Ben Foster va boxer pour survivre à la Seconde Guerre Mondiale

Ben Foster va boxer pour survivre à la Seconde Guerre Mondiale

Voilà un projet qui ne fait pas beaucoup de bruit et qui a pourtant de sacrés atouts. "Harry Haft" a tout du petit film que personne n'attend mais qui a le potentiel pour devenir un outsider dans un grand nombre de festivals. Barry Levinson, réalisateur oscarisé pour Rain Man, mettra en scène un script écrit par Justine Juel Gillmer et sorti de la fameuse Black List. Adaptation du livre d'Alan Scott Haft intitulé Harry Haft : survivant d'Auschwitz, challenger de Rocky Marciano, le film reviendra sur l'histoire folle de la survie d'un boxeur polonais pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Transféré dans le camp de concentration d'Auschwitz, Harry Haft a littéralement dû se battre pour sa survie tel les gladiateurs à l'époque de l'Antiquité. Lors de combats forcés contre d'autres prisonniers, la victoire lui permettait de gagner ses repas et lui offrait quelques temps de répit avant le prochain combat. Les 76 adversaires qu'il a vaincu ont quant à eux été conduits à la chambre à gaz... Suite à la guerre Harry Haft est devenu boxeur professionnel. Hanté par les souvenirs et la culpabilité qui pèsent sur le prix de la survie, il a essayé d'utiliser des combats très médiatisés contre des légendes de la boxe comme Rocky Marciano comme moyen de redécouvrir une raison de vivre et de retrouver la femme dont il était tombé amoureux avant la guerre, celle qui a alimenté sa volonté de survivre aux nazis.

Et vous l'avez compris c'est l'excellent Ben Foster qui prêtera ses traits à Harry Haft. Voilà donc un projet qui a vraiment tout pour nous prendre aux tripes et au fort potentiel pour des récompenses si le ton juste est trouvé. Mais en racontant le destin incroyable de ce survivant, certains membres de l'équipe du film rendront avant tout un hommage à leurs propres ancêtres. C'est le cas par exemple du producteur Matti Leshem dont la grand-mère a péri à Auschwitz et dont le père a survécu à l'Holocauste.

Ben Foster : un comédien talentueux qui n'a pas la reconnaissance qu'il mérite

À l'affiche cette année de Leave No Trace de Debra Granik et de Galveston de Mélanie Laurent, Ben Foster fait partie de ses acteurs sous-côtés par les producteurs. À l'image d'un Ralph Fiennes par exemple, c'est une valeur sûre dont on sait qu'il sera toujours bon. Et même si sa filmographie parle pour lui, les studios n'en feront jamais une star dont le nom à lui seul suffi à monter un projet. Premier rôle et interprète du cycliste Lance Armstrong dans The Program et présent au casting de Warcraft : le commencement, il semble tout de même toujours passer au second plan. L'exemple le plus parlant: Comancheria. Ce très bon film de David Mackenzie a collectionné les éloges pour le scénario de Taylor Sheridan et les prestations de Jeff Bridges et de Chris Pine. Mais Ben Foster n'a pas eu de vraie reconnaissance médiatique malgré une performance de haut vol. Souvent utilisé dans des seconds rôles comme récemment dans Hostiles de Scott Cooper, on espère que Harry Haft va lui permettre d'enfin recevoir la reconnaissance qu'il mérite.