Zack Snyder : classement de ses films du moins bon au meilleur

La filmographie de Zack Snyder passée au crible

Zack Snyder : classement de ses films du moins bon au meilleur

Zack Snyder est un réalisateur qui divise, avec des fans qui sont dévoués à sa cause et d'autres spectateurs moins sensibles à son cinéma. Il est, de notre point de vue, un réalisateur qui compte dans le cinéma contemporain. Un artiste dont le style très affirmé n'a pas d'équivalent. C'est ce qui le rend précieux et classer ses œuvres n'a pas été une mince affaire.

Man of Steel

Man of Steel
Superman (Henry Cavill) - Man of Steel ©Warner Bros.

Puisqu'il faut bien un dernier, c'est Man of Steel qui hérite de cette place peu glorieuse. Zack Snyder fait son entrée dans le DCEU en s'intéressant à Superman. Un héros qu'il continue encore de porter dans son cœur comme le prouve son montage définitif de Justice League. Il ne fait aucun doute qu'il aime l'Homme de fer mais sa première tentative pose les bases de ce qui sera mieux exploité après (dans Batman v Superman, premièrement). Bien senti durant une bonne heure où le personnage décroche un développement sérieux, le film devient plus oubliable par la suite quand le côté purement spectaculaire prend le dessus.

300

300
Léonidas (Gerard Butler) - 300 ©Warner Bros.

Avant de toucher aux super-héros, Zack Snyder est déjà allé puiser son inspiration dans le monde de la bande dessinée. Avec 300, il adapte l'œuvre éponyme de Frank Miller. L'histoire de 300 Spartiates qui, sous le commandement du roi Léonidas, se sont opposés aux Perses. Un récit épique, pour une bataille perdue d'avance. Le metteur en scène ne révolutionne pas son matériau de base et sort un objet cinématographique qui empile les moments de bravoure. L'esthétique est aussi graphique et s'en donne à cœur joie sur les effets visuels. Ralentis, grands mouvements de caméra, plans iconiques... On en prend plein les yeux et on se régale. Pourquoi 300 est alors aussi bas dans ce classement ? Son manque de consistance joue en sa défaveur par rapport à d'autres films plus denses. Impossible de nier le plaisir qu'il procure mais la transposition dépasse rarement l'état de la récréation formelle.

Le Royaume de Ga'hoole

Le Royaume de Ga'hoole
Le Royaume de Ga'hoole ©Warner Bros

La virtuosité de Zack Snyder rencontre le cinéma d'animation, terrain de jeu parfait pour s'exprimer sans se heurter à des contraintes budgétaires. On oublie souvent Le Royaume de Ga'hoole quand on parle de son travail, alors qu'il allie tout ce qui fait un bon divertissement. C'est techniquement une belle réussite, l'action vous en met plein la vue et on prend un plaisir monstre à voler en compagnie de ces chouettes. Le film le plus accessible de la filmographie pour un public jeune (la violence est présente mais atténuée, les thèmes sont plus abordables), qui ne laissera pas pour autant les grands sur le bas-côté.

Batman v Superman : L'Aube de la Justice

Batman v Superman : L'Aube de la Justice
Batman v Superman : L'Aube de la Justice ©Warner Bros.

Hautement imparfait, Batman v Superman concrétise assez de belles idées pour susciter un certain respect. On sent enfin que Zack Snyder a une vision ambitieuse et mature. L'opposition (certes temporaire) entre ces deux figures emblématiques de la maison DC débouche sur un long-métrage qui convoque de grandes problématiques. Le spectacle ne tarde jamais à prendre le dessus pour répondre aux exigences d'un objet grand public mais, pourtant, Batman v Superman adopte un état d'esprit qui se rapproche de la trilogie de Christopher Nolan. Du moins, dans l'envie d'apposer un traitement sérieux au possible sur de la pop culture. La croyance qu'a Zack Snyder en son traitement force le respect, même s'il ne concrétise pas tout avec régularité. On préfère cependant cette approche plus risquée que le lissage appliqué à une partie des productions du Marvel Cinematic Universe.

Zack Snyder's Justice League

Zack Snyder's Justice League
Zack Snyder's Justice League ©Warner Bros

Film le plus long (4 heures !) de Zack Snyder, son montage pour HBO Max de Justice League est un gros morceau qu'il faut digérer. La liberté démente qu'a pu avoir le réalisateur lui permet d'assembler une œuvre qui dépasse les normes dans le genre. On apprécie qu'il ait eu cette latitude pour développer ses idées car on le sait animé par un réel amour pour cet univers. Son Justice League déborde d'idées, d'admiration pour ses figures. L'intérêt de cette version réside justement dans l'importance accordée aux personnages, alors que l'action générale reste semblable à ce que l'on a vu dans les salles. Justice League est généreux mais boursouflé, ambitieux mais à l'excès. Une chose est sûre, en revanche, le cinéma de super-héros n'a jamais connu un tel cas.

L'Armée des morts

L'armée des morts
L'armée des morts ©Universal Pictures

Premier film et première claque dans la tronche. Zack Snyder emboîte le pas à Danny Boyle et son 28 jours plus tard pour remettre les zombies au goût du jour. Ils peuvent aussi courir chez lui et la menace s'en retrouve renforcée. Le metteur en scène ose livrer une relecture du Zombie de George A. Romero et s'en sort avec les honneurs. Le propos sur la société de consommation n'est plus aussi intact car Snyder nous réserve une expérience plus secouante. Il lorgne vers le cinéma d'action et instaure un climat de tension où il faut se méfier des zombies mais aussi des humains. Ce remake ne cherche même pas à égaler son modèle, il sait qu'il n'en aura jamais les capacités. Il opte alors pour une approche débridée à laquelle il ne déroge pas tout du long. Dès la terrifiante scène d'introduction, L'Armée des morts exprime son énergie dévorante et ne fait pas redescendre la tension. Le genre n'a que rarement fait mieux ces vingt dernières années.

Sucker Punch

Sucker Punch
Sucker Punch ©Warner Bros.

Zack Snyder a toujours eu besoin de s'inspirer d'un objet existant pour tous ses films. À l'exception de Sucker Punch - et bientôt Army of the Dead. Malgré ça, son cinquième long-métrage regroupe de nombreuses influences (films, jeux vidéo, comics, musiques) et ne le fait pas simplement pour frimer, dans un geste désincarné de fan. Non, Zack Snyder en appelle au pouvoir de l'imaginaire et nous montre le chemin à suivre pour échapper aux pires travers de la réalité. Parfois trop foutraque, le film a cette énergie du désespoir en lui et, surtout, cette dose d'émotion qui manque dans la majorité des cas chez le réalisateur. On s'extasie souvient devant ses œuvres sans avoir ce petit plus qui vous serre le cœur. Sucker Punch parvient à nous le donner.

Watchmen : Les Gardiens

Watchmen : Les Gardiens
Watchmen : Les Gardiens ©Warner Bros.

On lui prédisait l'enfer, avec ce roman graphique jugé comme inadaptable. Un monstre de papier inattaquable. Et le miracle a eu lieu. Watchmen est une démonstration de force filmique où chaque plan est pensé au millimètre. On ne l'a pas attendu pour savoir que son auteur était un filmeur visionnaire avec cette capacité à imprimer des images dans nos rétines. Mais Watchmen n'est pas que beau à tomber à la renverse. Zack Snyder ne dénature pas le sens du roman graphique et en préserve toute la complexité thématique. S'il va jusqu'à reprendre in extenso des plans entiers, il n'est pas esclave de son modèle. Cette adaptation réussie est aussi un miracle industriel. On se demande encore comment Warner a pu mobiliser 130 millions de dollars pour ce projet qui va à contre-courant des standards répandus dans le cinéma de super-héros.