Dominik Moll se paye Emmanuel Macron devant le ministre de l'éducation

Dominik Moll se paye Emmanuel Macron devant le ministre de l'éducation

Lors de la remise du César des lycéens à Dominik Moll pour son film "La Nuit du 12", le réalisateur a ouvertement critiqué l'action du président de la République Emmanuel Macron, devant le ministre de l'éducation Pap Ndiaye.

La Nuit du 12, grand succès français de 2022

Dominik Moll a réalisé en 2022 un des films les plus forts et les plus aboutis de ces dernières années avec La Nuit du 12. Une enquête policière terrassante, menée par un duo de flics mémorable interprété par Bastien Bouillon et Bouli Lanners, tous les deux récompensés d'un César, Meilleur espoir masculin pour le premier, et Meilleur second rôle pour le second. Deux César des six obtenus lors de la cérémonie 2023 - dont celui de Meilleur film -, et auxquels il faut maintenant ajouter un septième, le César des lycéens.

Yohan (Bastien Bouillon) - La Nuit du 12
Yohan (Bastien Bouillon) - La Nuit du 12 ©Haut et Court

Dominik Moll sort les crocs

Lors de la remise de celui-ci, le 7 avril 2023, en présence du ministre de l'éducation Pap Ndiaye, le réalisateur a tenu un discours très critique envers le président de la République Emmanuel Macron et son gouvernement. Des mots qui ont suscité les applaudissements et les bravos de l'assistance, alors que le ministre restait lui impassible.

En recevant ce prix et en s'adressant à la jeunesse, en présence du ministre de l'éducation, Dominik Moll savait qu'il avait là une opportunité de faire passer un message. À la différence de la soirée des César, environnement forcément plus policé où les considérations politiques ne sont pas bien entendues. Et dans ce message, Emmanuel Macron en prend pour son grade, lors d'une première adresse à Pap Ndiaye.

Je pense que ça ne doit pas être facile tous les jours d'exercer cette fonction au sein d'un gouvernement et avec un président dont les paroles et les actes sont un peu le contraire de ce que devrait transmettre l'école.

Le réalisateur d'Harry, un ami qui vous veut du bien et Seules les bêtes continue :

Un gouvernement et un président qui préfèrent imposer que de dialoguer, qui préfèrent donner des leçons plutôt que de faire de la pédagogie, qui préfèrent parfois le mépris à l'écoute, qui préfèrent cliver et diviser qu'unir, qui préfèrent les intérêts particuliers au bien commun et dont seul le critère de réussite semble être de faire partie des premiers de cordée.

Concis, efficace, on espère qu'Emmanuel Macron a pris note !