Astérix Le Domaine des Dieux : pourquoi Alexandre Astier a insisté pour adapter cette BD ?

Astérix Le Domaine des Dieux : pourquoi Alexandre Astier a insisté pour adapter cette BD ?

En 2014, Louis Clichy et Alexandre Astier apportent leur première contribution à l'univers d'Astérix et Obélix. Si "Astérix : Le Domaine des Dieux" est à l'origine une commande, le créateur de "Kaamelott" a insisté pour lui donner une dimension plus personnelle.

Astérix : Le Domaine des Dieux : une toute nouvelle formule

Sorti en 2014, Astérix : Le Domaine des Dieux fait office d’innovation dans l’univers cinématographique d’Astérix et Obélix. Réalisé par Louis Clichy et Alexandre Astier, il s’agit du tout premier film d’animation Astérix en 3D. Une transformation qui a notamment inquiété Albert Uderzo. Le créateur du petit Gaulois avait effectivement peur qu’une animation en 3D ne fasse pas ressortir l’émotion de ses personnages :

Après plusieurs mois de tests de modélisation informatique et d’animation, j’ai finalement été convaincu par le travail du jeune réalisateur Louis Clichy et du directeur d’animation Patrick Delage. Leur personnage d’Obélix était formidable et j’ai senti que la technologie était maintenant suffisamment au point pour faire un très grand film des aventures d’Astérix en 3D Relief.

Astérix : Le Domaine des Dieux
Astérix : Le Domaine des Dieux ©SND

Le rendu visuel d'Astérix : Le Domaine des Dieux est effectivement impressionnant. Avec ce long-métrage, Alexandre Astier et Louis Clichy adaptent la 17ème bande-dessinée de René Goscinny et Albert Uderzo. Il s’agit également de l’épisode préféré d’Alexandre Astier, qui signe ici le scénario et la co-réalisation de cette neuvième adaptation animée de la célèbre bande dessinée. Enfin, Astérix : Le Domaine des Dieux marque la dernière apparition de Roger Carel, doubleur historique d’Astérix, décédé le 11 septembre 2020 à l’âge de 93 ans.

Un film de commande transformé

Si Astérix : Le Domaine des Dieux est une réussite, c’est en grande partie grâce au duo Clichy/Astier. Déjà, Louis Clichy a une énorme expérience en termes d’animation. Avant de s’attaquer à l’univers d’Astérix, il a notamment travaillé chez les studios Pixar en tant qu’animateur sur des classiques comme Là-haut et Wall-E. Quant à Alexandre Astier, nul besoin de le présenter. Acteur, scénariste, humoriste, réalisateur ou encore musicien, il est évidemment le créateur de la série Kaamelott. Avec Astérix : Le Domaine des Dieux il signe son deuxième long-métrage en tant que réalisateur après David et Madame Hansen.

Pourtant, si Astérix : Le Domaine des Dieux est devenu une proposition personnelle, il s’agit initialement d’un film de commande. En effet, lors d’une interview avec Première, Alexandre Astier explique que l'idée du projet ne vient pas de lui :

Le temps passe et j’ai peur de ne pas avoir assez d’une vie pour faire ce que j’ai envie de faire. On me propose des trucs, mais je prends rien. L’exception, c’est Astérix. C’est comme si Scorsese m’appelait demain, j’y réfléchirais… Goscinny, c’est un très grand auteur populaire français, y en a quand même pas des masses. C’est un honneur de se voir confier un truc comme ça.

Astérix : Le Domaine des Dieux
Astérix : Le Domaine des Dieux ©SND

Le créateur de Kaamelott révèle également qu’Astérix : Le Domaine des Dieux devait être une adaptation d'Astérix en Hispanie. Mais lorsqu’il est arrivé sur le scénario, il a préféré changer de cap et adapter un autre album de René Goscinny et Albert Uderzo :

(C'est) une commande que j’ai modifiée. À l’origine, on m’avait proposé Astérix en Hispanie. C’est un super album, mais ça me paraissait difficile d’en faire un film. Il n’y a pas de vrai méchant, la vision de l’Espagne et des congés payés est très sixties… J’ai proposé Le Domaine des Dieux, qui est l’un de mes trois albums préférés.

Un changement qui s’explique par l’histoire d’origine. Alexandre Astier assure qu’il adore l'intrigue d'Astérix : Le Domaine des Dieux car elle lui permet de développer la noirceur et la cruauté de César. De même, il apprécie cet album car les Gaulois ont « une propension à s’engueuler entre eux » :

Le cœur de l’histoire, c’est la manipulation de César. À la place d’une attaque frontale, il choisit de jouer sur la cupidité des Gaulois et leur propension à s’engueuler entre eux. C’est un parallèle – modeste – qu’on peut faire avec Kaamelott. Les Gaulois sont des héros qui ne s’entendent pas, ils sont nés pour s’engueuler. Le village est toujours à deux doigts de s’écrouler et Le Domaine des Dieux raconte ça très bien. Ça offrait de vrais enjeux de cinoche.