DANS MA PEAU film très spécial

Deauville récompense le meilleur film américain de l’année, Cognac le meilleur film policier, les Oscars le meilleur film tout court. Et le Prix Très Spécial, le film le plus dérangeant.

A chacun sa palme.

Ca aurait pu être Gaspard Noé et son IRREVERSIBLE, mais c’est finalement à une femme que revient le 19e prix du film le plus anti-conformiste, insolent, perturbant. Voire carrément de mauvais goût.

Mauvais goût ou bon goût, il faudrait aller vérifier ça dans la peau de Marina de Van pour pouvoir en juger. Car c’est l’automutilation, l’autocannibalisme et l’autodestruction, le masochisme et l’autoflagellation qui ont été primés cette année par le jury composé de journalistes.
Quoi que ce n’est pas la première fois, car en jetant un coup d'oeil aux derniers lauréats, CARNE, SEUL CONTRE TOUS, C'EST ARRIVE PRES DE CHEZ VOUS et TROUBLE EVERY DAY, on comprend bien vite que le sang est bel et bien l’invité premier de ce prix très très spécial.

Avec DANS MA PEAU Marina de Van a bien droit a une double palme. Révélée par le moyen-métrage de François Ozon, REGARDE LA MER, co-scénariste de 8 FEMMES et de SOUS LE SABLE, elle réalise et joue elle-même le rôle d’Esther, une jolie fille bien sous tous rapports qui se découvre un beau jour une fascination morbide pour la chair.

A.M. avec AFP (12 juin 2003)