Ce soir à la TV : un film de guerre très violent marqué par des tensions entre Bruce Willis et le réalisateur

Ce soir à la TV : un film de guerre très violent marqué par des tensions entre Bruce Willis et le réalisateur

En 2003, Bruce Willis et Monica Bellucci sont à l'affiche du très ambitieux film de guerre "Les Larmes du soleil", diffusé ce 26 mai au soir sur la chaîne L'Équipe. Mais, lors du tournage, le réalisateur Antoine Fuqua et la superstar hollywoodienne ne s'entendent pas du tout sur la direction dans laquelle engager le film...

Les Larmes du soleil, film de guerre sous-estimé de Bruce Willis

En 2003, après son succès Training Day, le réalisateur Antoine Fuqua a la cote. On le retrouve ainsi à la direction d'un film de guerre épique, Les Larmes du soleil, avec deux superstars à son casting : Bruce Willis et Monica Belluci. Avec un budget très conséquent de 100 millions de dollars et une histoire de survie pour une équipe de Navy SEALs dans la jungle d'un Nigeria déchiré par la guerre, Les Larmes du soleil a sur le papier des similitudes avec La Chute du faucon noir de Ridley Scott, sorti un an plus tôt avec succès.

Les Larmes du soleil
Les Larmes du soleil ©Sony Pictures

Un commando de marine des US Navy SEAL mené par le Lieutenant Waters (Bruce Willis) est envoyé en mission de sauvetage au Nigeria en proie à un coup d'État afin de récupérer le Dr. Lena Fiore Kendricks (Monica Bellucci), médecin et citoyenne italo-américaine œuvrant dans un village pour l'aide humanitaire. Toutefois, sachant pertinemment que les personnes sur place seront plus que vraisemblablement victimes des exactions ainsi que du génocide perpétrés par les rebelles à l'encontre des Igbos, le docteur refuse de les abandonner, ce qui complique la mission du lieutenant Waters et de ses hommes...

Lors de sa sortie dans les salles en mars 2003, Les Larmes du soleil ne convainc pas, accusé d'être bien trop violent pour les uns et trop pro-interventionnisme américain pour les autres. Surtout, le scénario est jugé mauvais, trop déséquilibré entre le pur film d'action et le film de guerre à visée politique. C'est qu'en effet deux films se font concurrence dans Les Larmes du soleil, la vision de Bruce Willis et celle d'Antoine Fuqua.

Un tournage très tendu entre Antoine Fuqua et Bruce Willis

Comme rapporté dès mars 2003 dans un long article du Los Angeles Times, intitulé "Une guerre de compromis", le réalisateur de Les Larmes du soleil et sa star ne se sont pas du tout entendus.

D'un côté, Antoine Fuqua souhaite montrer la réalité d'une épuration ethnique au Nigeria, et porter sa caméra sur un continent africain ravagé par les guerres. Pour lui, la véritable histoire du film n'est pas le sauvetage du personnage incarné par Monica Belluci, mais le refus de l'indifférence et la décision des Navy SEALs d'aller contre leurs ordres pour sauver des dizaines de villageois d'une mort certaine et atroce. Initialement, aucun des Navy SEALs ne devait survivre dans le film.

De l'autre côté, Bruce Willis souhaite faire de Les Larmes du soleil un film d'action à la gloire de l'héroïsme américain, avec une histoire d'amour plus développée entre son personnage et celui de Monica Bellucci. En d'autres termes, un film dans la lignée de ceux qui ont fait de lui une superstar hollywoodienne.

Résultat, les deux hommes se crient dessus et finissent par ne plus se regarder dans les yeux. À la fin du tournage, l'un comme l'autre se jurent de ne jamais retravailler ensemble.

Antoine Fuqua frustré

Dans une interview réalisée en 2007, Antoine Fuqua expliquait ainsi sa frustration, tout en comprenant pourquoi il n'avait pas pu faire le film qu'il souhaitait.

"Il y avait trop d'argent en jeu pour que ce soit juste une histoire importante sur la situation de ces gens. Et c'est ce qui s'est passé pendant le tournage, ce qui est vraiment difficile parce que vous vous lancez dans un film en essayant de dire quelque chose, et puis au milieu du film, les gens changent d'avis à cause du business, ou alors ils ne croient pas que le film peut avoir du succès sans plus d'action ou plus de choses héroïques.

Je me suis retrouvé à faire un film d'action, ce qui n'est pas ce que je voulais faire. (...) Je me suis énervé, Bruce (Willis) s'est énervé. En fait, j'aime bien Bruce, mais c'est arrivé à un point où il était difficile de travailler ensemble, parce que nous faisions deux films différents. Alors, qu'est-ce qu'on fait ? Il est la plus grande star. C'est difficile de lutter contre ça. Les gens paient pour le voir."