36 Quai des Orfèvres sur Amazon Prime Video : de quelles célèbres affaires le film s’inspire ?

Des histoires de gangs

36 Quai des Orfèvres sur Amazon Prime Video : de quelles célèbres affaires le film s’inspire ?

Sorti en 2004, « 36 Quai des Orfèvres » s’inspire de plusieurs faits réels qui ont secoué l’actualité française et les institutions policières ces trente dernières années.

36 Quai des Orfèvres : et le style Olivier Marchal naquit

Avant de réaliser 36 Quai des Orfèvres, Olivier Marchal était un ancien policier qui a exercé durant les années 80. En parallèle de son métier, il suit également des cours d’art dramatique au Conservatoire. Cela lui permet d’attirer la curiosité d’une directrice de casting qui lui fait jouer son premier rôle à la fin des années 80. Ironie du sort : il interprète un inspecteur. Cette nouvelle expérience le passionnera, au point de quitter le milieu policier afin d’embrasser définitivement une carrière cinématographique.

Après avoir beaucoup tourné en tant qu’acteur, il commence à passer derrière la caméra durant les années 2000. Il se fait ainsi remarquer en prenant les rênes de la série Police District qui reçoit de très bonnes critiques. Ecrivant en parallèle pour d’autres séries (Commissaire Moulin, Central Nuit), il réalise son premier film en 2002 intitulé Gangsters. Ce polar noir fait naître le style réaliste, sombre et brutal d’Olivier Marchal. Toutefois, il va plus loin en 2004 avec 36 Quai des Orfèvres.

Toujours tourné dans un milieu qui le passionne, à savoir la police, le réalisateur aborde comme rarement les liens troubles entre l’uniforme et le grand banditisme. Bardé de grandes stars (Daniel Auteuil, Gérard Depardieu, André Dussollier, Roschdy Zem, Valeria Golino…), 36 Quai des Orfèvres est un véritable succès critique et commercial. Grâce à ce film, Olivier Marchal sera considéré comme le maître du polar cinématographique en France. Bon nombre de ses films suivants seront d’ailleurs comparés à 36 Quai des Orfèvres, sans atteindre toutefois l’excellence de ce dernier.

Fait réel numéro 1

Pour son scénario de 36 Quai des Orfèvres, Olivier Marchal s’est inspiré de deux affaires qui ont secoué le monde de la police dans les années 80. La première est liée au "gang des postiches", association des malfaiteurs qui s’est illustrée entre 1981 et 1986. Responsables de nombreux braquages de banque, ses membres étaient particulièrement connus pour leur mode opératoire original. En effet, ils braquaient les agences en portant souvent de fausses perruques et de fausses moustaches.  Fatiguée de l’audace de ce gang, la police de la capitale va mettre en œuvre les grands moyens.

C’est ainsi qu’en 1986, une opération importante est mise en place pour mettre hors d’état de nuire les criminels. Mais tout cela se soldera par un véritable fiasco. En effet, alors que le gang des Postiches fait une prise d’otages dans une banque rue du Docteur-Blanche, la BRI (Brigade de Recherche et Intervention) et la BRB (Brigade de Répression du Banditisme) tentent de piéger les malfrats en les attendant à la sortie pour les prendre en filature. Seulement, l’opération se transforme en bain de sang puisque le commissaire Raymond Mertz, se croyant repéré par les truands, ouvre le feu sans sommation sur eux. Cela entraînera une violente fusillade qui se soldera par deux morts : le postiche Bruno Berliner d’un coté, et le policier Jean Vrindts de l’autre. Cette affaire entraînera d’ailleurs un mouvement de fronde rare au sein de la PJ, réclamant la démission de Mertz.

Le personnage joué par Gérard Depardieu est ainsi largement inspiré du tristement célèbre commissaire.

36, Quai des Orfèvres
Denis Klein (Gérard Depardieu) - 36 Quai des Orfèvres ©TF1 Films Production

Fait réel n°2

Le scénario du film s’inspire également du gang des Ripoux, groupe de criminels qui étaient en réalité des policiers véreux. Ces derniers ont commis de nombreuses attaques dans la région parisienne, se rendant coupables de plusieurs méfaits : agressions à main armée, séquestrations, cambriolages et arrestations illégales.

Une enquête interne est alors menée et une liste noire commence à circuler. Parmi les noms cités, on y retrouve Dominique Loiseau, accusé d’être un ripou. Ce dernier clamera ardemment son innocence, mais sera condamné à 12 ans de réclusion criminelle. Il sera finalement gracié en 1993. Le personnage joué par Daniel Auteuil est inspiré de Loiseau.