ADN : pourquoi ce film était particulièrement difficile pour Maïwenn ?

ADN : pourquoi ce film était particulièrement difficile pour Maïwenn ?

Alors que Maïwenn fait en ce moment la une des journaux avec son nouveau film, "Jeanne du Barry", c’est l’occasion de revenir sur son précédent long-métrage : "ADN". Un film qui a été beaucoup plus compliqué à réaliser que les autres.

C’est quoi ADN ?

Cinquième long-métrage de Maïwenn (actuellement à l’affiche dans Jeanne du Barry), ADN est une œuvre librement inspirée de ses propres expériences dans laquelle la cinéaste/actrice se met elle-même en scène. Elle incarne Neige, divorcée et mère de trois enfants, qui rend régulièrement visite à son grand-père algérien. Lors du décès de ce dernier, prise d’une profonde crise identitaire, Neige décide de remonter jusqu’à ses origines, et ainsi connaître son ADN.

ADN de Maïwenn
ADN de Maïwenn © Arte France Cinéma

Un tournage plus difficile que les autres

Pour se constituer sa famille dysfonctionnelle, Maïwenn s’est entourée d’un casting quatre étoiles avec notamment Louis Garrel, Fanny Ardant, Marine Vacth ou encore Omar Marwan dans le rôle du grand-père. Ce dernier avait expliqué à nos confrères d'AlloCiné à quel point il avait été difficile pour lui d’entrer dans ce rôle, tant la réalité empiétait sur la fiction :

J'avais beaucoup de mal car mon vécu faisait remonter de nombreux souvenirs. C'était dur de ne pas me laisser submerger. Il fallait que je reste le comédien, mais l'émotion étant naturelle, c'était délicat.

Omar Marwan n’était pas le seul à rencontrer des doutes durant le tournage de ADN. Maïwenn en personne avait eu des difficultés à terminer ce film :

Je n'aimais pas ce que j'avais tourné. J'ai vécu un tournage très douloureux, où je n'avais pas confiance en moi, où je trouvais tout nul, où on ne se comprenait pas avec les techniciens etc…

Il faut dire que ADN s’inspire du propre vécu de Maïwenn. Comme l’expliquait la réalisatrice au micro de 20 Minutes :

Il est vrai que je me suis servie de ce que j’ai traversé sur l’enterrement de mon grand-père et sur la quête identitaire qui m’a complètement dévastée. Mais j’ai essayé de malaxer tout ça pour que ça ait la saveur d’un film. Un film ne peut pas uniquement s’appuyer sur le vécu, il faut qu’il y ait autre chose et j’ai donc travaillé les personnages pour que leurs confrontations produisent des flammes et de l’humour.

Il faut cependant rappeler que ADN, malgré ses airs d’histoire vraie, n’est pas une œuvre autobiographique. La réalisatrice s’est également inspirée d’éléments extérieurs à sa propre existence :

Je me sers d’éléments, de choses que j’ai vues, qui m’ont touchée, qui m’ont fait rire ou qui m’ont révoltée… Mais un film c’est aussi une boîte à fantasmes, on y met énormément de choses qu’on aurait aimé entendre ou qu’on aurait aimé avoir le courage de faire… Bizarrement un film ce n’est pas un règlement de compte, un film, c’est plutôt un règlement de fantasmes.