Anne Fontaine offre une œuvre sensuelle avec le film "Gemma Bovery" porté par Gemma Arterton et Fabrice Luchini. Un érotisme général s'en dégage, et pas uniquement grâce à des scènes dénudées.
Gemma Bovery, un rôle évident pour Gemma Arterton
Gemma Bovery est l'adaptation de la bande dessinée éponyme de Posy Simmonds. L'auteure britannique s'est inspirée du célèbre roman de Gustace Flaubert, Madame Bovary, pour raconter l'histoire d'un couple d'Anglais qui s'installe dans un village de Normandie. Mais rapidement, Gemma s'ennuie avec son compagnon, et elle entame plusieurs aventures (avec un étudiant, puis son ex).
Anne Fontaine signe cette adaptation dans laquelle on retrouve Gemma Arterton dans le rôle principal, Jason Flemyng pour jouer son mari, et Niels Schneider pour incarner le jeune et beau Hervé qui s'éprend de la jeune femme. À cela s'ajoute Fabrice Luchini, le boulanger du village passionné de littérature, qui tombe également amoureux de Gemma, et se met à imaginer qu'elle aura le même destin tragique que l'héroïne de Flaubert.
Avec Gemma Bovery, la réalisatrice Anne Fontaine propose une agréable et chaude comédie dramatique. Dedans, Gemma Arterton y est sublimée. Il faut dire que la cinéaste cherchait avant tout une actrice anglaise capable d'être sexy en parlant français. Et là dessus, elle ne s'est pas trompée. Même si elle avait d'abord pensé que la comédienne ne serait pas intéressée par le rôle après avoir joué dans Tamara Drewe, également tirée d'une œuvre de Posy Simmonds :
J’avais vu Gemma dans Tamara Drewe et d’une certaine façon, je m’étais dit qu’à partir du moment où elle avait déjà incarné un personnage de Posy Simmonds, cela ne l’intéresserait pas. (...) Mais aucune parmi que j’ai rencontrées n’a provoqué chez moi une évidence. Finalement, j’ai rencontré Gemma, et dès qu’elle a ouvert la porte et qu’elle m’a lu un petit texte en français qu’elle avait écrit, j’ai compris que j’avais affaire à une bombe atomique.
Provoquer la sensualité autrement
Grâce à Gemma Arterton, il y a en effet une sensualité qui se dégage de Gemma Bovery. De manière concrète, dans des scènes de sexe avec Niels Schneider, mais également de façon plus subtile. En effet, Anne Fontaine expliquait dans le dossier de presse du film avoir cherché à créer une forme d'érotisme à tous les niveaux de son film. De manière directe ou indirecte, aussi bien dans ces scènes sulfureuses qu'en filmant certains paysages ou encore le boulanger du village.
J’ai pensé que l’érotisme, oblique et indirect, devait se trouver dans les paysages et l’atmosphère de la Normandie, mais aussi dans le métier de Martin : comme il le dit lui-même, masser le pain lui procure un grand calme – c’est son «yoga». Lorsqu’il initie Gemma au pétrin, et qu’elle est tout près de lui, il y a une forme d’érotisme très fort qui émane de son souffle et de ses gestes.
Elle poursuit au sujet du personnage de Fabrice Luchini en insistant sur le fait que lui et Gemma n'ont pas de relation dans le film, autre qu'amicale. Le boulanger reste en retrait, témoin de la vie de Gemma et ne peut, au mieux, que fantasmer sur elle. C'est pour cela qu'Anne Fontaine a tout fait pour créer de l'érotisme autrement, comme en pétrissant le pain donc, ou par sa manière de le sentir.
Comme les deux personnages n’ont pas une relation sensuelle directe, il fallait qu’on perçoive la sensualité par ailleurs.