3 raisons d'aller voir le film d'épouvante No Dormirás

"No Dormirás" sort au cinéma ce mercredi 16 mai. Si vous aimez vous perdre dans des cauchemars éveillés peuplés de terrifiantes forces obscures, alors ce film d'horreur réalisé par un jeune cinéaste uruguayen prometteur est fait pour vous.

Et si les hallucinations dues au manque de sommeil étaient en réalité bénéfiques pour la créativité ? C'est la question que pose No Dormirás, film d'horreur efficace signé Gustavo Hernández. Après la terrifiante demeure de The Silent House, le cinéaste uruguayen nous emmène dans un nouveau lieu hanté.

La majeure partie de No Dormirás se déroule en 1984, dans un hôpital psychiatrique abandonné. Autrefois, le lieu fut le théâtre d'événements atroces qui intéressent énormément Alma, interprétée par Belén Rueda. Cette directrice de compagnie théâtrale envisage en effet de faire une pièce sur le mystérieux passé de l'hôpital. Pour cela, elle y effectue des séances d'entraînement intensives avec ses comédiens. Convaincue que la privation de sommeil poussera ses acteurs à donner le meilleur d'eux-mêmes, Alma les pousse à ne plus dormir. Épuisée par ses insomnies, Bianca (Eva De Dominici), choisie pour interpréter l'héroïne, commence à voir d'étranges événements étranges se produire de plus en plus fréquemment.

Voici trois raisons d'aller voir No Dormirás.

1) La scène d'introduction qui donne le ton

Au premier abord, le concept de No Dormirás paraît éculé, mais le film comporte pourtant de nombreuses idées intéressantes. Dès l'introduction glaçante, le spectateur est plongé dans une ambiance qui évoque parfaitement le cauchemar. Les couloirs vides, la photographie glaciale et la peur de l'un des personnages suffisent à nous faire rentrer dans le film.

Si cette séquence se termine sur un jump-scare prévisible, elle donne néanmoins un avant goût du long-métrage. Nous faisant sans cesse naviguer entre cauchemar et réalité, Gustavo Hernández perd volontairement le spectateur au fil du film. Il parvient en effet à lui faire douter de ce qu'il voit à l'écran à mesure que les effets de l'insomnie se font sentir.

De plus, le cinéaste réussit également à rendre les tourments de ses personnages crédibles. C'est le cas dans la scène d'ouverture mais également dans la suite du long-métrage où l'émotion occupe une place grandissante. Le scénario n'est certes pas aussi poignant que celui de Les Autres ou du récent Le Secret des Marrowbone. Néanmoins, le film ne se contente pas d'aligner les péripéties horrifiques sans conviction. Il prend en effet le temps de nous immerger dans une histoire familiale touchante, qui sert malicieusement l'évolution de l'héroïne incarnée par Eva de Dominici.

2) Le regard inquiétant de Belén Rueda

Dans L'Orphelinat, la comédienne partait à la recherche de son fils, disparu mystérieusement dans les couloirs de l'orphelinat dans lequel sa famille est installée. Dans Les Yeux de Juliaelle perdait la vue à cause d'une maladie dégénérescente et était tourmentée par des forces qu'elle ne pouvait voir. Ici, Belén Rueda trouve un rôle opposé puisqu'elle donne l'impression de mener la danse à chaque apparition.

Les secrets de l'hôpital psychiatrique, Alma semble les connaître et vouloir les cacher à ses comédiens. Ses paroles réconfortantes sonnent toujours faux et ne parviennent pas à masquer son apparente froideur. Obsédée par ses expériences sur le sommeil, la directrice n'hésite pas à pousser ses comédiens à bout. Elle réussit néanmoins toujours à se justifier du bien-fondé de son entreprise, qui suscite d'emblée l'inquiétude du spectateur. Ce personnage inquiétant ne fait qu'amplifier la tension ambiante de No Dormirás.

No Dormirás : Trois bonnes raisons d'aller voir le film de Gustavo Hernández.

3) L'atmosphère flottante et anxiogène

Si le dénouement de No Dormirás n'est pas à la hauteur des promesses du concept, le film offre tout de même son lot de passages angoissants. Gustavo Hernández réussit en effet à rendre palpable la fatigue que doivent subir les comédiens pour améliorer leur performance.

Lorsque Bianca vit ses premières hallucinations, le spectateur doute évidemment de sa perception. Peu à peu, l'héroïne perd pied à cause de la privation de sommeil et ses émotions sont de plus en plus exacerbées. Le sentiment de flottement qui émane de No Dormirás, allié à la méfiance permanente de l'héroïne, nous plonge dans un cauchemar éveillé doté de quelques passages assez anxiogènes. Rien que pour cela, le long-métrage de Gustavo Hernández mérite le détour.

No Dormirás de Gustavo Hernández, en salle le 16 mai 2018.