Cannes 2021 : l'heure du bilan et nos pronostics pour le palmarès

Une édition très dense !

Cannes 2021 : l'heure du bilan et nos pronostics pour le palmarès

À quelques heures de la Cérémonie de clôture qui mettra un point final à ce 74ème Festival de Cannes, on fait le bilan de cette édition avec ce les moments forts, les déceptions et forcément les habituels pronostics pour le palmarès.

Le premier Cannes post-pandémie

Après un an d'absence - le label Cannes 2020 aura été un maigre lot de consolation -, Thierry Frémaux promettait de faire un grand festival. 24 films en Compétition, une nouvelle sélection sortie du chapeau (Cannes Première), des ajouts de dernière minute dans tous les sens, la diffusion de Fast & Furious 9 sur la plage ou encore une sélection pour sensibiliser sur le public sur le climat. En quantité, oui, ce Cannes 2021 aura été un gros morceau. Ce qui a d'ailleurs forcé les festivaliers à faire des choix, tant la programmation était dense.

Une Compétition décevante ?

Il est peut-être encore un peu tôt pour poser un tel jugement mais il ne faut pas avoir peur d'avouer que ce cru aura provoqué de la déception à plus d'un égard. La Compétition était excitante, sur le papier. Un mélange plutôt bien dosé entre les super-réalisateurs cannois ( Nanni MorettiFrançois Ozon, Wes AndersonPaul VerhoevenAsghar FarhadiBruno DumontJacques Audiard ou encore à Apichatpong Weerasethakul), les talents connus de la Croisette dans les sélections parallèles (Julia DucournauSean BakerJuho Kuosmanen) et quelques auteurs intéressants déjà identifiés (Nadav LapidRyusuke HamaguchiKirill SerebrennikovMia Hansen-Love). Mais, comme dans une équipe de foot, une liste de beaux noms ne fait pas pour autant un collectif convaincant.

Plusieurs éléments auront forgé ce qui s'apparente à un sentiment de déception. L'attente, d'abord, qui était démentielle après les longs mois de crise sanitaire. Tout le monde voulait vivre de grands moments à Cannes et les festivaliers avaient encore en tête une édition 2019 somptueuse. La quantité plutôt que la qualité, ensuite. Plusieurs fois nous nous sommes dit que tel ou tel film n'avait pas sa place dans la Compétition.

Pourquoi ramener Sean Penn et le terrible Flag Daysi ce n'est pour profiter d'un grand nom sur tapis rouge ? Que faisait le gentil Hytti Nor 6 dans la cour des grands ? Quel intérêt de sélectionner L'Histoire de ma femme ? Pourquoi Haut et Fort de Nabil Ayouch n'a pas été pris dans une autre sélection ? Un passage à Un Certain Regard ou la Quinzaine des réalisateurs aurait joué en sa faveur. Malgré le bien que l'on peut penser de Tout s'est bien passé réalisé par François Ozon, la proposition de cinéma était un peu faible pour figurer en Compétition.

Les temps forts

Memoria
Jessica (Tilda Swinton) - Memoria © New Story

À côté de ça, reconnaissons que le Festival a su quand même proposer quelques moments d'extase plutôt plaisants. On a pris un pied monstre à découvrir Titane, le second essai de Julia Ducournau. Un geste de cinéma qui a secoué tout le monde et qui, on l'espère, ne repartira pas bredouille. D'une autre façon, Memoria d'Apichatpong Weerasethakul aura aussi bousculé les festivaliers, avec sa quiétude. Plusieurs voix s'élèvent d'ailleurs pour en faire le favori à la Palme d'or. On mentionnera également Les Olympiades, une proposition vraiment surprenante de la part de Jacques Audiard, ainsi que deux autres entrées francophones : La Fracture de Catherine Corsini et Les Intranquilles de Joachim Lafosse.

Nos pronostics pour le palmarès :

  • Palme d'or : Memoria
  • Grand Prix : Les Olympiades
  • Prix du Jury : La Fracture
  • Prix d'interprétation masculine : Damien Bonnard dans Les Intranquilles
  • Prix d'interprétation féminine : Renate Reinsve dans Julie (en 12 chapitres)
  • Prix de la mise en scène : Titane
  • Prix du scénario : Un Héros