Resident Evil : une série live Netflix pour oublier les films

Nouvelle attaque de zombies

Resident Evil : une série live Netflix pour oublier les films

CRITIQUE / AVIS SÉRIE - Après les films de Paul W. S. Anderson et "Bienvenue à Raccoon City", Netflix s'attaque à son tour à une version live de "Resident Evil" avec une série aussi foutraque que plaisante. Découvrez notre avis basé sur les quatre premiers épisodes.

La version live de Resident Evil par Netflix

Depuis la sortie du premier jeu en 1996, Resident Evil est devenu un phénomène vidéoludique. Des suites et des dérivés ont vu le jour au fil des ans, ainsi que des remakes des premières œuvres. Pourtant, on ne peut pas dire la franchise a été vraiment gâtée du côté des adaptations en live action. Dès 2002, Paul W. S. Anderson a proposé Resident Evil avec Milla Jovovich, une série B plutôt efficace mais qui n'a gardé des jeux vidéo que le nom et l'entreprise Umbrella - à l'origine d'un virus qui crée des zombies. Après quoi, le cinéaste a enchaîné (comme producteur et/ou réalisateur) avec cinq suites toutes plus bordéliques les unes que les autres.

On avait alors un peu d'espoir que le jeu vidéo soit davantage respecté avec Bienvenue à Raccoon City. Mais, là encore, la qualité n'était pas au rendez-vous. Forcément, en voyant ce qui a précédé, difficile de savoir à quoi s'attendre avec la série Resident Evil de Netflix.

Resident Evil
Resident Evil ©Netflix

Créée par Andrew Dabb (scénariste pour Supernatural), la série fait déjà un choix pertinent en s'éloignant suffisamment de tout ce qui a été fait auparavant, et même des jeux vidéo. Bien sûr, on retrouve des éléments de l'univers ; la multinationale Umbrella Corporation est toujours là, Albert Wesker (Lance Reddick) est impliqué, tout comme Evelyn Marcus (Paola Nuñez), fille de James Marcus (l'un des fondateurs d'Umbrella). Mais l'histoire globale est nouvelle et se déroule à deux époques différentes.

Deux salles, deux ambiances

D'abord en 2022, des années après l'incident de Raccoon City (un événement vu et revu sur lequel il ne sera pas nécessaire de s'attarder). Les jeunes Jade et Billie, de sœurs jumelles, emménagent avec leur père Albert Wesker à New Raccoon City, une ville créée par Umbrella Corporation. En parallèle, Resident Evil suit Jade, plus âgée (Ella Balinska), en 2038, dans un monde post-apocalyptique. À cause du virus T, l'humanité ne compte plus que quinze millions d'habitants qui tentent de survivre à l'invasion de zombies. Le show se rythme alors entre ces deux périodes aux ambiances drastiquement différentes.

Resident Evil
Resident Evil ©Netflix

En 2022, c'est avant tout la relation entre Jade et Billie qui est au centre de l'histoire. Deux adolescentes un peu rebelles. L'une en colère contre son père, l'autre qui se sent comme une freak dans son nouveau lycée. Avec les deux premiers épisodes, on apprend à les connaître et une certaine empathie se développe, bien aidée par les interprètes Tammara Smart et Siena Agudong. À leurs côtés, on oublierait presque qu'il est question de zombies. Car la série prend son temps pour mettre en place ces deux protagonistes, sans non plus nous ennuyer avec des problèmes d'adolescents. Un événement qu'on ne révélera pas apportant déjà ce qu'il faut de drame pour ces deux jeunes filles dont la vie s'apprête à être bouleversée.

Du temps au démarrage

À l'inverse, 2038 met davantage l'accent sur l'action, pour le meilleur et le pire. Une première séquence prenante avec une limace géante et zombifiée marque les esprits, quand quelques minutes plus tard une échappée de Jade, poursuivie par Umbrella, frôle le ridicule avec un méchant exubérant et caricatural (Turlough Convery). On se dit alors que la série Resident Evil pourrait encore être une énième déception. Une proposition bas de gamme. Il faut admettre qu'on n'en est pas loin. Néanmoins, la série prend son envol après l'épisode 3.

Resident Evil
Resident Evil ©Netflix

Certes, visuellement, certains passages laissent à désirer. Comme lorsque Billie et Jade sont poursuivies par un doberman infecté. Une créature encore moins bien faite que dans le premier film de 2002. Mais une surenchère plus qu'appréciable s'opère au fil des séquences, alors que Jade enchaîne les galères. Une inquiétante attaque de Lickers laisse place à une araignée géante avant un final de l'épisode 4 qui se lâche à tous les niveaux. Horde de zombies, découpage à la tronçonneuse, fusillade en plan-séquence et débauche d'hémoglobine. Resident Evil assume enfin d'en faire des caisses, et ça fonctionne !

Si le scénario n'est pas si surprenant, c'est bien pour ce genre de séquence que le show vaut le coup. Reste à voir si cette proposition de Netflix parviendra à tenir sur la durée. Il ne faudrait pas grand chose pour que la série bascule dans la médiocrité de Bienvenue à Raccoon City. Mais en se positionnant (pour le moment) comme un divertissement qui ne se veut ni plus malin qu'il ne l'est, ni trop aguicheur pour les adeptes des jeux vidéo, la série Resident Evil s'avère convaincante et suffisamment efficace pour maintenir notre intérêt.

Resident Evil créée par Andrew Dabb, sur Netflix à partir du 14 juillet 2022. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

La série "Resident Evil" a de nombreux défaut et frôle parfois le ridicule, mais après quatre épisode on se laisse porter par la proposition suffisamment éloignée des jeux et la surenchère d'hémoglobine.

Note spectateur : 5 (1 notes)