The Punisher saison 2 : un retour en petite forme

The Punisher saison 2 : un retour en petite forme

CRITIQUE SÉRIE – Alors que Netflix a décidé de mettre un terme à la plupart des séries Marvel disponibles sur la plateforme – "Iron Fist", "Daredevil" et "Luke Cage" n’auront sûrement pas de saison supplémentaire -, voilà que débarque presque par surprise la saison 2 de "The Punisher". Frank Castle est de retour, et il est toujours aussi en colère…

On ne s'attendait pas à voir aussi rapidement The Punisher saison 2. Au niveau des séries Marvel / Neflix, la première saison a fait office d’excellente surprise fin 2017, après un crossover décevant (The Defenders) et un an avant la géniale dernière saison de Daredevil. La série comptait parmi ses qualités le fait d’explorer de nombreux démons des États-Unis, en mettant en scène un ancien soldat d’Afghanistan, dans la droite lignée de la ré-interprétation du personnage paru en comics au début des années 2000. La réinsertion des vétérans, le stress post-traumatique et la torture apparaissaient en filigrane le long de cette première saison, qu’on pensait alors n’être qu’une mini-série, pour caractériser au mieux son protagoniste.

Le bestial Bernthal

Ainsi, malgré quelques facilités d’écriture et des redondances sur treize épisodes, le gros point fort de la série résidait en son personnage principal, Frank Castle, qui tenait en haleine pendant plus d’une dizaine d’heures. Le talent de son interprète, Jon Bernthal, est d’ailleurs encore un des gros points forts dans cette saison 2 : qu’il grogne, se meuve tel un animal blessé ou flingue à tout va, il continue dans la lignée bestiale de la première saison. Un rôle qui semble taillé sur mesure, et qui dépareille face à des seconds rôles beaucoup plus ternes.

Critique The Punisher saison 2 : un retour en petite forme

Pour le reste, difficile d’être convaincu : The Punisher saison 2 recycle à l’envi la recette de la première saison, et en exacerbe les défauts. Les longueurs sont omniprésentes, et quelques bastons ça et là ne suffisent pas à tenir le spectateur réveillé. Et pourtant, les fusillades sont légions ! Un format épisodique serait peut-être plus adapté au personnage de Frank Castle, car le format de 13 épisodes semble une fois de plus artificiel. Quel dommage, surtout quand contrairement à des chaînes plus classiques, Netflix n’a pas de grille stricte à respecter : l'épisode spécial de Black Mirror nous l'a récemment prouvé.

De plus, contrairement aux trois saisons de Daredevil, ou encore par rapport à des séries un peu plus faibles de l’univers Marvel / Netflix, cette saison 2 du Punisher n’a pas de véritable patte artistique. Visuellement, rien ne différencie la série de programmes policiers plus classiques, pas même les fusillades qui étayent le parcours de Frank Castle. Surtout, les facilités d’écriture rendent difficilement la série passionnante à suivre, et d’innombrables scènes – telles des interminables discussions dans des appartements beaucoup trop grands – ne semblent servir que de remplissage.

Pourquoi sont-ils si méchants ?

Idem pour les deux grands « méchants » de la série, qui manquent cruellement de charisme. D’un côté, on trouve un religieux ultra-violent persuadé d’œuvrer pour le bien, que la série oublie un moment avant de venir chercher vers la fin. De l’autre, on assiste au retour de Russo, antagoniste de la première saison, et traditionnel archétype de miroir du « gentil », dont les traumatismes et l’équipe de bras cassés peinent à convaincre. La saison s'attarde ainsi longuement sur sa relation avec sa psychologue artificiellement névrosée, sans pour autant faire avancer sa personnalité. Si l'entourage de Castle est de retour, il est assez révélateur que le personnage qu'on est ravi de retrouver, le temps d'un épisode, est Karen Page (toujours incarnée avec talent par Deborah Ann Woll), qui provient de la série... Daredevil.

Critique The Punisher saison 2 : un retour en petite forme

Pour autant, tout n’est pas à jeter. La série se réveille vers la fin, et accélère un peu le rythme inutilement lent. Par exemple, commence à s’amorcer le début d’une réflexion sur la violence, via le side-kick accolé au Punisher. Mais la réflexion reste en surface, tandis que le personnage d’Amy, interprété par Giorgia Whigham, ne semble exister que pour faire avancer l’intrigue. Sur l’ensemble de la saison, on retrouve d’autres débuts d’idées, qui ne seront jamais totalement exploités : un hommage à Assaut dans l’épisode trois, ou l’amorce d’un plan séquence dans l’épisode 7. Arrivé au bout de cette saison, on se dit que finalement un long épisode aurait surement été plus pertinent.

 

The Punisher créée par Steve Lightfoot, saison 2 disponible sur Netflix le 18 janvier 2019. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

On ne peut qu'être déçu par cette saison 2 de "The Punisher". Dommage, car Jon Bernthal est toujours impeccable dans son rôle, ce qui sauve d'ailleurs la série.

Note spectateur : 3.38 (6 notes)