5 films à l'occasion du nouvel album de PNL "Deux frères"

5 films à l'occasion du nouvel album de PNL "Deux frères"

Difficile d'y échapper : PNL sort un nouvel album, "Deux frères". Que vous soyez client ou pas du groupe de cloud-rap au succès impressionnant, on vous a concocté cinq films pour vous plonger dans leur univers. Un univers dont les clips sont de plus en plus cinématographiques, et les paroles parsemées de références. Une liste garantie QLF.

1) Le Monde est à toi

En deux films, Romain Gavras a su se faire une place parmi la nouvelle génération de cinéastes français. Deux longs-métrages, mais des années d'expérimentation au sein du collectif Kourtrajmé, puisqu'il a réalisé des dizaines de clips, dont le polémique Stress de Justice. Avec le morceau "le monde ou rien", PNL était déjà présent dans la bande-annonce de son deuxième film, sorti l'été dernier (on avait d'ailleurs rencontré le casting à l'occasion !).

Quoiqu'il en soit, Le Monde est à toi nous fait penser au groupe de par son ambiance : il sait capter l'air du temps - ou en tout cas un certain air du temps. Le film est un concentré d'énergie, peut-être pas parfait, mais extrêmement grisant, avec un casting des plus réjouissants. On adhère ou pas, mais on se languit de voir quelle sera la prochaine livraison de Romain Gavras...

2) Le Livre de la jungle

« On enverra Mowgli chercher médailles », annonçaient les deux frères dans un morceau. Début 2017, le groupe a sorti un court-métrage pour fêter le disque de diamant reçu pour leur album Dans la légende, avec, justement, un singe allant chercher la récompense... Le nom de Mowgli est récurrent dans l'univers de PNL, tout autant que celui de Simba (pour rappel, héros du Roi Lion, qui revient bientôt au cinéma). Qu'est-ce qui plaît tant au duo dans les classiques de Disney, qui dénotent parmi les références habituelles ?

En tout cas, nous avons nos hypothèses. Car non seulement citer des dessins animés destinés à un public familial, pour ne pas dire enfantin, dénote dans le monde du rap (ce que le Palmashow n'a pas hésité à souligner dans leur parodie rappeurs sensibles !), mais en plus Le Roi Lion comme Le Livre de la jungle ont des thématiques en commun avec leur univers.

Tout d'abord l'univers hostile dans lequel ils ont grandi et ont dû s'adapter pour survivre, la cité de Târterets à Corbeil-Essone, qu'eux même qualifient de jungle et de zoo. Une jungle à cause des conditions de vie, mais dans laquelle ils ont trouvé leur véritable famille, au final beaucoup moins dangereuse pour eux que le monde extérieur. Ensuite, Simba comme Mowgli ont pour point commun leur difficile rapport au père : tué pour le premier, absent pour l'autre. Une figure paternelle avec laquelle les deux frères ont un rapport complexe, un amour paternel qui se rajoute au fraternel, qu'ils égrainent au fil de leurs morceaux...

3) Scarface

Scarface s'est imposé comme une référence obligée, presque banale, pour de nombreux rappeurs, français comme américains. Pourtant, difficile de passer à côté du film de Brian de Palma quand on écoute les albums des deux frères : des titres de morceaux (Plus Tony que Sosa) au nom de leur deuxième album (Le Monde Chico, référence à une réplique de Tony Montana), en passant par les innombrables mentions de scènes du film.

Pourtant, PNL semble prendre Scarface pour ce qu'il raconte vraiment : non pas l'apologie de l'ascension d'un immigré cubain, mais bel et bien la tragédie induite par son pouvoir qui semble n'avoir aucune limite. Tony Montana est arrivé au sommet, mais à quel prix ? La même mélancolie qui s'échappe des paroles du groupe que du destin du personnage d'Al Pacino, dès qu'on gratte un peu la surface. "Le temps qui passe me chuchote ma biche, c'est ta faute " : peut-être Montana pensait la même chose avant de finir criblé de balles.

4) Miami Vice

Concernant le film Miami Vice et les albums de PNL, les univers se rejoignent surtout du point de vue de l'ambiance. L'imagerie de Michael Mann dans les années 2000 a d'ailleurs eu une incroyable influence sur l'aspect visuel numérique, un peu froid, puisque le réalisateur de Collateral a été un des pionniers du domaine. Mais là où le groupe évoque le film, c'est surtout dans les sonorités de 91's, single paru cet été et présent dans le nouvel album. Une ambiance très, justement, Floride, assumée dès la couverture du morceau.

Bon, on l'avoue, Miami Vice nous fait aussi penser à PNL par son imagerie... Étonnante. Mulet et lunette de soleil à l'appui pour l'un, coupes et pull moulants qui dénotent pour les autres, le film a un côté sérieux et totalement assumé dans une démarche qui aurait pu être risible, mais qui pourtant fonctionne totalement. Un résultat que l'on doit sûrement à la sincérité derrière les projets de Mann et du groupe, qui parviennent à créer de véritables modes - ou, plutôt, à capter l'air du temps avant les autres.

5) Furyo

Après avoir hésité avec d'autres longs-métrages, on finit cette liste avec un film de Nagisa Oshima, Merry Christmas Mr Lawrence dans sa version originale.  Tout d'abord parce que PNL a un rapport un peu malheureux avec la musique du film, magnifique composition de Ryuichi Sakamoto. La raison ? La mélodie du morceau Tchiki tchiki (on l'avoue, on a connu meilleur choix de titre) est une reprise directe du morceau de Sakamoto, que les ayants-droit n'ont apparemment pas approuvé. On ne sait pas comment l'affaire s'est réglée, mais le groupe a dû retirer la musique des plateformes de streaming, ainsi que le clip de leur compte officiel sur Youtube (bien que des internautes l'ont depuis remis en ligne).


Quoiqu'il en soit, si vous n'avez pas vu Furyo, on ne saurait que trop vous le conseiller ! Situé dans un camp japonais pendant la Seconde Guerre mondiale, on y retrouve David Bowie lui-même dans le rôle principal. Le long-métrage dépeint des relations complexes entre les prisonniers américains et les geôliers japonais, dans une ambiance hypnotisante, presque mélancolique.

Deux adjectifs qui s'accordent à merveille, peut-être plus que jamais, au dernier album du duo, Deux frères.