Il est une des stars du grand classique "Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre", et cette expérience l'a sorti d'une dépression. À l'époque empêtré dans une mauvaise passe privée et professionnelle, Gérard Darmon a en effet eu la bonne idée d'appeler Alain Chabat, pour savoir s'il pouvait lui confier un petit rôle...
Quand Alain Chabat met tout le monde d'accord
Avec Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, qui sort en janvier 2002, Alain Chabat s'impose comme un grand auteur et réalisateur français. Un statut qui lui tendait les bras après tout le travail effectué avec Les Nuls, ses performances d'acteur et de scénariste, et son premier film Didier, sorti en 1997. À la tête de ce projet pharaonique (50 millions d'euros de budget), Alain Chabat réussit une comédie brillante, un modèle du genre encore inégalé.
Son imposant casting s'en donne à coeur joie et même Christian Clavier, qui ne réussit qu'à moitié son Astérix, y prend la lumière. Drôle, spectaculaire, bâtie sur un second degré respectueux des références dont il s'inspire, mesurant parfaitement les caméos recrutés, la comédie Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre ravit les critiques et le public qui investit les salles en nombre (14,5 millions d'entrées en France).
Cette aventure des célèbres Astérix et Obélix, deuxième long-métrage en prises de vues réelles après Astérix et Obélix contre César, fait donc des heureux. Et parmi eux, un des comédiens du film, qui réussit son rôle secondaire au point d'en faire un des personnages les plus iconiques du film : Gérard Darmon. Celui-ci, dans le rôle d'Amonbofis, l'architecte "ennemi" de Numérobis, brille en effet à chacune de ses apparitions et ses lignes de dialogue sont devenues cultes.
Collaborateur ponctuel des Nuls, inoubliable dans La Cité de la peur, Gérard Darmon peut se montrer reconnaissant envers Alain Chabat. En effet, avec La Cité de la peur, il se révèle pleinement en acteur comique de grand talent, lui qui s'était essentiellement fait un nom dans le genre dramatique. Et pour Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, alors qu'il se trouvait en dépression et traversait une mauvaise passe, sa participation au film d'Alain Chabat l'a transfiguré.
"Ma vie partait en cacahouète suite à une rupture amoureuse"
C'est ainsi dans les colonnes de Paris Match en février 2022 que l'acteur a raconté les conditions de son casting, et sa relation de travail avec Jamel Debbouze. À l'époque, l'acteur vivait alors une rupture amoureuse difficile, au terme d'une relation de cinq ans avec l'actrice Mathilda May. Au fond du trou, accablé par la dépression, il décide de contacter Alain Chabat pour savoir s'il pourrait prendre un des rôles d'Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre.
Ma vie partait en cacahouète suite à une rupture amoureuse. (...) Je retourne (au cinéma, ndlr) avec “Astérix” mais je suis encore en vrac. Alain ne connaît pas ma situation personnelle quand je l’appelle. Je vais le voir et il me fait lire un truc minuscule. Il baisse un peu le nez : “Bah y a pas grand-chose à becqueter.” Y avait même rien. Mais je suis dans un tel tourbillon que j’ai besoin de prendre l’air. Donc je pars au Maroc pour tourner. Sur place mon entente avec Jamel est telle que mon personnage d’Amonbofis devient la mascotte du film. Et derrière on fera 15 millions d’entrées…
Effectivement, et c'est là la magie dont sont capables un metteur en scène comme Alain Chabat et des comédiens investis, l'entente est telle entre Jamel Debbouze et Gérard Darmon qu'ils sont tous les deux nommés pour le César du Meilleur acteur dans un second rôle en 2003. Une renaissance pour Gérard Darmon, qui depuis s'est illustré principalement dans le registre de la comédie.