Family Business saison 2 : la beucherie rouvre ses portes et propose de la bonne came

Family Business saison 2 : la beucherie rouvre ses portes et propose de la bonne came

CRITIQUE / AVIS SÉRIE - Les petits producteurs locaux découverts sur Netflix font évoluer leur affaire dans la seconde saison de "Family Business". La création comique française de la plateforme a bien arrosé son humour pour le faire mûrir. Ce n'est pas encore parfait mais c'est nettement meilleur à consommer !

Le clan Hazan est de retour !

On avait quitté Joseph (Jonathan Cohen) et les siens sur un retournement de situation embêtant. La fameuse loi sur la légalisation du cannabis était totalement remise en question après le leak d'une vidéo. Pas de chance pour les Hazan, qui avaient déjà entamé par avance leur business. Plus le choix, pour gagner de l'argent et écouler leur stock, ils doivent collaborer avec un gang hollandais mené par une femme tordue. La saison 2 de Family Business démarre un an après. La famille a fait évoluer son affaire et accède à un niveau de vie supérieur. On peut désormais se permettre d'acheter des voitures chères ou un fusil de collection à plusieurs milliers d'euros. L'argent rentre en continu et il faut en parallèle le blanchir pour que personne ne découvre la supercherie.

Plus la production d'herbe devient conséquente et plus les risques de se faire démasquer sont nombreux. Pour Joseph, un autre problème de taille l'occupe : sa compagne, Aïda, ne veut plus qu'il voit ses trois enfants tant qu'il trempe dans des affaires dangereuses. Celui qui est à l'origine de tout songe à raccrocher mais il sait que sa famille ne sera pas d'accord avec ce choix. Il va pourtant essayer de se retirer sauf que la situation va encore plus s'aggraver et il va entraîner les autres Hazan dans des péripéties déjantées.

Family Business : la beucherie rouvre ses portes et propose de la bonne came

Des personnages toujours attachants

La première saison de Family Business n'était pas une franche réussite mais elle avait quelques atouts à mettre en valeur, comme son casting. Jonathan Cohen (par ailleurs dément dans Énorme, actuellement en salle) en tête incarne ce trentenaire qui ne sait plus quoi faire de sa vie. C'est auprès des siens qu'il trouve la force et le soutien pour emprunter ce chemin périlleux de fabricant de drogue. Le noyau familial est justement l'un des coeurs de la série. Les Hazan forment une entité avec des membres à la fois différents et à la fois si proches. Les caractères ne sont pas les mêmes, jusque dans les pièces rapportées (ces amis comme Ali et Olivier). La série parvient à continuer de dessiner des portraits attachants avec des nuances, des travers, des motivations et une évolution dans leur approche de la notion de famille.

Les nouveaux épisodes approfondissent cette notion et ne se montrent pas toujours tendres avec cette cellule familiale. Il y a refus de laisser la place aux désirs individuels qui remettraient en cause le business. Les deux enfants de Gérard (Gérard Darmon) sont concernés : Joseph veut en finir avec cette histoire, Aurore (Julia Piaton) ne peut vivre son amour avec une policière et pense à monter sa propre entreprise. Le clan Hazan étouffe les perspectives d'épanouissement de l'individu si elles ne servent pas l'intérêt commun. Un discours amer, sur la représentation de la famille qui fait presque de Joseph un héros digne d'un James Gray. Entendons-nous : à un degré moindre et dans le cadre d'une comédie. Il se traîne ce mal-être causé par un environnement imposé duquel il ne peut s'extraire pour s'assumer comme une entité unique.

Family Business : la beucherie rouvre ses portes et propose de la bonne came

Malgré tout, la famille reste aussi la solution pour s'en sortir quand des gros problèmes se présentent. Car il est question d'une spirale infernale, pour des personnages qui se confrontent à un milieu pour lequel ils ne sont pas faits. La série arbore des intonations plus graves, avec une sorte d'étau qui se resserre. Joseph et les autres essayent d'aller contre des forces qui les dépassent mais leur amateurisme les précipite vers une chute programmée. On ne dira évidemment pas comment tout se termine, si ce n'est qu'une gravité plus cruelle s'installe dans cette saison.

Une énergie comique plus forte

Family Business n'a pas toujours été irréprochable sur ses recours humoristiques lors de la première saison. Les gags auraient pu être poussés davantage et la série n'avait pas tant d'incartades irrévérencieuses au compteur. Le niveau monte cette fois, avec une énergie plus franche. Pas tout ne fonctionne, des blagues restent trop primaires pour faire toujours rire mais l'humour ose aller plus loin, quitte à mettre dans la boucle des bébés qui n'ont rien demandé, à séquestrer une grand-mère, à faire disparaître un corps de manière originale ou à s'attaquer aux animaux.

On sent que Family Business élève son niveau, se fabrique un humour qui écorne gentiment la bienséance. Ce n'est pas encore équivalent à ce qu'on peut trouver chez les américains qui ont cette science du stoner movie mais ça n'en reste pas moins surprenant et inventif par endroit. Un univers loufoque se met en place sans se soucier de déplaire. Family Business vise une certaine efficacité, rendue possible par le format pas trop long des épisodes et une écriture abrupte. On se laisse prendre par cette imparfaite intrigue aux rebondissements permanents sans bouder notre plaisir.

 

Family Business créée par Igor Gotesman, la saison 2 sur Netflix à partir du 11 septembre 2020. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

Family Business n'a pas gommé tous les défauts qui la freinaient dans la première saison. L'humour a cependant pris de l'assurance pour oser aller plus loin et la gravité du récit rend les péripéties plus intéressante à suivre.

Note spectateur : 2 (1 notes)