3 raisons d'aller voir le documentaire Jericó, le vol infini des jours

« Jericó, le vol infini des jours » sort au cinéma ce mercredi 20 juin. Première réalisation de Catalina Mesa, cet excellent documentaire fait autant voyager qu’il bouleverse et s’impose comme l’une des plus belles sorties de la semaine.

Avec Jericó, le vol infini des jours, Catalina Mesa nous emmène dans un sublime village de la région d’Antioquia, en Colombie. Devant sa caméra, plusieurs femmes de conditions sociales et d’âges différents témoignent. Elles évoquent leurs souffrances et leurs joies, les opportunités qu’elles ont pu saisir et celles qui leur ont échappées.

Sorti en octobre 2016 en Colombie, ce documentaire arrive enfin dans nos salles et il serait dommage de le rater. En plus de nous plonger dans un village au charme intemporel, entouré par d’imposantes et somptueuses montagnes, il bouleverse surtout par la simplicité et la force de ses témoignages.

1) Une multitude de sujets abordés avec une sincérité désarmante

La religion, l’amour, le travail, les rêves que l’on peut exaucer et ceux qui nous passent sous le nez… Les femmes qui témoignent dans Jericó, le vol infini des jours réussissent à nous captiver en parlant simplement de tous ces sujets qui ont fait ou font leur quotidien.

Certaines s’en remettent à Dieu pour ne plus être malades. D’autres évoquent avec une sincérité désarmante la perte d’un enfant ou une histoire d’amour impossible. Le long-métrage nous rappelle l’importance et la beauté de la tradition orale. Les superbes images illustrent toujours les propos de ces femmes et ce n’est jamais l’inverse. L’importance d’une collection de chapelets prend par exemple tout son sens lorsque celle qui les possède explique quel est son point de départ. Le superbe plan symétrique qui les dévoile ne fait alors que renforcer l’émotion du témoignage.

Jericó - le vol infini des jours : Critique du documentaire de Catalina Mesa.

2) Les couleurs et les superbes paysages parfaitement mis en avant

Si elle prend le temps de filmer les intérieurs, dans lesquels les femmes travaillent, cuisinent et vivent, Catalina Mesa réussit également à nous faire comprendre la topographie de Jericó et ses alentours. A la fin du documentaire, le spectateur a en effet l’impression d’avoir arpenté plusieurs rues de ce village coloré. Le fait de voir certaines des témoins discuter dans ces montagnes accentue par ailleurs le charme intemporel de l’endroit.

Pendant près d’1h20, Le spectateur a donc l’impression d’être plongé dans un univers hors du temps, où seule la conversation compte à une époque où l’on est envahi par l’image.

3) La sérénité qui émane des témoignages

De nombreuses joies sont évoquées dans Jericó, le vol infini des jours. Les récits de vie sont également constitués d’épisodes graves et dramatiques. Pourtant, aucune indignation n’émane de ce documentaire. Le spectateur retient essentiellement la sérénité de toutes ces femmes, dont certaines se préparent à mourir avec une tranquillité poignante.

Les derniers plans amplifient d’ailleurs ce sentiment. Le spectateur y découvre une nouvelle génération, elle aussi prête à prendre son envol et vivre pleinement sa vie. En filmant la fin d’un cycle, Catalina Mesa réussit à retranscrire l’aspect éphémère de l’existence mais également l’unicité de chaque individu. Ce propos paraît cliché mais lorsqu’il est amené avec autant de simplicité, il est avant tout bouleversant.

Jericó, le vol infini des jours de Catalina Mesa, en salle le 20 juin 2018.