Le comédien Darry Cowl est décédé mardi matin à l'âge de 80 ans à son domicile de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), des suites d'une longue maladie.
Darry Cowl, connu pour ses rôles de comique ahuri et bégayant, avait dû annuler en août son retour sur scène, au théâtre des Nouveautés, pour raisons de santé. Il avait alors annoncé souffrir d'un cancer du poumon.
Au cours de sa carrière, il a joué dans plus de 150 films, dont beaucoup de comédies rapidement oubliées, avant de s'orienter vers des oeuvres plus ambitieuses, au théâtre comme au cinéma.
En février 2004, il avait reçu le César du meilleur acteur dans un second rôle pour son interprétation dans Pas sur la bouche d'Alain Resnais.
Darry Cowl, né André Darricau, s'oriente tout d'abord vers la musique. Il entre au conservatoire de Paris et en sort lauréat des prix d'harmonie et de composition. Darry Cowl entame alors une carrière de pianiste de musical, il accompagne ainsi Bourvil ou encore Jacqueline François. Jusqu'au jour où Robert Lamoureux en retard pour une de ses représentations, Darry Cowl monte sur scène pour faire patienter le public. Il chauffe si bien la salle que Robert Lamoureux fit un bide à son arrivée. Ce soir là, est né son célèbre personnage de bégayeur, qui le poursuivra toute sa carrière.
Sacha Guitry séduit, le persuade de poursuivre sa carrière dans le cinéma. En 1955, il apparaît pour la première fois sur les écrans dans Quatre jours à Paris d'André Berthomieu et va enchaîner un nombre impressionnant de comédies, souvent cantonné au second rôle et apparition.
En 10 ans, il enchaîne plus 60 films dont plusieurs sous la direction d'André Berthomieu, Jean Girault (Les Pique-assiettes) et Jacques Pinoteau, réalisateur des deux films qui le fait connaître du grand public Le Triporteur en 1957 et Robinson et le triporteur deux ans plus tard.
En 1964, il se met derrière la caméra sans grand succès pour Jaloux comme un tigre. Le public et lui-même commence à se lasser de son personnage lunaire " bafouilleur international ".
En 1972, il tourne sous la direction de Marco Ferreri le seul film dont il prétend être fier Touche pas à la femme blanche. Jean-Pierre Mocky le fait tourner dans trois films successivement dont Les Saisons du plaisir, Augustin roi du kung-fu qui le réhabilite auprès des critiques. Celui peu fier de sa carrière est toutefois récompensé en 2001 d'un César d'honneur. Deux ans plus tard, il reçoit une autre récompense celle du meilleur second rôle pour sa prestation dans Pas sur la bouche.
Darry Cowl est un artiste à part entière, bien que devant les caméras, il n'oublie pas la musique en composant de nombreuses bandes originales de films dont Jaloux comme un tigre, Le Jour de gloire et Général... nous voilà!.
Parmi ses dernières apparitions à l'écran, on retiendra notamment Ah ! Si J'Etais Riche, Pas Sur La Bouche ou Le Cou De La Girafe.
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=> Découvrez également le livre de Darry Cowl ''Mémoires d'un canaillou''
A.C. (14 février 2006 - Avec AFP)