Flatliners : participez à l’Expérience Interdite en Blu-ray

Qui ne s’est jamais demandé s’il existe une vie après la mort et, si oui, sous quelle forme ? Retrouvez les réponses fournies par « L’Expérience Interdite », disponible en Blu-ray à partir du 28 mars.

Succéder au classique de la science-fiction du réalisateur Joel Schumacher (Le fantôme de l’opéra) était un pari dangereux. Malheureusement, le lifting subit par L'expérience interdite (1990) n’a pas pris et les critiques négatives ont fusé de toutes parts. Pour preuve, même les recettes se révèlent décevantes. L’original a rapporté près de 61,5 millions de dollars aux États-Unis, tandis que son remake se cantonne à un terrible 45,1 millions… à l’international ! Ce dernier parvient tout de même à dépasser le double de son budget. Mieux que rien.

L’Expérience Interdite : une mort imminente ?

Si le long métrage dirigé par Niels Arden Oplev (Millénium) ne marquera pas le paysage cinématographique, qu’en est-il de son histoire et de sa production ? Est-ce que ce désamour est justifié ou bien la nostalgie en est l’unique facteur ?

D’après l’histoire créée par Peter Filardi (Dangereuse Alliance), l’adaptation est signée Ben Ripley à qui l’on doit le scénario du Virtuose (2014). En guise de protagonistes : cinq étudiants en médecine. Parmi eux, Courtney Holmes (Ellen Page) va servir de premier cobaye à l’expérience de son cru. Assistée de ses camarades, elle s’inflige un arrêt cardiaque lui permettant de s’aventurer par-delà les limites de l’existence. Une fois ranimée, ses capacités intellectuelles sont décuplées. Tous choisissent alors de se confronter à ce phénomène de mort imminente, à l’exception de Ray (Diego Luna). Malheureusement, ce n’est qu’une question de temps avant que leur passé individuel ne vienne les hanter et ne fasse sa première victime.

Si ce type d’intrigue faisait office d’ovni en 1990, il est désormais difficile d’innover après s’être illustré jusque sur le petit écran par le biais de séries populaires comme The OA, Smallville et Tru Calling.

Le film est coupé en deux parties bien distinctes. Si l’expérience repose dans un temps sur des faits scientifiques plus ou moins avérés, le paranormal et l’angoisse s’emparent de la seconde moitié. Le spectateur doit faire preuve de souplesse afin de s’adapter à ce brusque changement de registre qui n’est pas véritablement gradué. Cela serait moins ennuyant si Oplev n’avait pas opté pour une solution « politiquement correcte ». Bien que les jump scare se révèlent souvent efficaces, L’Expérience Interdite aurait gagné en qualité et en audace si sa direction penchait davantage vers l’horreur et la psychologie. L’ambiance générale se dégageant de l’œuvre est trop aseptisée, édulcorée et lisse, à des années lumières de l’atmosphère malsaine de l’original. La condition sociale aisée des personnages principaux couplée à des comportements plutôt teenage n’aide en rien à instaurer un ton plus sombre. Parti pris ou erreur de parcours ?

De plus, si s’expier de ses fautes est la seule solution fournie pour que les héros puissent se soustraire à leurs hallucinations, un second moyen semble exister. N’étant apparemment en danger que lorsqu’ils se retrouvent seuls… Pourquoi ne pas se mettre en colocation ? Original, et sans aucun doute efficace. La raison de l’absence des symptômes les plus aigus en présence d’autrui n’est jamais expliquée -existe-t-elle ?-, mais n’en demeure pas moins regrettable. Assister aux effets secondaires subis par deux protagonistes, ou plus, dans un même lieu aurait été très intéressant et exaltant. En seraient-ils arrivés au point de se blesser entre eux ? Il y avait matière à approfondir.

Le remède est on ne peut plus bateau, en particulier pour Sophia (Kiersey Clemons) qui est sauvée sans aucun effort ni tension. D’ailleurs, comment considérer que leurs excuses sont valables ? Loin d’être désintéressés, les personnages ne les auraient probablement jamais proférés si leur survie n’en dépendait pas. Plutôt exécrable comme motivation non ? Difficile donc de les prendre en pitié.

L’Expérience Interdite n’en reste pas moins un divertissement plutôt agréable à condition de ne pas prendre ces points noirs en considération. Exercice difficile mais réalisable, puisque le casting offre une prestation correcte (en particulier Page et Luna). Il s’agit aussi d’une critique du monde hyper-compétitif des études supérieures en médecine.

Une sortie discrète

L’intéressé n’a d’autre choix que d’opter pour le DVD ou le Blu-ray simple. Dommage, en particulier lorsqu’un élégant steelbook est disponible dans différents pays tels que l’Allemagne et l’Italie. Cependant, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi Sony a fait le choix de ne pas mettre les bouchées doubles en vues des retours majoritairement négatifs.

De gauche à droite : DVD + Digital UltraViolet, Blu-ray + Digital UltraViolet, Steelbook allemand + Blu-ray + Digital UltraViolet

Une qualité technique incisive

Les images sont propres et définies, permettant aux textures et aux détails de faire surface sans mal. Ainsi, les gros plans sont riches en détails et les accessoires se découpent aisément du décor. Ce n’était pourtant pas évident avec le matériel chirurgical principalement métallique et renvoyant la lumière. Le tournage numérique se ressent par ses indénombrables qualités, mais également par son absence de grain entraînant une précision chirurgicale. Les couleurs sont fidèles à la source, tirant entre les différentes nuances de gris et de bleus, et les noirs sont profonds sans pour autant être bouchés. Le seul reproche, qui n’en ait pas vraiment un, est que certains effets spéciaux pâtissent de cette présentation haute définition de haute volée. Le plus notable est un fond 3D d’une salle de classe lorsque Sophia est en plein délire. Ce dernier dénote même sur un petit écran !

Quatre pistes sonores sont proposées sur la galette bleue. Les trois premières, en anglais, français et allemand, sont encodées au format DTS-HD 5.1. La dernière est quant à elle un doublage russe en Dolby Digital 5.1. Robustes, elles donnent vie à l’univers sonore de L’Expérience Interdite en usant d’une spatialisation contrôlée. L’auditeur est immergé dans un environnement tantôt festif, intimiste puis menaçant.

Au plus profond de l’expérience

Tandis que Sony propose un commentaire audio pour le Blu-ray de L’Étoile (2017), le distributeur manque le coche cette fois-ci et n’atteint pas la demi-heure de suppléments. Beaucoup d’aperçus du tournage sont inclus, ce qui constitue un plus.

  • Scènes supprimées et coupées (12:08 min) : au nombre de neuf, elles s’attardent sur le passé et les relations des différents personnages, et délivrent de nouvelles hallucinations. N’étant que peu approfondis dans le thriller, il est appréciable d’en apprendre un peu plus sur eux. Une scène alternative est aussi à disposition et met Marlo (Nina Dobrev) dans une situation critique.
  • Ressusciter un classique (6:01 min) : l’ensemble de la distribution principale et des membres de l’équipe s’attardent sur une comparaison entre l’original et son remake. Selon Niels Arden Oplev, la fantaisie a ainsi laissé place à la réalité scientifique dans une approche plus moderne. En outre, la présence de Kiefer Sutherland est abordée puisque l’acteur interprétait Nelson Wright dans le film de 1990.
  • Faire le tour (4:41 min) : à travers diverses anecdotes, le casting revient sur leur personnage et leur expérience. Kiersey Clemons révèlent entre autres qu’ils ont réalisé une formation médicale dans le but de renforcer la crédibilité de leur jeu.
  • Juste ce que le directeur a demandé (4:10 min) : featurette exclusivement constituées de compliments à l’égard du réalisateur dont les qualités sont citées une par une. Parmi elles : son humour noir.
  • La question ultime (2:16 min) : pas très pertinent, ce bonus propose aux intervenants de répondre à « Seriez-vous partant pour un ECG ? ».

Conclusion

Note de la rédaction

« L’Expérience Interdite » n’est pas le film de l’année. Cependant, il n’est pas catastrophique et permet de se distraire pendant près de deux heures. Le Blu-ray est en forme techniquement, mais ses bonus ne sont pas suffisamment fournis et seuls les trois premiers sont réellement probants. Barème : Film ★★ / Blu-ray ★★★★★ / Bonus ★★

Sur la bonne voie

Note spectateur : Sois le premier