"Jusqu’ici tout va bien et surtout PAS de Désordres chez Gaumont/Pathé et UGC ce mercredi 17 avril.
Malgré l’acharnement de mon jeune distributeur non ! Pas une seule salle Gaumont/Pathé et UGC disponible pour la sortie de mon film Désordres le 17 avril.
Pas de place ! Trop de films ! Pas notre priorité !
Désordres avec Sonia Rolland, Niels Schneider et Isaach de Bankolé a participé à une dizaine de festivals français et étrangers où le film a souvent fait salle comble en séances payantes.
Désordres a bénéficié de l’aide du CNC, du soutient d’un département et de toute une région enthousiaste pour un film indépendant construit à l’énergie avec un budget plus petit qu’un budget de téléfilm.
Désordres a une exposition médiatique importante pour un film indépendant. Participation des comédiens à la plupart des émissions (France2, France 5, D8, Canal+, Orange ciné, France Inter...) la presse , internet...partout nous sommes là pour présenter le film avec des partenaires qui jouent le jeu comme Dailymotion, commeaucinema.com et d’autres en nous offrant une visibilité incroyable pour un « petit » film.
Des journalistes présentent le film, diffusent la bande annonce, parlent de notre film en bien ou en mal qu’importe au moins ils font leur boulot.
Le public est présent en masse dans les avant premières de province, on débat, on échange !
Désordres ce ne sont pas les comédiens de Vincent Maraval qui sont surpayés...ce sont des comédiens, des techniciens qui font des efforts, travaillent avec passion et enthousiasme et pour certains se battent souvent contre la précarité !
Alors comment des groupes aussi puissants que Gaumont/Pathé ou UGC font ils preuve d’un tel manque d’intérêt, d’envie de diversité, en n’essayant même pas de tester le film auprès du public ou en ne prenant même pas le temps de voir le film dans le cas d’ UGC.
Il y a quelques jours le bureau du médiateur au CNC a essayé de sensibiliser ces deux groupes...une salle pour Désordres... simplement une salle en moins pour Clavier ou Chabat qui en ont des centaines...certainement prés de 1000 à eux deux...non ! Rien !
Alors que chez Gaumont ils avouent être perplexes, assez désemparés sur certains échecs qu’ils enregistrent ces dernières semaines, sur des films sur lesquels ils misaient beaucoup et croyaient énormément ils n’ont même pas la curiosité simplement commerciale de mettre une salle de Désordres en avant pour voir si ça fonctionne ! Juste une salle pour voir !
Sonia Rolland est originaire de Bourgogne. Un exploitant de Dijon (programmé par Gaumont) qui souhaite présenter Désordres et à qui le distributeur propose de faire une belle avant première ne peut pas le faire parce que le programmateur Gaumont ne veut pas mettre le film dans sa salle. Pas de place ! Alors nous allons à Beaune chez un exploitant indépendant ...et tant pis pour les spectateurs de Dijon.
Embouteillage de films qu’ils nous disent ??? 250 films français produits chaque année c’est 4 à 5 films français par semaine sur les 18/20 qui sortent. C’est nous producteurs et réalisateurs français qui créons l’embouteillage ? Les film français en matière de distribution sont les plus mal lotis...les distributeurs pour la plupart préfèrent sortir des films étrangers...! C’est beaucoup plus simple ! On prend moins de risques, et tant pis si les techniciens et comédiens galèrent...c’est pas leur problème car quand il n’y aura plus d’industrie française on pourra toujours distribuer les films étrangers...
Alors comment ne pas se poser la question ? Veulent ils notre mort ? La mort du cinéma indépendant, des artisans que nous sommes ? Que veulent ils quand ils sont signataires de la convention collective qui va conduire à la disparition des petits films... http://www.lespi.org/Petition-relative-a-la-convention
Il y a quelques années pour sauver la chanson française on a instauré un quota de représentation au niveau des radios. Aujourd’hui les chaines de télévision ont une obligation d’investissement dans le cinéma et la fiction française.
Quid de la distribution ? Faut il en arriver là ? Encore des lois, des obligations pour défendre les faibles contre les forts ?
Alors oui on peut être écœuré par leur comportement ! Leur manque de recul et d’analyse face à la situation d’un certain cinéma français ! Alors oui Désordres face à toutes ces personnes qui ne savent que dire non, sera dans des salles grâce à des petits exploitants qui se battent, nous font confiance et désolé pour le public à qui j’aimerais montrer mon film et qui ne pourra pas le voir.
Alors oui je propose encore une fois à Gaumont/Pathé et UGC de nous mettre la semaine prochaine au moins une salle ! La plus mauvaise, celle dont personne ne veut, comme la mauvaise table au restaurant...n’importe laquelle en fait pour les artisans que nous sommes...ces gens qui quoi qu’il arrive se battront jusqu’au bout pour faire continuer d’exister la diversité du cinéma français."
ETIENNE FAURE Producteur/Réalisateur