Deauville 2020 : les Français au secours du festival du film américain

Deauville 2020 : les Français au secours du festival du film américain

Alors que le 46e festival du film américain de Deauville se clôturera samedi 12 septembre, il est temps de faire le bilan de la semaine écoulée dont on retiendra davantage les propositions françaises que la compétition américaine.

Une édition unique le festival de Deauville

Cette année le festival du cinéma américain de Deauville se sera déroulé dans des conditions vraiment particulières. En raison de la crise sanitaire qui touche actuellement le monde entier, la quasi-totalité des festivals de cinéma a été annulée ces derniers mois (certains ont opté pour une édition en ligne). Le festival de Deauville, lui, a finalement pu être maintenu, tout comme la Mostra de Venise qui se déroule en même temps. Mais les organisateurs n'ont eu d'autre choix que de s'adapter pour cette 46e édition, avec une jauge réduite (séparation d'un siège entre les spectateurs oblige), port du masque obligatoire à l'extérieur comme à l'intérieur et gel hydroalcoolique à disposition.

À part cela, pas de grand bouleversement pour les entrées et sorties dans les salles. Des règles respectées sans broncher par les festivaliers venus nombreux tout au long de la semaine. En effet, c'était presque un paradoxe de voir, cette année, autant de spectateurs hors week-end. D'ordinaire, le week-end réunit toujours du monde à Deauville, mais une baisse drastique de fréquentation se fait sentir les autres jours. Ce ne fut pas le cas pour cette édition, même lors des séances du matin consacrées à la compétition particulièrement remplie. Preuve de la réussite de cette édition et d'un public demandeur de cinéma.

Le festival du cinéma américain ET français

Par ailleurs, les organisateurs ont également dû revoir leur programmation. Grâce au partenariat avec le Festival de Cannes, des films initialement sélectionnés pour la croisette ont pu rejoindre Deauville. Est ainsi née une édition atypique pour le festival du cinéma américain avec une quantité notable de films francophones. Des films, qui, in fine, s'avèrent être les meilleurs moments de cette édition. En effet, cette année, la compétition et les premières américaines ont été en deçà. Des films décevants (Love is Love is Love, Giants Being Lonely, Don't Tell a Soul, The Violent Heart), certains anecdotiques (Bad Education, Holler, Sophie Jones) et seulement quelques réussites (First Cow, Uncle Frank, The Nest, Kajillionaire) mais pas de grande découverte.

Heureusement les Français étaient là ! Loin de nous l'idée d'être chauvin. Mais on ne peut que constater que sans les avants-premières de films comme Teddy, Les 2 Alfred, Des hommes ou encore ADN, on n'aurait pas gardé le même souvenir de cette semaine. Ne serait-ce qu'au niveau des invités. Quasiment aucune équipe américaine n'ayant pu venir fouler le tapis rouge, Félix Moati, Clémence Poésy, ou encore Lucas Belvaux et son équipe ont pris la relève.

Et même quand le film n'est pas en français, la France reste impliquée. Ce fut le cas avec Sons of Philadelphia de Jérémie Guez, un polar à l'américaine marqué par une vraie mélancolie. On pourrait ajouter à cela Resistance, co-production internationale relativement efficace qui met en scène Marcel Marceau résistant durant la Seconde Guerre mondiale, avec Félix Moati et Clémence Poésy pour accompagner Jesse Eisenberg. Et puisque les gros studios hollywoodiens ont préféré décaler leurs sorties, quelle meilleure idée (sur le papier) que de clôturer le festival avec Comment je suis devenu super-héros ? Espérons que cette initiative d'inclure des films francophones (ou d'ailleurs, comme ce fut le cas cette année avec le film coréen Peninsula) sera maintenue pour les éditions futures, Covid ou non.