#LesFilmsDeLaHonte : vengeons Steel, le Justicier d’Acier

#LesFilmsDeLaHonte : vengeons Steel, le Justicier d’Acier

Chaque semaine, les rédacteurs de CinéSérie vous partagent l’un de leurs pires films préférés. Aujourd’hui, c’est au tour de "Steel : Le Justicier d’Acier" de Kenneth Johnson d’être passé au crible. Retour sur un bon gros film de super-héros trempé dans le nanar et la testostérone.

Sorti en 1997, le thriller d’action Steel nous racontait comme son nom l’indique l’histoire d’un justicier… D’acier. En effet, l’ingénieur John Henry Irons (Shaquille O’Neal) fabriquait des armes équipées de techniques de pointe pour l'armée américaine. À la suite d'un incident ayant coûté l'usage de ses jambes à sa partenaire Susan Sparks (Annabeth Gish), Irons démissionnait. Nathaniel Burke (Judd Nelson), le soldat responsable de l'incident, était renvoyé de l'armée et volait des armes modifiées d'Irons pour les vendre à des organisations criminelles. Irons se transformait alors en justicier à l'armure d'acier et se faisait appeler Steel. Son but ? Récupérer son invention.

Un DC décevant

Histoire de rafraîchir les mémoires, sachez que le Dr. John Henry Irons est un personnage fictif de DC Comics, créé par Louise Simonson et Jon Bogdanove. Troisième héros connu sous le nom de Steel, il se fait également appeler Man of Steel (l'homme d'acier). Apparu dans Adventures of Superman #500, Steel est un mélange du héros afro-américain John Henry et de Superman, dont ses créateurs se sont inspirés.

À la mode de Spiderman avec son oncle Ben et sa tante May, nous retrouvions Richard Roundtree dans la peau de l’oncle Joe et Irma P. Hall dans celle de la grand-mère Odessa. Nous avions également Hill Harper dans le rôle du méchant Slats ou encore Charles Napier dans celui du colonel David. Tout ce petit monde se croisait sous une pluie d’explosifs en tout genre, le fauteuil roulant de Mademoiselle Sparks en étant également équipé. Nous avions également droit aux courses-poursuites nerveuses et aux répliques prévisibles à souhait. Mi-Robocop mi-Batman, Steel ne craignait ni les balles ni les coups et s’échappait à coup de gadgets dès lors qu’il avait le feu aux fesses.

Du basket à l’acier

Aujourd’hui âgé de 46 ans, Shaquille O’Neal aka Shaq alias Steel est avant tout connu pour sa carrière de basketteur. Ses fans n’ont toutefois pas été surpris de le découvrir dans la peau d’un super-héros. Et pour cause, notre homme est célèbre pour avoir brisé à plusieurs reprises des paniers de basket à cause de sa puissance. Un joueur qui fait le poids autrement dit, et pour qui l’acier n’a aucun secret. Encore que nombreux furent ceux à sentir le coup de promo à plein nez plutôt que le talent à l’état pur…

Bien loin de Space Jam (1996) où Michael Jordan faisait la passe à Bugs Bunny, Steel affronte tout l’opposé des toons. Les méchants sont encore plus vilains que les extraterrestres lanceurs de paris et la quête bien moins fun. Récupérer le fruit de son labeur n’est pas chose aisée, même en portant de l’acier. Résultat ? Un rôle naturellement surjoué, des actions simples mais efficaces, des rires jaunes et quelques sursauts inattendus. Un bon point pour la musique de Mervyn Warren tout de même, power song entraînante et hymne à l’héroïsme. La bête du basket nous offrait quoi qu’il en soit un bon film familial à revoir par plaisir, pour le meilleur et pour le pire.

L’adaptation a ses raisons…

… Que la raison ignore. Il reste en effet périlleux d’adapter un comics. Le risque de déception est grand et le plantage conséquent. Il faut savoir mettre en avant les qualités du super-héros, mais aussi ses faiblesses et ses penchants, tout ceci sans ne jamais dénaturer sa nature profonde. Sans oublier de rendre hommage au costume d’origine et de rendre le héros crédible, en dialogue comme en posture. Dur dur. Il semblerait donc que Steel ne se soit pas assez pris au sérieux. Trop cool ou trop léger, trop brut de pomme et de décoffrage, pas assez charismatique et énigmatique, chacun y est allé de son petit commentaire sans laisser au héros une chance de se racheter.

C’est ainsi que Steel n’a rapporté que 1 710 000 $ au box-office américain. Échec commercial cuisant, il obtint seulement 12 % de critiques positives, avec une note moyenne de 3/10 sur la base de 25 critiques collectées, sur le site Rotten Tomatoes. Mais au final nous n’avons pas honte d’avoir apprécié le Justicier d’Acier car entre certaines bonnes scènes d’action bien ficelées et un rythme endiablé, nous ne nous sommes pas ennuyés une seule seconde. Plus série B que film culte, plus nanar que grand scenar, Steel n’en reste pas moins un bon moment de divertissement. Si l’on se replace dans le contexte des années 90, les effets spéciaux sont bons et le héros attachant. Plus sympathique que Robocop et Terminator réunis, Steel saura contenter petits et grands en évitant trop de violence et de bain de sang.

Et vous, qu’avez-vous pensé de cette adaptation de Steel version Shaquille O’Neal signée Kenneth Johnson ?