Andor : la meilleure série Star Wars en live action

Andor : la meilleure série Star Wars en live action

CRITIQUE / AVIS SÉRIE - Créée par Stephen Schiff, la série « Andor » s'intéresse au passé du personnage de Cassian Andor, des années avant le récit de "Rogue One" et par le biais d'une variété de genres et de tons.

Andor : le prequel de Rogue One fait mouche

Après The Mandalorian, Obi-Wan Kenobi et Le Livre de Boba Fett, Andor est la quatrième série Star Wars en live action à voir le jour sur Disney+. Créée par Stephen Schiff et largement écrite par Tony Gilroy (scénariste important à qui l'on doit notamment la saga Jason Bourne), Andor raconte les aventures de Cassian Andor, le personnage incarné par Diego Luna dans Rogue One. Puisque le film de Gareth Edwards ne se termine pas très bien pour ses protagonistes, la série se place évidemment avant les événements du film. L'occasion pour le public d'en apprendre davantage sur ce Cassian Andor, et sur la manière dont il a rejoint la rébellion.

Cassian (Diego Luna) - Andor
Cassian (Diego Luna) - Andor ©Disney+

En douze épisodes, le show nous emmène dans des pérégrinations variées, des joutes politiques, des évasions, mais aussi des braquages passionnants. Un schéma narratif qui permet de créer une diversité de ton et de décors inédite. Grâce à une écriture moderne qui mélange les genres, et une réalisation académique mais de qualité, Andor surpasse ses prédécesseurs les doigts dans le nez. C'est bien simple, Andor est probablement la meilleure série Star Wars depuis la première saison de The Mandalorian.

Une narration découpée en petites histoires

Dès ses premiers épisodes, Andor s'impose comme une proposition solide et différente dans l'univers Star Wars. Stephen Schiff et Tony Gilroy ont l'intelligence de découper le show en plusieurs arcs. Plutôt que de proposer douze épisodes qui se suivent par le biais d'un simple récit, Andor s'articule en plusieurs histoires au sein d'une grande. Avec cette méthode, le show offre aux spectateurs des intrigues qui s'étirent seulement sur trois ou quatre épisodes. Généralement, le premier pose une nouvelle situation, le deuxième et/ou le troisième apporte des problématiques et le quatrième offre une forme de résolution.

Une approche maligne qui permet donc aux spectateurs d'éprouver de véritables changements. Les trois premiers chapitres présentent ainsi un thriller noir dans l'univers Star Wars. Une ouverture passionnante dans laquelle Cassian Andor voit sa tête être mise à prix. Dans une ambiance claustrophobe et paranoïaque, la série se développe ainsi dans un univers âpre.

Série Andor
Andor ©Disney+

Les épisodes suivants s'articulent autour d'un braquage. On assiste ainsi à une infiltration palpitante de Cassian et de son équipe façon Suicide Squad pour dérober le matériel d'une base de l'Empire. L'occasion pour la série de s'éloigner du genre policier pour entrer totalement dans le genre du film de braquage. Enfin, la dernière partie de la série change encore de ton puisque Cassian est fait prisonnier par l'Empire. Le show emmène alors ses spectateurs dans un schéma classique mais efficace du film d'évasion.

Un final très politique

Enfin, le grand final joue sur la corde sensible et propose des ressorts émotionnels denses. Andor se démarque par une conclusion très sociale et politique. Avec encore un changement de ton, on a droit à un clin d'œil aux films de rébellion dans un monde dominé par une administration répressive. La suprématie de l'Empire n'a jamais été aussi présente et pesante, et ce dernier chapitre a une forte dimension contemporaine, mettant en garde contre la montée en puissance du fascisme.

Porté par un discours puissant et inspiré de Maarva (Fiona Shaw) sur la rébellion, cet épisode nous exhorte à ouvrir les yeux, à rester en alerte, à nous battre pour nos libertés, et à toujours agir face à la montée du totalitarisme. Miroir d'une société façon 1984, Star Wars n'a jamais été aussi politique qu'à cet instant...

Andor
Andor ©Disney+

Ce procédé de plusieurs arcs est d'une intelligence rare. Le public se retrouve ainsi baladé d'univers en univers, de genre en genre. Ce qui crée un panel narratif rafraîchissant, où l'audience ne s'ennuie jamais. Braquage, évasion, hommage aux films policiers et aux westerns, mais aussi forte dimension politique, Andor offre une diversité de ton et de genre unique et fascinante.

Mais surtout le programme s'éloigne des sabres lasers, des Sith et des Jedi. S'inscrivant parfaitement dans la continuité de Rogue One, il conserve sa dimension humaine, et son aspect plus « mineur » par rapport aux énormes confrontations Sith/Jedi. Une manière de rappeler que le monde Star Wars est vaste, et qu'il est souvent bon de s'éloigner du fan service.

Un héros impactant

Ainsi, les spectateurs peuvent s'attacher encore davantage à Cassian Andor, seul véritable ancre avec le reste de l'univers. Avec son style minimaliste, désenchanté et détaché, Diego Luna propose une incarnation solide du personnage, tout en subtilité.

Reste que toutes ces qualités, sont parfois aussi la limite d'Andor. Le show manque d'excentricité, de folie et d'ambition pour convaincre à 100%. Ce qui est assez frustrant, c'est que la série est certainement la plus qualitative de la marque Star Wars (du côté des séries live), mais c'est aussi la plus mineure. Des personnages plus importants que Cassian Andor méritent leur aventure en solitaire. Et plusieurs saisons sur cet anti-héros, certes intéressant, mais dont on se fiche un peu, ce n'est pas forcément la proposition la plus excitante...

Andor de Stephen Schiff, sur Disney+ à partir du 21 septembre 2022. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces. 

Conclusion

Note de la rédaction

Braquage, évasion, hommage aux films policiers et aux westerns, mais aussi forte dimension politique, "Andor" offre une diversité de tons et de genres ce qui rend la série unique et fascinante.

Note spectateur : 3 (1 notes)