À la croisée des mondes : pourquoi le film a eu un impact décisif sur la série "Game of Thrones"

À la croisée des mondes : pourquoi le film a eu un impact décisif sur la série "Game of Thrones"

Après des résultats commerciaux décevants, le studio New Line annule la suite d'"À la croisée des mondes : La Boussole d'or". Une décision qui marque George R.R. Martin, qui refuse pendant de nombreuses années une adaptation cinématographique de "Game of Thrones".

À la croisée des mondes - La Boussole d'or : un échec au box-office

Après Le Seigneur des anneaux de Peter Jackson, le studio New Line propose une adaptation ambitieuse d'une autre trilogie littéraire à succès d'heroic fantasy en 2007. Avec À la croisée des mondes : La Boussole d'or, le réalisateur Chris Weitz (Pour un garçon) transpose à l'écran le premier tome de Philip PullmanLes Royaumes du Nord, suivi de La Tour des anges et Le Miroir d'ambre.

Le film introduit Lyra (Dakota Blue Richards), une orpheline rebelle qui vit dans un monde parallèle, dans un établissement d'Oxford College. Après avoir empêché l'empoisonnement de son oncle Lord Asriel (Daniel Craig), elle apprend que de nombreux enfants sont enlevés. Lorsque son meilleur ami Roger (Ben Walker) se fait kidnapper, elle décide de partir à sa recherche avec son dæmon Pantalaimon (Freddie Highmore), un être animal capable de changer de forme qui est en quelque sorte la matérialisation de son âme.

À la croisée des mondes : La Boussole d'or
Lee Scoresby (Sam Elliott) - À la croisée des mondes : La Boussole d'or ©Metropolitan Filmexport

Lyra accepte l'aide de la mystérieuse Mrs. Coulter (Nicole Kidman), qui propose de l'emmener dans le Grand Nord, mais se rend compte que cette dernière lui cache ses véritables intentions. Au cours de sa quête, elle peut néanmoins compter sur le soutien de la sorcière Serafina Pekklala (Eva Green), de l'aéronaute Lee Scoresby (Sam Elliott) et de l'ours Iorek Byrnison (Ian McKellen).

Connaissant une production compliquée, Chris Weitz reprochant au studio New Line de ne pas respecter sa vision et d'imposer de nombreuses coupes au montage, À la croisée des mondes : La Boussole d'or ne rencontre pas le succès espéré au cinéma. Pour un budget estimé à 180 millions de dollars selon Box Office Mojo, le film en rapporte seulement 372 de recettes mondiales, dont seulement 70 millions sur le sol américain.

Pas d'adaptation cinématographique pour George R.R. Martin

Les résultats commerciaux décevants annulent la mise en chantier d'une suite initialement prévue pour 2009. Une décision qui marque George R.R. Martin. Pendant quinze ans, l'écrivain à l'origine de Game of Thrones refuse que son univers fasse l'objet d'une adaptation cinématographique, dans la crainte que celle-ci ne soit pas terminée mais également pour ne pas subir une réduction trop importante de sa création extrêmement riche, remplie de personnages et de paysages différents.

À la croisée des mondes : La Boussole d'or
Serafina Pekklala (Eva Green) - À la croisée des mondes : La Boussole d'or ©Metropolitan Filmexport

De passage dans l'émission britannique The South Bank Show en 2015, l'auteur déclare (via l'Independent) :

Il a fallu trois films pour Peter Jackson adapte Le Seigneur des anneaux de Tolkien, et il a quand même dû couper des choses. Il faudrait trois films rien que pour A Storm of Swords ! Et si l'on compte deux films pour A Game of Thrones et deux pour A Clash of Kings, ça fait déjà sept films. Et on n'est qu'à mi-chemin de la série. Personne ne s'engagera là-dessus, et personne ne s'est engagé là-dessus.

Les gens du cinéma avec qui j'ai discuté m'ont dit : 'Oh, nous ne ferons que le premier film ! Et si c'est un succès, nous en ferons d'autres'. Bien sûr, si l'on suit cette voie, on obtient ce qu'il s'est passé avec À la croisée des mondes de Philip Pullman. C'est une grande histoire d'heroic fantasy, ils ont fait un premier film mais étant donné qu'il n'a pas eu le succès qu'ils espéraient, on ne verra jamais de deuxième film.

George R.R. Martin précise qu'il s'est également vu proposer une adaptation centrée sur Jon Snow ou sur Daenerys. Affirmant qu'il était alors à l'aise financièrement, l'écrivain s'est offert le luxe de prononcer "le mot le plus sexy à Hollywood" : non. L'auteur a évidemment pris une sage décision, qui a permis de donner naissance à l'une des séries les plus célébrées de l'histoire du petit écran. Quant à l'univers de Philip Pullman, il est lui aussi revenu à la télévision avec le programme His Dark Materials : À la croisée des mondes.