#LesFilmsDeLaHonte : à l’assaut de John Carter

#LesFilmsDeLaHonte : à l’assaut de John Carter

Chaque semaine, les rédacteurs de CinéSérie vous font partager l’un de leurs pires films préférés. Aujourd’hui, c’est au tour de "John Carter" d’Andrew Stanton d’être examiné à la loupe. Ce film de science-fiction aventureux nous entraînait sur Mars, là où les affrontements entre les différents peuples menaient progressivement la planète au déclin.

Souvenez-vous… John Carter sortait dans nos salles en mars 2012. Autant dire que la date était plutôt bien choisie sachant que le film se déroulait sur la planète Mars, en réalité nommée Barsoom. Oscarisé en 2003 pour Le Monde de Nemo et en 2008 pour WALL-E dans la catégorie meilleur film d’animation, le cinéaste Andrew Stanton nous offrait une histoire peuplée de tribus guerrières et d’extraordinaires créatures. Tiré du roman Une princesse sur Mars (paru en 1917), le premier livre du « Cycle de Mars » d’Edgar Rice Burroughs (le créateur de Tarzan), John Carter est après Les Chroniques de Mars (sortie directement en DVD en 2010) la deuxième adaptation à l'écran de la saga romanesque. Il s’agit par ailleurs du premier film en prises de vue réelles du réalisateur, jusque-là connu comme animateur et scénariste au studio d'animation Pixar.

Un vrai film d’action

Pour rappel, le film raconte l’histoire des Martiens rouges, d'apparence très proche des humains, divisés en nations rivales. Parmi elles, la cité guerrière itinérante de Zodanga ravage les autres nations les unes après les autres. Seule la cité d'Helium lui résiste encore. Sur Terre, le récit commence lorsque le jeune Edgar Rice Burroughs arrive au manoir de son oncle John Carter, un aventurier notoire qu'il aimait beaucoup, et apprend son décès brutal. Le notaire remet à Burroughs le journal intime de Carter, qu'il est le seul à avoir le droit de lire. Burroughs découvre alors une note laissée à son attention par son oncle, qui le prie de lire avec attention l'aventure qu'il relate dans son journal…

Les spectateurs découvrent alors le fascinant voyage de John Carter (Taylor Kitsch), inexplicablement transporté sur Barsoom au cœur d’une guerre mystérieuse entre les habitants de la planète. Parmi tous les êtres étranges qui peuplent cet univers, il fera la connaissance de Tars Tarkas (Willem Dafoe) et de la captivante princesse Dejah Thoris (Lynn Collins). Dans ce monde sur le point de disparaître, Carter va découvrir que la survie de Barsoom et de son peuple est entre ses mains

Un mauvais accueil

Le film reçoit aux États-Unis des critiques majoritairement mitigées. Le site Rotten Tomatoes rapporte que 51 % des 219 critiques ont donné un avis positif sur le film, avec une moyenne passable de 5,7/10. Basé sur 54 critiques, Metacritic donne par ailleurs une note de 51 sur 100. Côté Hexagone, l’accueil est légèrement plus chaleureux. En effet, le site Allociné confère au film une note moyenne de 3,1 sur une échelle de 5, moyenne fondée sur 22 critiques de presse et une note de 3,3 pour les spectateurs. John Carter reçut néanmoins de nombreux éloges de la presse spécialisée. Nous retiendrons entre autres l’avis Yann Lebecque de l’Écran Fantastique :

Le mariage irrésistible de Gladiator et du Seigneur des Anneaux. John Carter est ce que le space-opera nous a offert de meilleur depuis 1977 et Star Wars. Le film dévoile une autre facette du talent incommensurable d'Andrew Stanton.

Et pour cause, les combats dans l’arène face aux gigantesques créatures monstrueuses nous ont fait frémir tandis que l’épopée de Carter ne fut pas sans nous rappeler celle d’un certain Frodon. Jean-François Rauger du journal Le Monde a quant à lui déclaré que le film était une adaptation spectaculaire mêlant habilement le vieux et le neuf. John Carter nous renvoie en effet aux péplums et aux westerns par son côté audacieux et son esprit intrépide. Et c’est aussi pour cela qu’on adore !

Un échec selon Disney

Avec un budget de 250 millions de dollars, John Carter a démarré à la seconde place du box-office américain… En ne réalisant que 30,1 millions de dollars de recettes sur le territoire pour son premier week-end d'exploitation. Autant dire une déception. Pour sa première semaine d'exploitation, le film totalise à peine 40 millions de dollars. Malgré les mauvais résultats outre-Atlantique, le film totalise 126,1 millions de dollars de recettes dans le reste du monde. La Russie demeure son plus fidèle spectateur avec 16,5 millions de dollars engendrés.

Malgré les résultats à l'international, The Walt Disney Company a déclaré que John Carter était globalement un échec au box-office. Les studios ont par ailleurs ajouté avoir essuyé une perte de 200 millions de dollars, le budget intégral (production et promotion comprises) étant estimé à près de 350 millions de dollars. Autant dire que les oreilles de Mickey ont légèrement rougi face à de tels chiffres. Après l’échec du film d’animation Milo sur Mars, les résultats décevants de John Carter ont entraîné la démission du président des Studios Rich Ross tandis que Disney a abandonné ses droits d'adaptation.

Shame on us

Bien que l’œuvre originale de Burroughs ait été respectée par Stanton, nombreux furent ceux à trouver que les personnages campés par Kitsch (Carter) et Collins (Dejah Thoris) faisaient trop d’ombre à Dominic West (Sab Than) ou Mark Strong (Matai Shang). Véritables caricatures, ces derniers en devenaient presque comiques. 2h20 de spectacle ont par ailleurs pu sembler longues, surtout que certains passages manquaient cruellement de clarté.

Inaccessible pour les uns, pur chef-d’œuvre pour les autres, John Carter divise. Les thèmes traités sont nombreux, les clichés généreux, les ellipses insondables et l’ensemble gentiment incohérent. Honte sur nous d’avoir autant apprécié le tout donc, mais entre la beauté des images, la qualité des effets spéciaux, la musique à couper le souffle et le jeu d’acteur, comment ne pas se laisser embarquer sur Barsoom aux côtés de l’intrépide John Carter ? L’ennui reste que trop d’intrigues secondaires tue l’intrigue principale.

Et vous, qu’avez-vous pensé de ce récit mi-SF/mi-fantasy à la croisé du western et du péplum, juché entre étendues désertiques et cosmos galactique ? À vos commentaires ! Pour vous remémorer le film, retrouvez la bande-annonce de John Carter ici.