier acte du film.

Smile est en effet plombé par un climax final convenu. La révélation de la créature est décevante, et l'affrontement final est conventionnel. Le film aurait gagné en terreur si la mise en scène avait davantage insisté sur les sourires eux-mêmes. Elément marketing du film, le faciès inquiétant des personnages n'apparaissent finalement qu'en de trop rares occasions.

Smile de Parker Finn, en salles le 28 septembre 2022. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

Sans être révolutionnaire, Smile est un honnête divertissement qui s'inspire des films à boucle comme "It Follow" et "The Ring". Le film peut compter sur une utilisation habile des jump scares et d'une BO assez séduisante. Un divertissement mineur mais efficace.

Note spectateur : 3.4 (5 notes)