Adopte un veuf : André Dussollier voulait revenir dans un rôle comique

Un comédien doué dans tous les genres

Adopte un veuf : André Dussollier voulait revenir dans un rôle comique

Seconde réalisation solo de François Desagnat, "Adopte un veuf" fait le pari risqué de parler de la mort et du deuil sur un ton comique. Un pari réussi puisqu'il a a obtenu le Prix Spécial du Jury au Festival de l'Alpe d'Huez en 2016. Un film qui a également permis à André Dussollier de revenir à la comédie après une série de films dramatiques.

Le Desagnat Show

Habitué de l'humour caustique, François Desagnat signe avec Adopte un veuf son deuxième long-métrage solo. Toutefois, il faut rappeler qu'il a commencé la réalisation dès 2003. En effet, à l'époque, il collaborait avec Thomas Sorriaux pour des films à la gloire de l'ancien trio fou du Morning Live composé de Michaël Youn, Vincent Desagnat (frère de François) et Benjamin Morgaine. Ainsi, il co-signe deux films : La Beuze et Les Onze Commandements (ce dernier inspiré des pitreries de Jackass).

A partir de 2014, il réalise son premier film solo intitulé Le Jeu de la Vérité. Par la suite, il est contacté par Richard Pezet, producteur sur La Beuze et Les 11 Commandements. En effet, ce dernier souhaite absolument Desagnat pour mettre en scène ce film qui accueille Berengère Krief (révélée dans la mini-série Bref) et André Dussollier dans les rôles principaux. Le cinéaste accepte l'offre.

Adopte un veuf  suit donc Hubert Jacquin, (campé par Dussollier), un homme retraité qui a récemment perdu son épouse. Déprimé et ne sachant quoi faire, il est entrainé par son ami Samuel (Nicolas Marié) dans un rocambolesque quiproquo. En effet, Manuela (Berengère Krief), une jeune femme en recherche de logement, emménage chez lui. D'abord réticent, il va finalement l'accepter dans son appartement. Ainsi débute une colocation totalement farfelue puisque Manuela va réussir à convaincre Hubert de loger deux personnes supplémentaires chez lui !

Adopte un veuf
Adopte un veuf ©SND

André Dussollier de retour dans une veine comique

André Dussollier a longtemps alterné entre comédies populaires et films d'auteur. On se souvient par exemple de la performance de cet ancien pensionnaire de la Comédie Française dans Trois Hommes et un Couffin, sorti en 1985. Un rôle qu'il reprendra d'ailleurs dans sa suite intitulée 18 ans après (2003). Et comment oublier son rôle de patriarche fatigué par son fils dans Tanguy en 2001 ?

Néanmoins, avant Adopte un Veuf, André Dussolier s'était surtout signalé pour ses performances dans des films plus dramatiques tels que Le Grand jeuDes Apaches21 nuits avec Pattie ou bien encore Diplomatie. C'est d'ailleurs l'une des principales raisons pour lesquelles il a accepté de jouer dans la comédie réalisée par François Desagnat. En effet, l'acteur souhaitait renouer avec un film comique. Dans les colonnes du magazine Notre Temps, il exprimait d'ailleurs sa joie d'interpréter un personnage drôle :

J’en ai ras-le-bol de l’élégance (rires)! Au Conservatoire déjà, je préférais les comédies et j’ai été frustré d’avoir plutôt des personnages distants avec le réel, pas du tout impliqués. J’aurais aimé faire des films d’action, mais je n’avais pas la tête de l’emploi. On est vite prisonnier d’une image. C’est pour ça aussi que j’aime la casser.

Dans Adopte un veuf, il n'y a pas qu'André Dussolier qui souhaite casser son image. On retrouve également Arnaud Ducret qui incarne PG, l'un des colocataires de l'appartement. Habitué jusqu'ici des rôles tout en énergie et en verbe (comme dans Les Profs), il campe ici un personnage plus réservé et timide. Un rôle inhabituel pour lui, mais que François Desagnat (qui a déjà collaboré avec lui sur Parents, mode d'emploi) lui a fait interpréter avec enthousiasme :

Arnaud en avait assez de camper les profs de sport et il a plaidé pour que je lui fasse passer un essai.