Deauville 2017 : Compte-rendu Jour 7

Deauville 2017 : Compte-rendu Jour 7

La nouvelle plateforme e-cinéma.com a entamé une révolution avec ses deux films en compétition, avant qu’Aronofsky ne violente les festivaliers avec "Mother!".

La journée du vendredi du festival de Deauville a été marquée par la présentation des deux derniers films de la compétition, dans un contexte un peu particulier. Les programmateurs du festival avaient en effet décidé d’associer The Bachelors de Kurt Voelker et My Friend Dahmer de Mark Meyers, deux films distribués par la nouvelle plateforme e-cinéma.com. Une plateforme destinée à mettre en avant un cinéma d’auteur international inédit en France.

E-cinéma.com entreprend d’agir comme un distributeur et un diffuseur, en achetant les droits d’exploitation de films n’ayant pas trouvé d’acheteur chez les distributeurs classiques. Une proposition intéressante qui, dans l’idée, permettrait une meilleure visibilité pour un cinéma d’auteur dont l’existence en salle est de plus en plus compliquée, et donc d’amener la classe populaire à retrouver un cinéma de qualité. L’approche d’e-cinéma.com est donc ambitieuse, risquée, et sera à surveiller durant ces prochains mois. La plateforme sera lancée le 20 octobre 2017, et verra l’ajout d’un nouveau film chaque semaine (tous les vendredis à 14 heures), rendu disponible durant douze semaines, à la carte ou par abonnement mensuel.

Concernant les deux films présentés, la journée commença avec The Bachelors, qui navigue entre le drame et le feel-good movie autour de la question du deuil. Un film sympathique et inoffensif dans lequel un enseignant décide de déménager avec son fils après le décès de son épouse. De son côté, My Friend Dahmer s’est avéré relativement décevant. Supposé raconter la jeunesse de Jeffrey Dahmer, célèbre tueur américain qui assassina dix-sept personnes entre 1978 et 1991, le film s’attarde finalement davantage à montrer le mal-être d’un adolescent étrange et asocial. My Friend Dahmer laisse bien sûr entrevoir le caractère morbide du garçon – par son goût prononcé pour les animaux morts. Mais en le réduisant à un personnage amorphe et inexpressif, le film n’en tire qu’un ennui mortel.

Le seul instant marquant provint donc en soirée, avec la très attendue avant-première de Mother! en présence de Darren Aronofsky. Un film déjà controversé dans lequel le cinéaste se pose à nouveau en provocateur superficiel, où l’image se veut choquante et prévaut sur un scénario digne de ce nom.