Evil Dead : les balles tirées au fusil dans le film étaient des vraies !

Prise de risques maximale

Evil Dead : les balles tirées au fusil dans le film étaient des vraies !

Avant de devenir un phénomène du cinéma d'horreur, "Evil Dead" a commencé comme un projet fauché et complétement fou. Les prises de risques y étaient totales !

Evil Dead : petit projet deviendra grand

Sam Raimi, réalisateur amateur américain, rêve de mettre en scène son premier long-métrage. Il a 18 ans et, avec ses amis Bruce Campbell (19 ans) et Robert Tapert (22 ans), il réfléchit à ce qui pourrait être un bon projet pour lancer leur carrière dans le cinéma. Les trois hommes sont de grands amateurs de films d'horreur, et savent que c'est un genre qui a un fort potentiel commercial. Le trio se lance donc dans la production d'un court-métrage de 30 minutes tourné en Super 8 qu'ils appellent Within the woods. Le but évident de ce tournage est d'avoir une vidéo à montrer aux investisseurs potentiels qui pourraient les aider financièrement à produire leur long-métrage. En voici le résultat !

La joyeuse troupe d'ambitieux trouve quelques financements qui leur permettent de se lancer dans l’œuvre qui va changer leurs vies : Evil Dead. Même s'il est placé sous le signe de la rigolade, le tournage n'en est pas moins éprouvant. L'argent n'étant pas toujours suffisant, la production est souvent mise en pause pendant des mois en attendant qu'un généreux donateur refasse surface et permette au tournage de reprendre. Sam Raimi travaille quasiment 24h/24 et fait un malaise sur le plateau tellement il est épuisé.

Et puis le film sort. Il devient un phénomène de l'horreur, poussant le gore et la violence très loin dans ses retranchements. L'abondante quantité d'hémoglobine à l'écran pousse même de nombreux pays, dont la Finlande, l'Allemagne, l'Irlande et l'Islande, à bannir le film de leurs cinémas.

Evil Dead

Raimi, Campbell et Tapert se fichent bien de tout ça. Ils ont réussi leur coup : on parle d'eux ! Ils peuvent enfin souffler. Les gros risquent qu'ils ont pris ont finalement payé !

Aux balles masquées

Car l'équipe de production de Evil Dead n'a pas ménagé ses efforts et les prises de décisions plus que risquées pour aller jusqu'au bout de leur idée initiale. Raimi et sa troupe veulent en effet le moins possible d'effets spéciaux et le plus de trouvailles visuelles. Un choix artistique également (et surtout...) motivé par le manque évident de budget pour faire autrement. Alors les acteurs et l'équipe donnent d'eux-mêmes, tournant dans des marais lugubres où ils pataugent dans l'eau glacée. Raimi se fait même poursuivre par un taureau et manque de se faire encorner. Mais tout doit être le plus vrai possible, il n'y a donc pas à transiger.

Autre folie qui aurait vraiment pu mal tourner, toutes les balles de fusil qui sont tirées dans le film sur la cabane dans les bois étaient bien réelles et non à blanc. Une manière de faire, certes réaliste, mais qui aurait pu donner au tournage une tournure bien plus dramatique. Le décor se trouvant dans les bois au fin fond du Tennessee, la faune que l'équipe y croise est forte en couleurs, que ce soit des sans-abris, des chasseurs, des squatters ou autres drogués venus ici se cacher pour absorber des substances illicites. Bruce Campbell se retrouve même un jour à fumer un joint de marijuana que lui tend un hurluberlu local de passage. L'acteur se met alors à triper, perdant tout sens de temps et d'espace. Sam Raimi y voit l'opportunité parfaite de tourner une scène dans laquelle le personnage de Ash fait une crise de folie. Évidemment, le résultat est plus vrai que nature !

Evil Dead

Ce tournage mémorable et artisanal de Evil Dead a marqué l'histoire du cinéma d'horreur et lancé les trois hommes à Hollywood. Comme quoi, les efforts et la passion, ça crée parfois des miracles !