Bon à Tirer : un petit Farrelly (test DVD)

Quand leurs femmes, excédées par leur apparente frustration sexuelle, leur octroient un "bon à tirer" (autrement dit une semaine où tout est permis sans aucune conséquence), Rick et Fred se retrouvent - tels deux ados aux hormones en ébullition - lâchés sur la route sinueuse de la drague.
Les deux comparses en pleine crise sexuelle de la quarantaine, entament alors impunément cette semaine de "non-mariage" où la fidélité se veut proscrite. Manque de pot, enchaînant râteaux et rencontres désastreuses, leur semaine de rêve ne fait qu'empirer. Et le film aussi.

Owen Wilson est fade en gentil père de famille dont les doutes sur son mariage ne sont ici qu'un prétexte creux pour aligner des gags (dont Jean-Marie Bigard pourrait aisément être l'auteur et qui ne laissent guère - voire pas du tout - entrevoir un quelconque rictus) avec son ami, le très libidineux lourdingue, Fred. Incarné par Jason Sudeikis, cet avatar d'ado retardé obsédé par le sexe féminin (qu'il ne connait visiblement pas), entraîne toujours Rick dans ses plans foireux.
Les situations sont aussi grasses que leur ami Hog-Head (Larrry Joe Campbell), qui fait écho au personnage de Megan dans le récent Mes meilleures amies : deux grassouillets, atouts présumés drôles (pour Melissa MacCarthy en l'occurrence c'est réussi) des bandes d'amis types de ce genre de comédie. Mais le fait est que Peter et Bobby, à l'origine des hilarantes comédies Fous d'Irène ou encore le désormais culte Mary à tout prix, s'essoufflent et sont actuellement détrônés par le très en vogue Judd Apatow.

Les deux frères si habituellement cinglants envers le puritanisme américain, assènent le film (et c'est là qu'est la grande déception) d'une morale prévisible et un temps soit peu misogyne. Car bien évidemment (ou pas !) c'est la femme (cette s*****) qui trompe son mari. Bien trop amoureux de leurs épouses (ou plutôt bien trop dépendants) le tandem, lui, ne se laissera finalement pas tenter par l'infidélité et au contraire leur amour n'en sera que plus fort, et bla bla bla...

Aussi vulgaire et fin que son titre, le film des frères Farelly exclue définitivement les cinéastes de la compétition avec Judd Apatow (visiblement plus drôle et plus habile). Enfin jusqu'à preuve du contraire.

Le DVD
Ne surtout pas prendre la ridicule scène coupée, qui à elle seule constitue "les bonus" de Bon à tirer (B.A.T), comme une mauvaise blague de Bobby et Peter, ce serait les sous-estimer.

=> Toutes les infos sur Bon à tirer (B.A.T)

Zoé-Alice Klein (9 Septembre 2011)