Arthur et les Minimoys : pourquoi le film a été condamné par la justice ?

Une plainte déposée par des coauteurs

Arthur et les Minimoys : pourquoi le film a été condamné par la justice ?

En 2006, Luc Besson livre son premier film d’animation intitulé "Arthur et les Minimoys". Son succès a entraîné plusieurs suites, mais malheureusement, les coulisses ont été plus compliquées pour le réalisateur.

Arthur et les Minimoys : premier essai animé pour Luc Besson

Dans les années 80 et 90, Luc Besson s'impose comme un cinéaste incontournable du cinéma français. Certes, il divise la critique mais très rarement le public, comme le prouvent ses succès au box-office. Surtout, le réalisateur fait partie des rares metteurs en scène frenchies qui souhaitent concurrencer les grosses productions américaines (il a d’ailleurs collaboré avec de nombreuses stars hollywoodiennes). Toutefois, après la sortie de Le Cinquième Élément, le cinéaste délaisse quelque peu la réalisation pour se tourner vers la production via le studio EuropaCorp.

Cela donne des résultats commercialement corrects mais artistiquement médiocres pour la plupart des longs-métrages. En outre, lorsqu’il revient derrière la caméra, il se fait descendre en flèche par la critique mais aussi le public. Jeanne d’Arc et surtout Angel-A sont là pour le prouver. En 2006, il déclare donc à la surprise générale qu’il réalisera son 10ème et dernier film : Arthur et les Minimoys.

Arthur et les Minimoys
Arthur et les Minimoys ©EuropaCorp

Mis en scène en 2006, ce film qui mélange prises de vues réelles et images de synthèse est tiré de sa propre série de romans d’aventures qu’il avait écrite et publiée dans les années 2000. Comme souvent, le tournage est ambitieux, mettant à pied d'œuvre de nombreux techniciens sur le site de Pantin. C’est ainsi que 225 personnes travaillent sur le film dont la production dure 2 ans. Arthur et les Minimoys suit donc le jeune Arthur qui est fasciné par les histoires que lui raconte sa grand-mère avant de dormir. Il découvre pourtant que ces histoires d’adorables petites créatures nommées Minimoys s’avèrent réelles. Par un concours de circonstances, il parvient ainsi à pénétrer dans leur monde et vit de nombreuses aventures.

Contrefaçon et violation des droits d’auteur

Arthur et les Minimoys est un grand succès commercial pour Luc Besson. Surtout, il renoue avec la critique et le public, chose qui n’était plus vraiment arrivée depuis Le Cinquième Élément. La suite, on la connaît : le succès du film entraîne deux autres épisodes, une série télévisée et même un film d’horreur sorti récemment. Sans oublier les attractions que vous pouvez retrouver si vous visitez le Futuroscope et Europa Park.

Malheureusement, ces dernières années, Luc Besson s’est plus fait connaître pour ses affaires judiciaires que pour ses films. Et Arthur et les Minimoys n’a pas non plus échappé à la règle. En effet, au début des années 2010, quatre dessinateurs ayant participé à la conception du film portent plainte contre Luc Besson pour être considérés comme des coauteurs du film alors que ce dernier considérait leur collaboration comme accessoire. Dès lors, ils portent l’affaire en justice, estimant que les contrats passés entre EuropaCorp et eux sont illicites.

En 2016, la sanction tombe : le tribunal de grande instance de Paris annule les anciens contrats et ordonne à EuropaCorp de donner un pourcentage de rémunération mieux adapté aux recettes engrangées par Arthur et les Minimoys. Mais ce n’est pas tout : Luc Besson a également été condamné pour contrefaçon puisque les dessinateurs n’ont touché aucun argent sur les ventes de produits dérivés du film.