Francis Ford Coppola se lâche sur le MCU, Dune et Mourir peut attendre

Francis "Bad Mood" Ford Coppola

Francis Ford Coppola se lâche sur le MCU, Dune et Mourir peut attendre

Bim, bam, boum. Francis Ford Coppola ne fait pas dans le détail et adresse une critique acide à l'industrie hollywoodienne, esquintant les productions Marvel et de manière plus surprenante "Dune" et "Mourir peut attendre".

Francis Ford Coppola ravive la polémique 7e art vs. Marvel

On pensait la polémique éteinte, ou au moins submergée par le bouleversement de l'industrie hollywoodienne due à la pandémie de Covid, mais Francis Ford Coppola rattrape soit son retard soit est passablement très énervé. Le grand cinéaste américain, notamment auréolé du succès de ses chefs-d'oeuvre Apocalypse Now et la trilogie Le Parrain - on ferme légèrement et aimablement les yeux sur le troisième opus - a en effet donné récemment son opinion sur les films Marvel, établissant une violente analogie avec Dune et le dernier film James Bond pour faire valoir son propos. Qui est, en quelques mots, une critique acide de la standardisation du cinéma opérée sur le modèle de Marvel, à des fins plus économiques qu'artistiques.

Apocalypse Now
Apocalypse Now ©Gaumont Buena Vista International

Des productions Marvel sans la personnalité qui fait l'art

Lors de la promotion de The Irishman, fin 2019, son confrère de cinéma et de légende Martin Scorsese avait ouvert les hostilités en expliquant ne pas regarder les films de super-héros, et que ceux-là lui apparaissaient plus comme des parcs d'attractions que comme des films de cinéma. Sa critique ne visait pas principalement des productions ou des studios en particulier - même si Disney en a pris pour son grade - mais à dénoncer la stratégie plus globale visant à dépersonnaliser et réduire à un simple "contenu" ou "programme" toutes les productions cinématographiques, les mettant ainsi sur une même égalité d'appréciation.

Il pointait là une forme de standardisation, celle-là même contre laquelle s'est emporté Francis Ford Coppola dans une interview à GQ.

Avant il y avait des films de studio... Maintenant il y a les productions Marvel. Et c'est quoi une production Marvel ? C'est un film prototype qui est fait, et refait, et refait, et refait, et refait encore pour apparaître un peu différent. (...) Je dis toujours à mes enfants, à Sofia par exemple, "que tes films soient personnels. Toujours les faire les plus personnels possibles parce que tu es un miracle, ne serait-ce que parce que tu es en vie. Alors ton art sera miraculeux parce qu'il reflètera un caractère unique.

Le cinéaste ne souhaite pas ici décrire sa fille comme miraculeuse, mais appuyer sur l'identité nécessaire à apporter à toute production, une identité sans laquelle un film n'a tout simplement pas d'âme propre. Francis Ford Coppola trace ainsi une ligne entre l'art et le reste, l'art étant selon lui un exercice hautement personnel. On ne peut pas le contredire sur ce point, mais il ne s'arrête pas là, poussant ce jugement jusque sur les récents Dune et Mourir peut attendre.

Un taquet adressé à Mourir peut attendre et Dune

Autant la critique sur la franchise Marvel de Disney se tient, autant sur ces deux films Francis Ford Coppola flirte avec peut-être une insolente gratuité. Il poursuit ainsi dans la même interview, tout en prenant soin de remarquer d'abord les grandes qualités de Denis Villeneuve et Cary Fukunaga, "deux réalisateurs extrêmement doués, talentueux, de magnifiques artistes."

On pourrait prendre ces deux films, extraire la même séquence dans les deux et les mélanger. La même séquence où les voitures entrent en collision. ils ont tous ça dans leurs films, la même chose, c'est presque une obligation d'avoir ça, pour justifier le budget. Et encore, là je parle de bons films et de réalisateurs talentueux.

Denis Villeneuve et Cary Fukunaga apprécieront cette douche qui alterne le chaud et le froid. Mais difficile de reprocher à l'un et l'autre un déficit de personnalité, quand le réalisateur canadien apporte une identité inédite à l'univers Dune et que Cary Fukunaga s'exprime du mieux qu'il peut dans le monde ultra-codé de James Bond, en parvenant quand même à réaliser un film qui a en grande partie déconstruit le standard 007...

Mourir peut attendre
Mourir peut attendre ©MGM