Après son excellent "Le Dernier voyage", le cinéaste français Romain Quirot est de retour avec son deuxième long-métrage : "Apaches". Porté par Alice Isaaz et Niels Schneider, le film se situe dans le Paris des années 1900 et raconte les aventures du gang des Apaches. Focus sur ceux qui faisaient régner la terreur dans la capitale.
Apaches, des gangs très réels
Avec Apaches, Romain Quirot remonte le temps, et place son intrigue dans le Paris du début du XXème siècle. L'histoire raconte le récit de Billie, qui décide de venger la mort de son frère, assassiné des années auparavant par Jésus, le chef des Apaches. Elle change alors d'identité, et entre dans ce gang. Mais alors qu'elle se rapproche de plus en plus de l'homme qu'elle veut éliminer, elle devient fascinée par celui-ci.
Emmené par Alice Isaaz, Niels Schneider ou encore Artus, le long-métrage est inspiré de faits réels. En effet, ce film de gangsters se base sur un véritable gang qui a fait régner la terreur dans les rues de la capitale au début du 20e siècle, au temps de la Belle Époque. Les Apaches dominaient surtout les quartiers de Belleville à Montmartre. On estime qu'ils étaient entre 30 000 et 80 000 au début des années 1900.
Violences et société parallèle
Les Apaches étaient majoritairement composés de jeunes issus des classes sociales pauvres de la capitale. Ils se livraient à des activités criminelles comme le vol, le cambriolage, l'agression, la prostitution, le trafic, les paris illégaux et parfois même le meurtre. Paris était à l'époque en plein bouleversement économique et urbain. Ils ont alors profité de cette effervescence pour établir leur propre société parallèle.
Ils étaient célèbres pour leur brutalité, leur violence extrême, en particulier envers les femmes. Aussi, les membres du gang avaient souvent des tatouages distinctifs, et portaient des tenues excentriques pour être facilement reconnaissables par leurs pairs.
Un potentiel cinématographique peu développé
C'est en 1900 que le gang des Apaches émerge réellement. Lors de l'Exposition universelle de 1889, les français découvrent la pièce de théâtre Wild West Show de Buffalo Bill et les Indiens d'Amérique. Celle-ci fait un tabac. À tel point qu'elle pousse un journaliste du Matin à surnommer les fameux malfrats "les Apaches". Le surnom est ainsi conservé, puis popularisé.
Romain Quirot, fasciné par les Apaches, décèle en eux un potentiel cinématographique qu'il faut absolument mettre en avant. C'est ce qu'il expliquait dans le dossier de presse lors de la sortie du film :
Quand j'ai entendu parler des Apaches, je me suis dit qu’il y avait dans ces gangs de la Belle Époque une énergie, une rage et une cinématographie. J’y ai tout de suite vu un nouveau terrain de jeu, un nouvel univers à explorer.
Il ajoute ensuite au micro d'AlloCiné que :
Les Apaches sont des gangs très cinématographiques. Pourtant il n’y a qu’un seul film qui en parle : "Casque d’or" avec Simone Signoret, et c'est très éloigné d’un film de gang. Le mot "Apaches" n’y est même pas prononcé.
Les Apaches et les Brigades du Tigre
Les Apaches avaient tellement d'influence sur le Paris de la Belle Époque, que le ministre de l'intérieur George Clemenceau a pris des directives drastiques contre leurs agissements. Il décide en effet de créer, en 1907, une unité spéciale de police judiciaire pour mettre un terme aux activités des Apaches. C'est dans cette atmosphère de tension que sont alors déployées les Brigades du Tigre.
Les membres de la Brigades du Tigre étaient choisis pour leur efficacité, leur professionnalisme et leur fidélité, et ont été les premiers à user de méthodes modernes comme la radiotélégraphie et la photographie judiciaire pour résoudre des affaires.
Ces Brigades ont notamment inspiré le cinéma français avec le film de Jérôme Cornuau, Les Brigades du Tigre, sorti en 2006. Cette guerre entre les Brigades du Tigre et les Apaches commence à prendre fin au début de la Première Guerre mondiale. En effet, la plupart des parisiens en âge de combattre sont réquisitionnés pour aller au front. Les Apaches connaissent une fin dans les larmes et le sang, définitivement démantelés par la police française juste après la Guerre.
Apaches est à voir dans les salles obscures depuis le 29 mars 2023.