The King's Man Première Mission : petite baisse de régime pour Matthew Vaughn

Le prequel de Kingsman

The King's Man Première Mission : petite baisse de régime pour Matthew Vaughn

CRITIQUE / AVIS FILM - Après les deux premiers opus portés par Taron Egerton, Matthew Vaughn est de retour derrière la caméra pour mettre en scène « The King's Man : Première Mission », qui prend ainsi la forme d'un prequel.

Kingsman : une franchise à succès

En 2015, le cinéaste britannique Matthew Vaughn se lance dans la mise en scène de Kingsman : Services Secrets. Porté par le jeune Taron Egerton, le film est adapté des comics de Mark Millar et Dave Gibbons sortis en 2012. Face au succès critique et populaire du long-métrage, Matthew Vaughn décide de diriger une suite en 2017. Là encore, Kingsman : Le Cercle d'or rencontre un certain succès. Les deux films rapportent plus de 825 millions de dollars de recettes au box-office. La 20th Century Studio a logiquement voulu lancer la production d'un nouvel opus.

The King's Man Première Mission
The King's Man : Première Mission ©20th Century Studio

Ainsi, Matthew Vaughn est de retour derrière la caméra pour mettre en scène The King's Man : Première Mission. Une aventure qui se déroule avant les deux premiers films qui proposent un casting explosif notamment composé de Ralph FiennesGemma AtertonRhys IfansDaniel Brühl ou encore de Djimon Hounsou. Une toute nouvelle équipe réunie pour raconter les origines de l'organisation Kingsman.

The King's Man : une première partie laborieuse

Matthew Vaughn n'est pas un habitué des suites. C'est d'ailleurs, la seule saga de sa carrière de metteur en scène. Lui qui avait refusé de réaliser les suites de X-Men : Le Commencement et de Kick-Ass, s'en donne pourtant à cœur joie avec l'univers de Kingsman. Mais dans ce troisième épisode le cinéaste est parfois à court d'idée et souffre d'un manque de créativité, de renouvellement. C'est sans doute notamment à cause de ça que le cinéaste choisit de changer d'époque et de remonter le temps. Une manière pour lui de masquer son manque de renouveau.

Il faut dire que le début de The King's Man : Première Mission est laborieux. Le film manque cruellement de rythme, d'efficacité, de verve et d'impact. La séquence d'ouverture est d'une lourdeur hallucinante, que ce soit en terme d'écriture comme de mise en scène. S'en suit une mise en place extrêmement lente, qui souffre d'une narration réchauffée et attendue qui reprend certains éléments du tout premier film.

The King's Man Première Mission
The King's Man : Première Mission ©20th Century Studio

L'histoire met ainsi en place un jeune homme qui veut s'assumer et devenir un Kingsman à part entière. Et même si son destin est très différent de celui du personnage de Taron Egerton, Matthew Vaughn reprend les mêmes éléments de langage.

De même, le cinéaste ne va pas assez loin dans son délire décalé et plein d'autodérision comme il l'avait fait avec le deuxième épisode de la franchise. Matthew Vaughn reste un peu en surface et ne donne pas assez d'épaisseur à ses ressorts comiques et narratifs excentriques. Le metteur en scène ne va pas toujours au fond des choses et aurait pu emmener The King's Man : Première Mission dans des délires comiques encore plus appuyés. L'époque est également un problème. Étrangement, ce changement de temporalité dessert l'efficacité de la formule Kingsman. Cette période de Seconde Guerre mondiale sied moins à la folie Kingsman que l'ère contemporaine. Et puis l'idée de jouer avec l'Histoire, avec ses tribulations historiques n'est pas stupide. Loin de là. Mais elle n'est jamais totalement développée.

Des scènes d'action dantesques

Heureusement, après cette introduction en demi-teinte, le long-métrage parvient à trouver son rythme de croisière et un ton plus juste. Matthew Vaughn a une montée en puissance bienvenue au cours de son récit. Et le métrage décolle réellement lors de la rencontre entre Ralph Fiennes et Rhys Ifans. Ce dernier est impressionnant de justesse dans la peau de Raspoutine. Il offre une interprétation incroyablement solide et inspirée. Antagoniste baroque, inédit, fantasque et singulier, il propose la véritable première confrontation du film, et est l'un des points forts du film. Un moyen pour Matthew Vaughn de laisser parler son talent de metteur en scène.

The King's Man Première Mission
The King's Man : Première Mission ©20th Century Studio

Comme dans les deux précédents volets de la saga, les séquences d'action de The King's Man : Première Mission sont d'une efficacité redoutable. Le cinéaste a une inventivité débordante pour mettre en scène des combats et des confrontations dantesques. Que ce soit cette opposition avec Raspoutine ou le grand combat final, chacune de ses scènes d'action sont pensées et chorégraphiées au millimètre près. Le réalisateur propose toujours de nouvelles manières de filmer l'action, via des plans inédits, des cadrages hallucinants, et des mouvements de caméra délicieux.

C'est un plaisir indéfectible pour les yeux et les sens. Un talent pour le traitement de l'action qui prend également forme dans le climax final de l’œuvre, lui aussi très réussi. Ainsi, même si The King's Man : Première Mission est l'opus le moins convaincant de la trilogie, il parvient à conserver les qualités de ses prédécesseurs, et se présente ainsi comme un divertissement efficace.

The King's Man : Première Mission de Matthew Vaughn, en salle le 29 décembre 2021. Ci-dessus la bande-annonce. Découvrez ici toutes nos bandes-annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

Même si "The King's Man : Première Mission" est l'épisode le moins réussi de la trilogie, il demeure un divertissement efficace et souvent impressionnant.

Note spectateur : 2.33 (3 notes)