Donne-moi des ailes : pourquoi le film a créé une polémique environnementale ?

Des consignes négligées

Donne-moi des ailes : pourquoi le film a créé une polémique environnementale ?

Réalisé par Nicolas Vanier, "Donne-moi des ailes" s’inspire de la vie d’un météorologiste méconnu du grand public. Durant sa production, le long-métrage a provoqué une polémique.

Donne-moi des ailes : le nouvel appel à la nature de Nicolas Vanier

Depuis ses débuts au cinéma, le réalisateur Nicolas Vannier a souvent montré sa passion pour les grands espaces naturels. On a pu ainsi le voir dans ses précédents films tels que Le Dernier trappeur, Loup ou bien encore Belle et Sebastien. Donne-moi des ailes s’inscrit donc dans la démarche du réalisateur de sensibiliser le public sur l’environnement.

Le film s’inspire de la vie de Christian Moullec, météorologiste qui a popularisé le vol en ULM avec les oiseaux. Ce dernier est un véritable amoureux des oies. Cela l’a, par conséquent, amené à vouloir voler avec ces dernières. C’est cet engagement qui a marqué Nicolas Vanier, l’incitant à vouloir réaliser ce film. Pour l’occasion, il collabore avec des acteurs chevronnés tels que Jean-Paul Rouve, Mélanie Doutey ou encore Dominique Pinon.

Donne-moi des ailes
Donne-moi des ailes ©SND

Donne-moi des ailes suit Thomas, qui se voit obligé de passer ses vacances en Camargue avec son père Christian, un scientifique totalement passionné par les oiseaux sauvages. Pour le jeune adolescent, le séjour ne l’enchante guère. Pourtant, aux côtés de son père, il va découvrir la beauté de la nature ainsi que le combat de Christian pour sauver les oies naines, une espèce en voie de disparition. Pour cela, ils doivent les guider depuis des ULM afin de les mener vers des routes migratoires moins dangereuses.

Un combat noble entaché d’une controverse

En juillet 2018, un pilote ayant travaillé pour la production du film sort la sulfateuse en portant de graves accusations sur la manière dont s’est déroulé le tournage. En effet, comme le relate Franceinfo, l’équipe de tournage est accusée d’avoir causé la perte de 500 œufs de flamants roses lors de repérages en ULM au-dessus d’une zone censée être protégée. Donne-moi des ailes a été tourné aux Salins d’Aigues-Mortes, le seul site français où se trouvent les flamants roses, une espèce classée comme menacée. Étant donné que la période de couvaison est un moment très sensible pour ces oiseaux, l’équipe de tournage était censée ne pas les effrayer afin de ne pas gêner leur reproduction.

Malheureusement, un membre de l’équipe du tournage a survolé en ULM la colonie de flamants roses afin de pouvoir récupérer de belles images. Cette tentative a alors effrayé de nombreux oiseaux qui ont donc pris la fuite, abandonnant dans la panique leurs œufs. La plupart d’entre eux ont été détruits durant la fuite.

À la suite de ce tragique épisode, la FNE (France Nature Environnement, fédération française des associations de protection de la nature et de l’environnement) Languedoc-Roussillon a porté plainte pour perturbation intentionnelle d’espèce protégée et destruction d’œufs d’espèce protégée. Un communiqué a d’ailleurs été publié par Simon Poppy, président de la FNE Languedoc-Roussillon, pour critiquer le film :

Ce film est un mauvais exemple à plusieurs égards : parce qu’il glorifie ce type de hobby et parce que le tournage du film lui-même n’a pas été exemplaire. Il peut également donner l’illusion que les oiseaux sauvages peuvent s’accommoder de la présence de ce type d’engins, alors qu’il s’agit d’oies dressées à cette fin.

La parole à la défense

À la suite de ce dépôt de plainte, le réalisateur de Donne-moi des ailes a dû se défendre contre les accusations qui lui ont été portées. C’est ainsi que dans son communiqué, Nicolas Vanier remet plutôt la faute sur le pilote qui n’a pas suivi les instructions qui lui ont été demandées :

Un vol de repérage de prise de vue à bord d’un ULM a été effectué par un prestataire pour le compte de la société Radar, productrice du film Donne-moi des ailes. Sous la responsabilité d’un pilote, il a survolé une zone interdite provoquant un dérangement extrêmement impactant sur une colonie de flamants roses nichant en petite Camargue. Un plan de vol avait pourtant été remis à ce pilote indiquant précisément les zones à éviter, dont celle-ci.

Donne-moi des ailes
Donne-moi des ailes ©SND

Ce n’est toutefois pas la première fois que le réalisateur est dans l’œil du cyclone de certaines associations environnementales. En effet, en 1995, dans son documentaire L’Enfant des neiges, le réalisateur avait été obligé de tuer un ours grizzly qui le menaçait, lui et sa famille. Cet acte avait créé une profonde controverse, d’autant que Vanier avait été accusé de construire une cabane de trappeur sur le territoire de l'ours en toute connaissance de cause. 19 ans plus tard, Le Point rapporte que le camp de chiens de traîneau qui porte son nom à Vassieux-en-Vercors a dû être fermé pour cause de problèmes d’hygiène et de sécurité.