Chacun pour tous : retour sur l'histoire vraie qui a inspiré le film

Un scandale beaucoup moins drôle

Chacun pour tous : retour sur l'histoire vraie qui a inspiré le film

En 2018, le réalisateur Vianney Lebasque livre son deuxième long-métrage "Chacun pour tous". Si le film est une comédie, il s’inspire toutefois d’un scandale beaucoup moins drôle qui a choqué l’opinion publique.

Chacun pour tous : en route pour les Jeux paralympiques

En 2013, Vianney Lebasque réalisait son premier long-métrage intitulé Les Petits princes. Désireux de rester sur la même thématique sportive, il livre Chacun pour tous cinq ans plus tard. Pour la distribution de son film, il s’entoure de comédiens bien connus : Jean-Pierre Darroussin, Ahmed Sylla et Camélia Jordana. Il engage également des acteurs déficients mentaux tels que Vincent Chalambert et Clément Langlais. En effet, le réalisateur ne s’imaginait pas tourner Chacun pour tous sans faire appel à des comédiens atteints d’handicap mental. Après des recherches, il est parvenu à trouver ces deux acteurs qui faisaient partie d’une compagnie de théâtre nommée Le Théâtre du Cristal.

Chacun pour tous suit donc Martin, entraîneur de l’équipe française de basketteurs déficients mentaux. Plombé par l’absence de nombreux des membres de son équipe pour les jeux paralympiques, il fait l’impensable : tricher en intégrant des joueurs mentalement "valides".

Chacun pour tous
Chacun pour tous ©SND

Un scandale qui a changé les règles

Pour son pitch de Chacun pour tous, Vianney Lebasque s'est inspiré de faits réels. En effet, durant les Jeux paralympiques qui ont eu lieu en 2000 à Sydney, l’équipe de basket-ball déficiente intellectuelle espagnole avait triché et aligné 10 joueurs valides sur 12. Durant la compétition, la supercherie n’avait été vue de personne. D’ailleurs, l’Espagne a pris la médaille d’or sur cette compétition. Cependant, plusieurs mois après, un des joueurs de cette équipe a avoué…  ou plutôt retranscrit les faits, puisqu’en plus d’être valide, il était également un journaliste infiltré !

Comme d’autres joueurs non atteints d’handicap mental, il n’avait passé aucun test préalable. Dans son enquête, le journaliste assurait même que deux nageurs, un joueur de tennis de table et au moins un membre de l’équipe d’athlétisme de l’Espagne étaient aussi de faux déficients mentaux. Il suspectait également certains basketteurs de l’équipe de Russie d’avoir triché. Un véritable camouflet pour le comité international paralympique, qui jusqu’ici ne vérifiait pas ce genre de choses.

Fernando Martin Vicente, président de la Fédération espagnole de sports pour les déficients mentaux à l’époque, est alors condamné à 5400 euros d'amende et à rembourser 150 000 euros de subventions publiques. L’équipe espagnole, quant à elle, doit rendre sa médaille. Cet immense scandale aura bien évidemment des conséquences terribles puisque Le Comité international olympique exclura durant plus de dix ans les handicapés mentaux des Jeux paralympiques, considérant à l’époque qu’il était impossible de fixer des niveaux clairs de classification des déficients mentaux. Cette interdiction sera heureusement levée en 2012, à l’occasion des Jeux de Londres.