Le cinéaste japonais Shohei Imamura est décédé mardi 30 mai 2006 à l'âge de 79 ans.
Né le 15 septembre 1926 à Tokyo, Imamura avait été récompensé à Cannes pour La Ballade de Narayama en 1983, puis pour L'Anguille en 1997 (ex-aequo avec Le goût de la cerise de l'Iranien Abbas Kiarostami). Seul réalisateur japonais à avoir remporté deux fois la Palme d'Or, il était considéré comme le plus grand réalisateur nippon vivant depuis la disparition du légendaire Akira Kurosawa. Il était l'un des pionniers de la "Nouvelle vague" nippone née dans les années 1960, souvent associé à un autre rebelle, Nagisa Oshima.
Le réalisateur avait créé sa propre maison de production, Imamura Production en 1965. Il avait commencé sa carrière notamment comme assistant du grand Yasujiro Ozu dans les années 1950, au moment où le cinéma japonais signait ses plus grands classiques. Il passe à la réalisation en 1958.
Cinéaste volontiers esthétisant, mais aussi critique social, Imamura s'est aussi fait remarquer avec Pluie noire (1989), qui décrivait l'après-bombe A à Hiroshima dans une atmosphère onirique de fin du monde. Ce film, pourtant, avait été un échec financier et il avait même dû cesser de tourner jusqu'en 1996.
On retrouve souvent le goût du fantastique mais aussi du naturalisme dans son oeuvre, composée d'une vingtaine de moyens et longs métrages (principalement de fiction).
Il ne manquait pas non plus d'humour comme en témoigne l'étonnant, et très rabelaisien, De l'eau tiède sous un pont rouge (1997), une jolie fable pleine de vie et d'humour, ode au plaisir et à la jouissance.
A.C. (30 mai 2006 - Avec AFP)