Bleach : gros plan sur un anime toujours incontournable

Bleach : gros plan sur un anime toujours incontournable

Plus de dix ans après la fin de l'anime "Bleach", la dernière partie du manga va enfin être adaptée. Avant cela, retour sur la série et ses 366 épisodes diffusés entre 2004 et 2012.

Bleach, encore dans les mémoires

A l'origine de Bleach, il y a un manga de Tite Kubo sur un adolescent nommé Ichgo et qui acquiert des pouvoirs de Shinigami. Sa vie bascule et il lui faudra assumer de nouvelles responsabilités et combattre d'innombrables ennemis. De ce manga est né un anime impressionnant. Une série qui avait tout pour briller mais qui s'est un peu perdue en cours de route.

Bleach ©Studio Pierrot
Bleach ©Studio Pierrot

En effet, sur le papier, Bleach avait pourtant tout pour réussir : un design impeccable, une tripotée de personnages charismatiques, un univers extraordinaire et passionnant, un style urbain voire pop-rock dans le style vestimentaire de ses personnages. (à l'image de la couleur de cheveux d'Ichigo ou du titre lui-même qui est une référence directe à Nirvana).

Bref, la série produite par le Studio Pierrot (qui gérait aussi Naruto) a fait partie des shonens qui ont redonné un second souffle au genre en compagnie de Naruto, One Piece, Hunter x Hunter et Fullmetal Alchemist dans les années 2000. Bleach est intrinsèquement celui qui possédait le meilleur potentiel.

Des personnages classes

Descendant des Chevaliers du Zodiaque plus que de Dragon Ball, Bleach marque d'abord par la "cool-attitude" de ses personnages secondaires, plus que son héros lui-même. En effet, l'oeuvre de Masami Kurumada n'était pas passionnante pour Seiya et ses compagnons, mais pour ses Chevaliers d'or et leur "bad-asserie".

Pour Bleach, c'est pareil. La grande attraction de la série reste son Gotei 13 et ses 13 Capitaines de Divison. Zaraki Kenpachi, Byakuya, Kyoraku, Hitsugaya, Kotetsu, Soi Fon, Kurotsuchi etc. Leur puissance, leurs personnalités et leur charisme sont incontestables. Certes, cela donne bien souvent à Bleach l'impression d'être un anime composé de personnages arrogants qui ne savent que taper la pose après avoir botté les fesses de leurs adversaires. Mais cela rajoute un côté épique absolument savoureux, dont les capitaines (voire même certains vice-capitaines) sont les porte-drapeaux.

Bleach ©Studio Pierrot
Bleach ©Studio Pierrot

Ce n'est pas pour rien que l'arc de la Soul Society est le meilleur des arcs de la série. A noter surtout que Bleach possédait au départ, un antagoniste redoutable : Aizen Sosuke. Ancien capitaine de la 5ème division et présenté comme gentil et attentionné, il finit par montrer son vrai visage vers la fin de l'arc Soul Society. Celui d'un manipulateur obsessionnel, sûr de lui et possédant un pouvoir supérieur à celui de plusieurs capitaines de Division.

Comme Saint Seiya, Bleach marque aussi par ses dialogues ainsi que le code d'honneur chevaleresque de la plupart des protagonistes de la série. Bon nombre de répliques, telles que celles de Byakuya, de Tousen ou de Zaraki restent encore dans les mémoires, tant elles respirent la poésie. La mélancolie de la plupart des protagonistes vient sans doute du fait qu'ils évoluent dans un monde qui n'est pas rose.

Par exemple, l'organisation de la Soul Society n'est pas le plus grand modèle qui soit (avec bon nombre de dossiers sanglants sur le dos). Mais tous agissent selon les circonstances. C'est d'ailleurs la particularité de Bleach. Contrairement à d'autres shonen, le goût de l’aventure ou la quête de puissance n'est pas ce qui pousse Ichigo et ses amis au combat, c'est plutôt le souci de ne pas disparaître. En cela, les affrontements sont bien plus tragiques.

Un anime visuellement magnifique

Niveau animation, Bleach est presque au-dessus de la concurrence. Le chara-design de son support original est conservé, les combats sont impressionnants de vitesse, de violence et de fluidité. Certains affrontements relèvent tout bonnement du génie, visuellement parlant : Ichigo-Byakuya, Ichigo-Grimmjow, Ichigo-Ulquiorra... Bref, l'anime ne possède aucune faiblesse à ce niveau-là. Il est très beau à regarder, et à écouter.

Bleach ©Studio Pierrot
Bleach ©Studio PierrotBleach ©Studio Pierrot

En effet, côté musique, Shiro Sagisu délivre des compos magistrales dans chaque moment d'action, tragique ou humoristique. D'ailleurs, qui a suivi l'anime n'aura sans doute pas oublié cette séquence musicale classique, nommée Never Meant to Belong, qui peut faire couler les larmes de n'importe qui.

A côté de cela, Bleach possède plusieurs génériques de début et de fin de très bonne facture. Aucun n'est à jeter, tant ils traduisent du rythme de l'intrigue, de la force des personnages et de leurs caractères. Sans compter que, là aussi, les morceaux sont toujours parfaitement choisis. L'Opening 9 est par exemple un des meilleurs génériques par sa capacité à dévoiler subtilement son arc et présenter ses personnages, tout cela sur un morceau punchy. Quant à l'Ending 14, il marque par le splendide morceau Sakura Biyori. N'oublions pas, pour finir les doubleurs qui ont tous fait un très bon travail.

Le problème, c'est que...

Bref, du point de vue des personnages et de l'animation, Bleach est proche de la perfection. Dans ce cas, pourquoi l'anime a subi un flot de critiques, surtout vers la fin ? Tout simplement parce que :

  • Il fait partie de ces animes bien trop longs qui alourdissent leurs récits avec des arcs HS qui n'ont aucun intérêt.
  • Au fur et à mesure, l'anime va perdre de sa fraîcheur (comme son support papier, qui lui partira totalement en sucette).
  • A l'instar de Seiya qui mettait à terre des personnages plus forts que lui pendant que les "vrais" se faisaient maîtriser facilement, il n'y a jamais vraiment de justification convaincante qui explique pourquoi c'est Ichigo qui est censé être le sauveur de tout le monde.
  • Aizen finit par décevoir, et ses révélations concernant la naissance d'Ichigo sont tout aussi ridicules.
  • Les Espada représentent le plus gros foutage de gueule qu'on ait jamais vu.
  • Non, Monsieur Kenpachi, on ne devient pas 100 fois plus puissant en utilisant son Kendo à 2 mains.
  • Les grosses poitrines, ça va 5 minutes.

Mais surtout parce que choisir comme conclusion d'un anime le pire arc du manga, c'est montrer qu'on ne sait tout simplement plus où on va. Heureusement, après plus de dix ans d'attente, la fin du manga va enfin être adaptée sous le titre Bleach: Thousand-Year Blood War.

En conclusion, Bleach a connu de très hauts et très bas. Néanmoins, elle reste toujours l'une des séries animées japonaises les plus importantes de ce début de XXIème siècle. A voir et revoir sans hésitation. La série est actuellement disponible sur Disney+.