En 1988, Arnold Schwarzenegger incarne un policier russe dans le buddy movie "Double détente" de Walter Hill. L'acteur et le réalisateur ont réussi l'exploit de tourner sur la place Rouge de Moscou en pleine guerre froide pour les besoins du film. Une première pour une production américaine.
Double détente : la rencontre explosive entre l'Ouest et l'Est
Après 48 heures, le réalisateur franc-tireur Walter Hill (Driver, Les Guerriers de la nuit) signe un autre buddy movie en 1988 avec Double détente. Le cinéaste délaisse le flic incarné par Nick Nolte et le braqueur interprété par Eddie Murphy pour former un autre tandem improbable. Lorsque le trafiquant de drogue Viktor Rostavili (Ed O'Ross) tue son coéquipier et s'enfuit à Chicago, le policier russe Ivan Danko (Arnold Schwarzenegger) se rend aux États-Unis. Sur place, il doit collaborer avec Art Ridzik (Jim Belushi), flic un brin râleur qui ne se montre pas vraiment accueillant. Le duo improvisé ne peut que faire des étincelles...
Laurence Fishburne, Gina Gershon, Peter Boyle, Richard Bright et Brion James complètent la distribution de ce film qui, s'il est moins célèbre que L'Arme fatale ou Le Dernier samaritain, reste une réussite du genre. En pleine guerre froide, le long-métrage se sert de l'opposition entre le bloc soviétique et les États-Unis pour développer une relation savoureuse. Monolithique et brutal, Arnold Schwarzenegger trouve par ailleurs un nouveau rôle qui use habilement de son impressionnante carrure après celui de Dutch dans Predator. La fameuse scène dans le sauna où le comédien affronte des criminels tout aussi imposants donne par exemple le ton dès les premières minutes.
Des prises de vues sur la place Rouge de Moscou
Le tournage de Double détente se déroule majoritairement entre Budapest et Chicago. Walter Hill, Arnold Schwarzenegger et leur équipe réussissent également l'exploit d'organiser des prises de vues sur la place Rouge de Moscou, notamment pour le générique d'ouverture, malgré le contexte tendu. Une première pour une production américaine, qui n'était pas gagnée selon le producteur exécutif Andrew G. Vajna. Ce dernier raconte (via AndyVajna.com) :
Nous avons tenté pendant des mois d'obtenir l'autorisation pour tourner sur la place Rouge auprès des organismes officiels, mais ils n'ont même pas répondu à nos demandes. C'est à ce moment-là qu'István Gárdos, le directeur de production de Hungarofilm, m'a présenté à un dirigeant d'une société internationale d'enregistrement de concerts, qui filmait les Scorpions en Union soviétique. Cette nouvelle connaissance a aidé notre petite équipe à se rendre à Moscou pour tourner pendant quelques jours. Nous avons voyagé sans visa, et à notre grande surprise, il n'y avait personne à l'aéroport quand nous sommes arrivés, mais aussi quand nous avons quitté Moscou. Nous avons finalement pu tourner la scène cruciale de la place Rouge avec une caméra au poing, grâce à nos relations russes.
De son côté, Arnold Schwarzenegger se souvient (via Allociné) :
Nous étions la première production à être autorisée à tourner sur la place Rouge de Moscou. C'était vraiment très excitant. C'était drôle, je pensais que là-bas personne ne saurait qui j'étais, mais le premier jour de tournage plus de 500 personnes criaient 'Arnold !'. C'est peut être dû à mon charmant accent.