#LesFilmsDeLaHonte : papotons autour de Potins mondains et amnésies partielles

#LesFilmsDeLaHonte : papotons autour de Potins mondains et amnésies partielles

Chaque semaine, les rédacteurs de CinéSérie vous font partager l’un de leurs pires films préférés. Aujourd’hui, c’est au tour de la comédie Potins mondains et amnésies partielles d’être jugée, après nous avoir collé la honte à l’heure de l’apprécier. Entre tromperie, mensonge et vengeance, vous n’allez pas vous ennuyer.

Souvenez-vous…C’est en 2001 que sortait la comédie Potins mondains et amnésies partielles, signée Peter Chelsom. Le titre original, Town and Country, n’est pas sans nous rappeler Sex and the City avec ses histoires de « je t’aime, moi non plus », bien que dans la série, nos quatre héroïnes soient quant à elles célibataires. Ce qui n’est pas le cas des personnages traités aujourd’hui, mariés et censés demeurer fidèles à leurs épouses jusqu’à la mort et même après…Foutaises et balivernes ! Nos amis québécois ont quant à eux renommé le film La Ronde des cocus.

Plutôt bien trouvé à la mode Le dîner de cons, où le dindon de la farce pensait être bien entouré, en confiance et épargné. Mais comme le disait si justement Le Nouvel Observateur, « on en sort avec l'impression bizarre d'avoir été convié à un festin, et d'avoir eu droit aux miettes. ».

Des dragueurs invétérés

Si l’on décortique le titre du film, on comprend bien que les bourgeois sont des langues de vipères qui parlent du malheur des autres en pensant en être exemptées, tandis que ceux qui fautent font tout pour cacher leurs péchés. De notre côté, « potins mondains » induit commérages entre spectateurs avides d’intrigues originales et renversantes, ce qui n’est ici pas le cas. « Amnésies partielles » sous-entend pour finir l’effort que nous avons fait pour oublier. Et pour cause, l’intrigue est basique et prévisible à souhait. À vous de juger…

Porter Stoddard (Warren Beatty), un architecte émérite de New York, est marié à Ellie (Diane Keaton), une épouse de rêve. Il a également deux grands enfants et des amis fidèles, dont Griffin (Gary Shandling) et Mona (Goldie Hawn), avec qui il vient de fêter son vingt-cinquième anniversaire de mariage à Paris.

Mais Porter a de très graves problèmes en perspective. Tout commence lorsque Mona découvre que son mari, Griffin, a une liaison avec une autre femme. Effondrée, elle court chercher soutien et réconfort auprès de ses vrais amis. Ellie, choquée, compatit, tandis que Porter, sans trop comprendre comment, se retrouve à consoler Mona de très, très près...Lorsqu'Ellie en vient à soupçonner l'infidélité de son mari, les choses se compliquent sérieusement. Ah l’humanité et son penchant pour l’infidélité...

Josh Hartnett (dans le rôle du fils de Porter), Andie MacDowell (aka Eugénie) ou encore Charlton Heston (alias « le papa poule » d’Eugénie) étaient également présents au casting.

Des clichés à la pelle

Tout d’abord, Porter se laisse déconcentrer par une poitrine bien gonflée, par le sourire de la contrebassiste, par le fessier des joggeuses qu’il suit comme un caniche avant de finir par draguer dans l’avion. En hauteur c’est tellement plus excitant, surtout quand on peut se vanter d’être un architecte renommé. Plus rien ne l’arrête en résumé, et il ne cherche même pas à réfréner ses ardeurs.

C’est gros, trop gros. Son ami Griffin éclate de rire face à la fameuse question « est-ce que tu as une liaison ? » avant d’avouer solennellement, l’entrainant à son tour dans les affres de l’infidélité. Porter fait donc ses petites affaires avec la femme de Griffin Mona, histoire de la consoler, et devient encore plus sensible aux charmes féminins après cela.

Nulle culpabilité, juste le désir d’à nouveau tester si son charme opère encore. Plus moyen pour lui de faire chemin inverse et de redevenir fidèle à sa femme. Sa femme justement, Ellie, qui couteau de cuisine en main, lui raconte l’histoire d’une femme qui, après avoir découvert que son mari la trompait avec sa secrétaire, l’a tout bonnement défenestré.

Porter s’empresse donc de fermer la fenêtre dans son dos et là encore c’est gros, trop gros…Alors qu’Ellie commence à avoir de sérieux soupçons, les deux amis se promettent mutuellement de ne plus fréquenter d’autres femmes. Chose promise, chose pas tenue. Le sosie de Marylin Monroe fait son entrée pour Griffin tandis que la femme de l’avion a toujours les pieds bien ancrés au sol aux cotés de Porter. Du coup au tour de Mesdames de s’amuser un peu, non mais !

Les points forts des potins

Le plus grand nombre aura bien entendu reconnu les délires à la Woody Allen sauf que là, ce n’est pas du Allen, seulement une pâle copie. Pour autant on se surprend à rire face à des situations que nous avions pourtant anticipées, et à espérer que Porter ne se fasse pas griller. Non qu’il soit vraiment attachant mais que nous souhaitons voir jusqu’où il peut aller. Sa femme quant à elle nous fait un peu pitié, elle est persuadée que son homme n’a rien à voir avec le commun des mortels.

Les dialogues sont sympathiques et les scènes bien rythmées, avec en sus un humour savamment dosé. Tout cela adoucit de fait les clichés cités plus haut, quant à eux indigestes car réchauffés. Nos quinquas surexcités se prennent pour de jeunes ados à qui tout est permis, avec le savoir et la pratique en plus. Toutes les expériences sont de fait bonnes à prendre, surtout lorsqu’il s’agit de femmes plus jeunes que nos deux tombeurs sans vergogne. Soulignons par ailleurs le casting cinq étoiles qui vient sans conteste rehausser une intrigue vue et revue, même si le jeu peut paraître grossier.

Les points faibles de l’amnésie

Warren Beatty a en effet tendance à agacer en mode vieux beau tandis que Gary Shandling, qui se prend pour un playboy à qui nul ne résiste, n’est nullement convaincant. Les deux hommes cabotinent et en font des caisses. Face à eux, leurs femmes finissent par ressembler à deux potiches qui portent des œillères jusqu’à ce que la raison ne les gagne enfin. Et là, on n’y croit pas non plus tant toutes deux semblent plaire aux jeunes hommes, et uniquement aux jeunes hommes. Passons.

Face à ces jeux d’acteurs stéréotypés, la satire de la bourgeoisie américaine en devient difficile à supporter. On joue à saute moutons face aux quiproquos, à cache-cache avec les conquêtes et à un deux trois soleil avec les épouses. Éreintant. Les rebondissements en deviennent aussi prévisibles que superficiels et la comédie lourdingue comme pas permis.

Pour rappel, Potins mondains et amnésies partielles reçut le Razzie Awards du pire acteur dans un second rôle pour Charlton Heston. Peter Chelsom se vit par ailleurs nommé au Razzie Awards du pire réalisateur et Goldie Hawn au Razzie Awards de la pire actrice dans un second rôle.

Et vous, qu’avez-vous pensé de ce film quelque peu honteux avec clichés et jeux d’acteurs stéréotypés à la clé ? À vos commentaires !