Barry Lyndon : le tour de force technique de Stanley Kubrick

Barry Lyndon : le tour de force technique de Stanley Kubrick

"Barry Lyndon", film en costume du génial Stanley Kubrick, possède une particularité... Il a été en grande partie tourné à la seule lueur de bougies ! Découvrez le pourquoi du comment de cette entreprise risquée, qui s'est avérée être un incroyable succès.

Barry Lyndon, réalisé par Stanley Kubrick, résulte de l'adaptation au cinéma de l'oeuvre de William Makepeace Thackeray. Film d'une grande beautéBarry Lyndon se dévoile à la lumière naturelle et dans des décors d’époque. S'y jouent l’ascension - puis la chute - de son personnage principal.

Un projet ambitieux

Le long-métrage conte les aventures de Redmond (Ryan O'Neal), jeune irlandais depuis peu orphelin de père. Ce dernier  ambitionne de monter dans l'échelle sociale, quoi qu'il en coûte. Il élimine en duel son rival, un officier britannique amoureux de sa cousine, mais doit ensuite partir en exil...  Après des aventures rocambolesques, son chemin croise celui de Lady Lyndon (Marisa Berenson), une jeune femme sublime et richissime. Tous deux entament une liaison et, à la mort de l'époux de Madame, Redmond Barry devient Barry Lyndon...

Sorti en 1976, le long-métrage de Kubrick conquiert la critique et récolte nombre de récompenses prestigieuses. Si beaucoup de trophées le désignent comme meilleur film de l'année, une attention toute particulière se porte sur son atypique photographie...

Un souhait bien particulier

Le tournage a débuté en 1973, avec Ryan O'Neal comme interprète principal. Au début des discussions, il devait s'agir de Robert Redford, qui avait tacitement donné son accord à Kubrick. Mais c'est le comédien irlandais qui reprend le flambeau et va sortir du tournage éreinté par le perfectionnisme maladif du réalisateur américain.

Ce dernier a d'ailleurs une idée en tête depuis des années, bien trop folle pour son époque. Le cinéaste veut que tous les éclairages intérieurs soient exclusivement réalisés avec des bougies. Pour se faire, l'ancien photographe s'adresse, une fois n'est pas coutume, à la NASA. Tout ce qu'il demande, ce sont des lentilles adaptées à son parti-pris... le problème étant qu'elles ne sont pas encore en circulation.

Kubrick poursuit sa quête d'un objectif pouvant laisser entrer la lumière suffisante et le miracle se produit. La NASA lui propose le Zeiss 50 mm, destiné à aller sur la Lune, rien que ça... Mais l'objectif doit se fixer à une caméra apte à le supporter. Pour l'anecdote, c'est la Mitchell BNC, utilisée pour Orange Mécanique, qui a été irrémédiablement transformée afin de devenir compatible avec cet objectif hors du commun.