#LesFilmsDeLaHonte : morts de rire avec R.I.P.D. Brigade Fantôme

#LesFilmsDeLaHonte : morts de rire avec R.I.P.D. Brigade Fantôme

Chaque semaine, les rédacteurs de CinéSérie vous font partager l’un de leurs pires films préférés.

Aujourd’hui, c’est au tour du désopilant R.I.P.D. Brigade Fantôme ! En 2013, Robert Schwentke (Red, Flight Plan) nous offrait l’aventure d’une équipe de choc, hommes de loi morts et enterrés. Un divertissement bourré d’humour parfois lourd. Des scènes d’action qui laissent à désirer mais qu’on observe en se marrant. Un scénario léger et déjà vu qui a tout de même marqué les annales de nos films honteusement appréciés. Puis surtout, le duo de choc Jeff Bridges / Ryan Reynolds venu tourmenter les âmes errantes avec du cumin… Et c’est aussi pour cela qu’on adore ! Avis à ceux qui n’auraient pas encore vu cette pépite, cet article contient des spoilers !

Passez l’arme à gauche et reposez en paix… Ou pas !

Adapté d’un comic book de Peter M. Lenkov édité par Dark Horse, R.I.P.D a souvent été qualifié de croisement entre Men in Black et SOS Fantômes. Composée d’anciens agents de police décédés, la brigade nommée R.I.P.D (Rest in Peace Department) se charge d’éradiquer les crevures, ces âmes damnées qui ont décidé de rester sur terre en se faisant passer pour des citoyens ordinaires. Leur but ? Échapper au jugement divin.

Nous y découvrions un tandem de flics très spécial… Le shérif Roy Pulsifer (Jeff Bridges) d’un côté, un vétéran de cette brigade dédiée à la traque d’âmes belliqueuses, et Nick Walker (Reynolds), un jeune policier de Boston novice en la matière, puisqu’il vient tout juste de trépasser. En effet, l’irascible et indiscipliné Roy se voit assigner comme nouveau coéquipier le pauvre Nick, perdu face à sa nouvelle mission. Feu le S.W.A.T, bonjour le R.I.P.D !

Les deux agents vont devoir ravaler leur antipathie respective pour mener à bien leur mission. Quand ils découvrent un complot susceptible de mettre fin à la vie telle que nous l’avons toujours connue, les deux cracks du R.I.P.D. n’ont qu’une option : rétablir l’équilibre cosmique pour que le tunnel qui mène vers l’au-delà ne remplisse pas soudain la fonction inverse et ne précipite pas l’avènement des morts...

Cliché ou copié collé ?

Ils font la loi contre les mauvais esprits… Le ton est donné ! L’impression de déjà-vu aussi… En effet, R.I.P.D reprend l’incontournable recette du Buddy movie. Deux flics que tout oppose et qui finiront par devenir amis. Un vieil habitué face à un jeune premier. Un roublard versus un trouillard. On pense forcément au tandem Tommy Lee Jones / Will Smith de l’admirable Men in Black. L’un pince-sans-rire l'autre toujours le mot pour dérider les foules, même en cas de situations catastrophiques. Genre fin du monde quoi. Nous sommes bien loin des buddies en noir dans ce monde de morts vivants plus décomposés qu’extra-terrestres indomptables !

Pour autant le film commence fort, avec un scénario plutôt original via un Reynolds qui renait de ses cendres. Nos pupilles palpitent face à la rencontre du duo et se rétractent quand ils en font un peu trop (ou pas assez). Un personnage de vétéran débitant à tout va les expressions de son temps face à un jeunot parfois un peu trop lisse. Mais ils sont attachants ces deux trépassés là, avec leur honneur et leur désir de sauver un monde auquel ils n’appartiennent plus.

Des personnages réjouissants

Étaient également présents au casting Kevin Bacon dans le rôle du bad guy Bobby Hayes, le méchant vilain coéquipier sur Terre de Nick. D’une il élimine son soi-disant pote pour de l’argent, de deux il se rapproche gentiment de sa chérie Julia (Stephanie Szostak). Les potes ont le dos tournés (criblé de balles dans ce cas-ci) et hop, on vient consoler l’éplorée ! Pas joli joli, d’autant moins lorsque le but ultime est d’utiliser Madame pour permettre ultimement aux méchants puants et repoussants de conquérir la Terre… Mais rien n’échappe à Pulsifer qui connaît la recette pour déceler les monstres derrière leurs faces de mortels. Les plats indiens restent son arme fatale, et pour cause… Lorsqu’un mort-vivant hume le cumin, sa véritable forme se révèle, entre mâchoire pendouillante, morceaux de peau en moins et ventre tout plein de gras . Ce choix scénaristique reste certes obscure mais pourquoi pas après tout… Les vampires craignent bien l’ail, alors pourquoi pas les vilains de R.I.P.D le cumin ?

En tailleur noir et strict, Mary-Louise Parker campait quant à elle l’autoritaire supérieure Procter. Chargée d’accueillir les défunts et de leur déléguer les différentes missions, elle en pince pour Roy. On comprend d’ailleurs que la chef castratrice a déjà eu une aventure avec Pulsifer autrefois… Sacré briseur des cœurs que ce shérif mal léché ! Les avatars auxquels les deux agents ressemblaient aux yeux du monde terrestre étaient à mourir de rire ! D’un côté Bridges en blonde pulpeuse et aguicheuse (Marisa Miller), de l’autre Reynolds en vieux chinois à la dégaine mal assurée (James Hong). Et ce n’est pas mieux à la fin, lorsque Pulsifer lui offre une nouvelle identité de petite fille à lunette et appareillée !

Les moins qui renforcent notre honte

Mis à part une scène d’action prenante, mettant en scène une crevure ventrue escaladant des buildings, Schwentke a abusé des zooms jusqu’à nous coller la nausée. Un suspense avorté et des personnages superficiels à souhait. Et pourtant on adore ! En novembre 2013, le magazine américain Forbes a tout sauf été d’accord avec nous puisqu’il a classé en 9eme position R.I.P.D, ce dans la liste des plus gros flops cinématographiques de cette année. Avec 78 324 220 dollars de recettes pour un budget de 130 millions de dollars, soit une rentabilité de seulement 60 %...

Petite note supplémentaire, et non des moindres, R.I.P.D est le seul film à ne pas avoir été montré à la presse. Universal ne souhaitait pas le présenter et l’a donc envoyé direct en salles obscures ! Une légère peur du jugement peut-être ? L’espoir d’un miracle ? Prières silencieuses pour critiques élogieuses ? Nous n’y étions pas mais ça ressemble un peu beaucoup à cela !

Un Pulsifer déçu

Dans un long entretien accordé à la version américaine du magazine masculin GQ, Jeff Bridges a confié ne pas avoir apprécié le long métrage :

J'ai eu beaucoup de plaisir à travailler sur ce film. Je me rappelle lorsqu'on le tournait. Je me disais que ça allait être marrant à voir !

Mais à l’heure du visionnage, l’incontournable Jeff Lebowski des frères Coen s’est trouvé surpris par le résultat final :

Quand je l'ai vu, j'ai été déçu. Pour moi, le studio a fait quelques choix que je n'aurais pas fait. C'est plutôt drôle quand le film sort. C'est comme avoir un cheval sur une course. Ils s'alignent et c'est parti ! Et vous soutenez votre cheval. Et dans ce cas, le jockey tombe du cheval et vous arrivez dernier. Ha ha ha. C'est comme ça. Ça arrive parfois…

Et vous, qu’avez-vous pensé de la brigade fantôme ? Le film est-il à vos yeux passé inaperçu tel un spectre à travers un mur ou vous a-t-il fait frissonner façon ectoplasme venu hanter votre canapé ?