Solo : A Star Wars Story, pas la catastrophe annoncée

Solo : A Star Wars Story, pas la catastrophe annoncée

CRITIQUE FILM - Après "Rogue One" en 2016, Disney et LucasFilm nous gratifient d'un deuxième spin-off centré sur la jeunesse de Han Solo. Et finalement, même s'il y a des défauts, ce n'est pas la catastrophe tant annoncée.

Avec cette production houleuse de Solo : A Star Wars Story, le public était en droit de s'attendre à une oeuvre bancale. Comme ce fut le cas avec Justice League, film hybride entre deux approches diamétralement opposées entre la vision dark de Zack Snyder et la démarche pop de Joss Whedon. Résultat, Justice League est un ratage complet. Quand on sait que le duo Phil Lord et Chris Miller s'est fait évincer, remplacé en cours de route par Ron Howard, le rendu final est correctement ficelé et reste dans une ambiance unique.

Solo n'est pas exempt de défauts

Le film commence sur une course-poursuite assez commune. Censée mettre le spectateur directement en co-pilote de Han Solo, cette course-poursuite n'a rien d'exceptionnelle. Sympathique mais conventionnelle elle installe le personnage, encore aux prises avec d'étranges créatures avares d'argent, en référence de Jabba. Han Solo est de retour, on lui invente son nom de famille au détour d'un guichet, mettant en avant l'absence de parents, pour parler de son père plus tard dans le film, mais passons.

Critique de Solo A Star Wars Story : pas la catastrophe annoncée
S'en suit une quête assez classique mais divertissante. Han Solo va monter son équipe de contrebandiers et va suivre sa route quelque part entre banditisme et héroïsme. A la manière de Jack Sparrow, sans la personnalité, Han Solo trace sa route. Sauf lorsqu'il croise Qi'ra (Emilia Clarke), sa dulcinée, pour qui son cœur bat. Romance classique. Bref, on connaît. C'est d'ailleurs le seul véritable enjeux du film : la romance du héros. Forcément les personnages introduits ne peuvent mourir, puisqu'on les retrouve plus tard (ou avant, enfin vous suivez) dans la trilogie originale. Mais aucun véritable enjeu ne vient se hisser dans le film, qui ne sert véritablement qu'à étendre un peu plus un univers.

Enfin, les introductions du Faucon Millenium et de Chewbacca manquent d'impact. Le premier apparaît dans un garage, le second en bête de cirque. On a connu mieux pour introduire des personnages iconiques. Surtout que Le Faucon Millenium  était parfaitement inclus dans Le Réveil de la Force. On y ajoute quelques facilités scénaristiques, une réalisation pas spécialement brillante et quelques longueurs et on obtient un blockbuster classique.

Solo A Star Wars Story : pas la catastrophe annoncée

Mais n'est pas le navet annoncé

Mais finalement, malgré ces défauts qui ont fait craquer la presse française, Han Solo regorge de bons éléments. Alden Ehrenreich est parfaitement convaincant dans le rôle et s'assoit en digne successeur de Harrison Ford. Mais ce n'est pas le seul à convaincre. Evidemment Woody Harrelson est encore impeccable en mentor de Han Solo, qui va sculpter au cours du film le personnage que nous connaissons aujourd’hui. La relation est plutôt bien exploitée. Ensuite, Donald Glover, qui prend des galons avec le rôle de Lando Calrissian, s'en sort avec les honneurs. Mais ce sont surtout les antagonistes qui séduisent.

D'abord il y a Enfys Nest, la motarde de l'espace à la tête du gang des Cloud-Driver. Une bande qu'on aimerait suivre, des personnages secondaires forts comme Donnie Yen et Jiang Wen dans Rogue One. Ces pilotes des nuages font leur effet avec leurs puissantes motos et des masques imposants. Un personnage mystérieux, inquiétant et intriguant, qui trône pendant tout le premier acte et qui donne une savoureuse petite touche de Mad Max. Ensuite, il y a Paul Bettany dans le rôle de Dryden Vos, le grand méchant de l'histoire. Un antagoniste plus classique mais très efficace. En tout cas plus convaincant que le général Hux de la nouvelle trilogie. Ces personnages secondaires sont suffisamment impactant pour donner le souffle nécessaire au film. En plus, Han Solo se la joue Avengers en ramenant un personnage d'un souvenir lointain.

Critique de Solo A Star Wars Story : pas la catastrophe annoncée
Solo : A Star Wars Story est alors un divertissement efficace qui oscille constamment en références relativement bien amenées, qui évitent le fan service, mais qui servent à coller à l'univers Star Wars et une volonté d'offrir autre chose. Han Solo suit la logique de Rogue One en permettant au spectateur de voir autrement que les classiques confrontations Jedi/Sith. Ici, point de sabre laser, mais l'ouverture d'un univers déjà immense. Ron Howard nous offre une alternative à regarder : nouveaux personnages, nouvelle ambiance. La nostalgie est toujours là, en adéquation avec le mythe Star Wars. Et finalement Solo évite les caméo gênants comme ceux de R2D2 et C3PO dans Rogue One. Un coucou et puis s'en vont. Enfin, Solo : A Star Wars Story n'offre pas une énième happy end grasse, mais conclue son histoire avec des aboutissements et surtout une ouverture à une potentielle trilogie.

Solo : A Star Wars Story n'est certainement pas le Star Wars le plus emblématique, et n'atteint finalement pas la constante de Rogue One. Mais le film de Ron Howard, au vu de ses embûches et du rendu final, n'est clairement pas un affront à la franchise. C'est un blockbuster efficace et divertissant, qui offre d'autres choses à voir.

 

Solo : A Star Wars Story de Ron Howard, en salle le 23 mai 2018. Ci-dessus la bande-annonce.

Conclusion

Note de la rédaction

Un blockbuster efficace qui n'est pas l'horreur attendue !

Sur la bonne voie

Note spectateur : Sois le premier