Emma Mackey (Emily) : "j'ai choisi de faire une pause après le tournage"

Emma Mackey (Emily) : "j'ai choisi de faire une pause après le tournage"

Nous avons rencontré la comédienne Emma Mackey, à l'affiche du film "Emily" de Frances O'Connor, en salles le 15 mars et prochainement au casting du très attendu "Barbie" de Greta Gerwig dans lequel elle donne la réplique à Margot Robbie et Ryan Gosling.

Emma Mackey entre ombre et lumière

2023 est l'année des contrastes pour Emma Mackey. La comédienne franco-britannique, révélée en 2019 dans la série Sex Education de Netflix est en effet à l'affiche de deux films : Emily de Frances O'Connor (15 mars) et Barbie de Greta Gerwig (attendu le 19 juillet, après un passage à Cannes ?).

Dans le premier, elle incarne Emily Brontë dans un biopic qui s'éloigne des codes habituels pour explorer le cerveau complexe de la mystérieuse auteure. En résulte un long-métrage gothique lorgnant parfois vers le surnaturel. Un projet qui contraste avec Barbie, dans lequel elle donne la réplique à Margot Robbie et Ryan Gosling.

C'est tout juste auréolée du BAFTA de la révélation 2023 pour son interprétation d'Emily Brontë que nous l'avons rencontrée à Paris.

Emma Mackey est Emily Brontë
Emma Mackey est Emily Brontë © Wild Bunch

Devenir Emily Brontë

C'est après lui avoir fait passer plusieurs essais que la réalisatrice Frances O'Connor a offert le rôle d'Emily Brontë à Emma Mackey. Un rôle très éloigné de l'image qu'avait l'actrice de l'auteure qu'elle a découverte au lycée :

J'ai dû me débarrasser de ce que j'avais lu (...) j'ai eu du mal à me délester du côté historique, il fallait que je laisse tomber tout ça. L'histoire de Frances est un parti pris. J'étais surprise quand j'ai vu que le film était une ode à la création, et à l'imagination. On voit quelqu'un prendre vie grâce à son cerveau. Elle tente de décrypter sa mécanique, comment son imagination fonctionne, avec son lot de douleurs et de peurs que cela peut engendrer (...)

Le tournage de six semaines en vase clos dans le Yorkshire, endroit si cher à Emily Brontë, a permis à l'équipe du film de pleinement s'immerger dans l'ambiance imaginée par Frances O'Connor. Six semaines qui ont beaucoup marqué Emma Mackey, qui a choisi de faire une pause après les prises de vue :

Je ne me suis pas débarrassé du rôle facilement. C'était très intense et ça m'a beaucoup coûté. J'ai aussi beaucoup appris. J'ai choisi de faire une pause après le tournage (...) Je savais qu'il fallait que je prenne mon temps, et j'ai eu du mal à trouver un scénario qui me plaise, jusqu'à celui de Barbie. C'était ce qu'il me fallait, du rose et de la joie, après la noirceur d'Emily.

Emily
Emily © Wild Bunch

Une séquence marquante

Et de la noirceur, il y en a dans le film de Frances O'Connor, notamment dans une scène marquante, dans laquelle Emily se cache derrière un masque et se retrouve possédée par l'esprit de sa défunte mère sous les yeux médusés de ses frères et soeurs. Un moment aussi intense à tourner qu'à regarder :

C'était vraiment comme une scène de théâtre pour nous. On l'a tournée sur plusieurs jours, et presque à chaque fois en plans-séquences. Cette scène m'a hantée (...) c'est vraiment le tournant du film, là où on comprend que ça ne va pas être un simple biopic en costumes. C'est un vrai parti pris, entre le surnaturel et le réel. C'est le seul moment où on voit ses frères et soeurs faire tomber leurs barrières et redevenir des enfants. Ils ne parlent jamais de ce deuil qui les unit.

Emily
Emily © Wild Bunch

Emma Mackey réalisatrice ?

Après avoir tourné sous la direction de Frances O'Connor et Greta Gerwig, toutes deux actrices avant de devenir réalisatrices, Emma Mackey avoue être inspirée par ces parcours. La réalisation, elle y pense :

J'ai toujours eu ce désir de réaliser. J'aime le côté production d'un film, être à sa conception, trouver les bonnes personnes pour construire le puzzle (...) j'adore mon métier mais je trouve qu'être à la genèse des projets est plus complet. C'était le cas sur Barbie. Greta Gerwig s'était entourée des meilleures personnes, et on était tous dévoués à la rendre fière, que ça soit moi ou Margot Robbie, ou Ryan Gosling (...) Un cerveau comme ça, ça inspire. Mais j'ai encore beaucoup de choses à apprendre, et tant mieux.