#LesFilmsDeLaHonte : Embarquez pour Pluto Nash

#LesFilmsDeLaHonte : Embarquez pour Pluto Nash

Chaque semaine, les rédacteurs de CinéSérie vous font partager l’un de leurs pires films préférés.

Aujourd’hui, c’est au tour de l’explosif Pluto Nash ! En 2002, Ron Underwood nous promettait la lune via cette comédie d’action à la sauce science-fiction, pimentée de romance. Des flingues qui tuent sans laisser de sang, un méchant albinos et un gentil robot, une belle chanteuse un peu naïve et surtout, surtout, un héros ancien détenu autant admiré que recherché. Tant de clichés qu’on ne sait même plus où se cache l’originalité… Et c’est aussi pour cela qu’on adore !

En orbite et vite !

2087. La Lune est le nouveau Far West où règne la loi du plus fort. A sa sortie de prison, Pluto Nash (Eddie Murphy) reprend la direction d'un night-club qui devient rapidement la boîte la plus branchée de la planète. Mais son refus de céder à la mafia locale l'entraîne malgré lui dans une course-poursuite impitoyable où s'enchaînent embuscades et explosions. Son seul but : sauver sa peau et celle de sa nouvelle serveuse, Dina Lake (Rosario Dawson).

Pluto Nash est connu pour avoir été l'un des plus grands échecs commerciaux de l'histoire du cinéma. En effet, le film n’a rapporté que 7 millions de dollars de recettes mondiales pour un budget de 100 millions ! Il fut par ailleurs nommé en 2003 à 5 Razzie Awards, et en 2005 aux Razzie Awards pour la pire comédie des 25 dernières années… Mieux vaut s’exiler sur la Lune pour le coup que d’avoir à supporter ça ! Le film n’avait par ailleurs de cesse d’hésiter entre le burlesque et l’action bon marché, la science-fiction réelle et la comédie tournant en ridicule les héros en présence. En résumé, on se demandait tout du long s’il valait mieux en rire ou en pleurer ! Mais on rigole quand même, en dépit du navet avéré.

Les mal lunées…

Dina Lake donc, où comment faire du charme au boss pour chanter dans son bar et obtenir ainsi mon billet retour pour la Terre ? La jeune gazelle est utile au scénario dans le sens où elle et Murphy forment un joli petit couple. Encore que le goujat décide de lui grossir le derrière et gonfler les flotteurs, admettons que tout ceci n’était avancé que dans le cadre de l’enquête… Le bar explose, la belle se retrouve sans emploi et pourtant elle s’accroche à Nash telle une moule à son rocher. Elle lui sauve la vie par deux fois et le suit même à l’hôtel, se languissant en son absence et gagnant le septième ciel lorsqu’il l’embrasse pour de faux (histoire de ne pas être repérés par les vilains). Si coup de foudre il y a eu, il n’était pas évident au départ. Nous en conclurons donc que Dina était indispensable à l’histoire pour fournir du dialogue. Le robot étant la moitié du temps à plat, Nash aurait eu bien du mal à parler tout seul.

Pam Grier incarnait quant à elle la mère de Nash, belle plante aux longs cheveux tressés et au caractère bien trempé. Un rôle somme toute inutile, si ce n’est pour aviser son rejeton de la mort du policier que notre héros avait l’habitude de défier au billard pour obtenir des informations secrètes. On comprend par ailleurs, au vu des pleurs de la mama, qu’elle en pinçait pour le défunt, qui lui aurait rêvé de l’épouser. Là encore insert inutile puisque l’homme n’est plus. Maman Nash n’est pour finir même pas conviée à boire un verre au bar restauré de son fils chéri lors de la scène finale !

Et les lunatiques !

Randy Quaid campait le fidèle robot de Nash, un allié de taille mais peu rapide et nécessitant d’être souvent rechargé pour repartir du bon pied ! Amoureux transi de la robot modèle soubrette française programmé sur le « oups » (laissant ainsi tomber son plumeau pour mieux laisser voir ses dessous), ce n’est qu’à la fin qu’il s’aperçoit ne pas être configuré sur le même voltage qu’elle. Prévisible peut-être, mais triste tout de même. Heureusement que Nash le remercie en tant que garde du corps officiel pour mieux lui proposer le poste de directeur général de son bar branché !

Nous découvrions également Jay Mohr dans le rôle du crooner en kilt Tony Francis. Convaincu par Nash qui par la même occasion lui sauva la vie, le chanteur adopta le style italien tout en donnant à son nom une consonance ritale ! Il amassa ainsi les foules et ses récitals lunaires et épousa des jumelles. Euh non d’ailleurs, la femme parfaite à laquelle il ajouta un clone. Il faut bien que l’incapacité à respirer hors d’un scaphandre ou d’une bulle sur la Lune offre des avantages non mais !

Que dire ensuite des méchants mafieux ? Tous ratent leur cible à tous les coups et semblent plus bêtes que violents. Cerise sur le gâteau, le clone de Nash, qui a envoyé en orbite le Parrain Alec Baldwin ! « C’est lui qu’il faut abattre ! », « Non c’est lui ! », « Ne tirez pas c’est moi ! Enfin c’est lui ! », « Non c’est lui qui porte le costume de location ! ». Et gna gna gna. Bim que je tire sur mon robot pour faire diversion… Un robot ça ne meurt pas bande d’idiots ! Et voilà que le méchant clone est renvoyé dans ses filets et le vrai Nash dans les bras de la presque éplorée. Prévisible à souhait, mais amusant tout de même !

Pluto Cash

Le film n’a pas rapporté un rond, il fut même à des années lumières d’être rentabilisé ! Parlons franco alors, Nash fut l’un des pires rôles que le célèbre flic de Beverly Hills aura endossé. Encore que Dolittle et Foldingue n’étaient pas mal non plus dans le genre « je me décrédibilise ». Devenu une sorte de Christophe Lambert américain après ce fiasco, Eddie Murphy n’a pour autant pas chuté dans nos cœurs nostalgiques. Bien au contraire d’ailleurs, puisqu’il porte tout de même le film !

Bon pas très lourd malgré le décor lunaire on vous l’accorde, mais tout de même… Côté décors d’ailleurs, on a également aimé la ville à la Blade Runner, avec des ruelles sombres et escarpées et des gros panneaux publicitaires futuristes tape-à-l'œil à souhait. L’obscurité se voyait percée de couleurs un peu disco et la richesse parsemée de pauvreté. A quoi bon quitter la Terre alors, si c’est pour retrouver la même vie sur le satellite bourré de cratères ? Little America qu’ils disaient… En effet !

Et vous, qu’avez-vous pensé de cette excursion sur la Lune en mode « un faux pas pour l’homme, un fou rire pour l’humanité » ?