Captives : la production du film a été bouleversée par ce projet parallèle de Mélanie Laurent

Captives : la production du film a été bouleversée par ce projet parallèle de Mélanie Laurent

"Captives" d'Arnaud des Pallières emmène le spectateur dans l’hôpital de la Salpêtrière à la fin du XIXe siècle. Un lieu déjà représenté trois ans auparavant dans "Le Bal des folles" de Mélanie Laurent.

Captives : Mélanie Thierry remarquable chez les "folles"

Après avoir réalisé le documentaire Journal d'Amérique (2022), Arnaud des Pallières (à qui on doit aussi Michael Kohlhaas et Orpheline), est de retour avec le drame historique Captives. Un film maîtrisé et prenant, porté par des actrices talentueuses. On trouve en effet au casting Mélanie ThierryCarole BouquetMarina FoïsJosiane BalaskoYolande Moreau ou encore Dominique Frot, toutes excellentes dans ce long-métrage.

Captives ©Wild Bunch Distribution
Captives ©Wild Bunch Distribution

L'histoire se déroule à Paris, en 1894. L'héroïne, Fanni (Mélanie Thierry), décide de se faire interner volontairement à l’hôpital de la Salpêtrière. Elle espère ainsi y retrouver sa mère, qui y serait enfermée depuis des années. Elle va cependant vite prendre conscience qu'en ces lieux les patientes sont des victimes maltraitées par celles qui dirigent l'établissement. Et que le but n'est pas tellement de soigner ces "folles", mais de les museler. De plus, un dernier grand bal se prépare, durant lequel ces femmes serviront à divertir la haute société.

L'histoire de la Salpêtrière déjà évoquée dans Le Bal des folles

Ce n'est pas la première fois que cette histoire vraie, des bals organisés par le neurologue Jean-Martin Charcot, est abordée à l'écran. Déjà en 2021, on découvrait sur Prime Video Le Bal des folles réalisé par Mélanie Laurent, porté par celle-ci et Lou de Laâge. Une œuvre elle-même tirée du roman éponyme de Victoria Mas, paru en 2019. Dedans, une jeune femme issue d'une famille bourgeoise capable d'entendre et de voir les personnes décédées, est internée de force par son père et y découvre les expériences menées sur des femmes.

Il est déjà arrivé par le passé que deux films traitant du même sujet sortent sur une courte période. On se souvient du cas de La Guerre des boutons de Yann Samuell et de La Nouvelle Guerre des boutons de Christophe Barratier, sortis à une semaine d'intervalle, le 14 septembre et le 21 septembre 2011. De même qu'il y avait eu Yves Saint Laurent de Jalil Lespert le 8 janvier 2014, et Saint Laurent de Bertrand Bonello le 24 septembre 2014. Dans le cas de Captives, en plus de raconter une autre histoire, mais dans un lieu commun, plusieurs années le séparent du film Le Bal des folles. Cependant, le film d'Arnaud des Pallières n'a tout de même pas été aidé par ce projet parallèle.

Une production "chaotique"

Comme il le confie dans le dossier de presse du film, c'est dès janvier 2019 que le producteur Jonathan Blumental est venu lui proposer cette histoire autour du "bal des folles". Ce dernier était tombé par hasard sur cette affaire et, "pour des raisons personnelles, (il) désirait produire un film à ce sujet". Ce fut une découverte pour le réalisateur, puisque le roman de Victoria Mas, qui aida à faire connaître l'histoire, n'avait pas encore été publié. Avec la scénariste Christelle Berthevas, Arnaud des Pallières commença donc l'écriture du scénario. Sauf qu'une fois le livre publié, les droits d'adaptation furent achetés par un autre producteur.

Nous avions fini d’écrire une première version de notre scénario lorsque nous avons entendu parler de la sortie prochaine du roman — que nous avons préféré ne pas lire. Puisque nous avions déjà les grandes lignes de notre scénario, notre producteur n’a pas jugé pertinent de prendre les droits du livre. L’éditeur est donc allé voir un autre producteur… ce qui a suscité un projet parallèle. L’idée ne nous était pas agréable mais nous sommes restés concentrés sur notre projet.

Captives ©Wild Bunch Distribution
Captives ©Wild Bunch Distribution

Le réalisateur est donc resté avec la volonté de raconter "le quotidien de ces femmes pauvres enfermées à la Salpêtrière". Ainsi, Captives va au-delà du "bal des folles", car "le cœur du film se situe avant, à savoir la réalité de ce qu'on ne voit pas le temps du bal proprement dit". Reste que la production du long-métrage n'a pas été évidente, "chaotique" même, pour d'autres raisons, notamment à cause de la pandémie de Covid.

Le film a connu deux arrêts. (...) Le film n’ayant pas eu l’avance sur recettes, le tournage, prévu sur neuf semaines, a été réduit à sept, ce qui m’a poussé à une méthode de travail qui a « donné » l’écriture cinématographique spécifique du film.

Un tournage réduit donc, ce qu'on ne ressent pas devant le résultat final de Captives, visuellement impressionnant aussi bien dans la reproduction de l'époque, par les décors et les costumes, que dans la mise en scène précise et maîtrisée d'Arnaud des Pallières. Le film est à découvrir en salles le 24 janvier 2024.