Hors Normes : cette rencontre déterminante qui a donné naissance au film

Hors Normes : cette rencontre déterminante qui a donné naissance au film

Sorti en 2019, « Hors Normes » est un projet qu’Eric Toledano et Olivier Nakache voulaient concrétiser depuis très longtemps. En 1994, alors qu’ils sont moniteurs de colonie, les futurs réalisateurs font la connaissance de Stéphane Benhamou, fondateur de l’association Le Silence des Justes. La découverte de la structure, ainsi que la rencontre avec son responsable qui inspirera le personnage de Vincent Cassel, sont un choc pour les cinéastes.

Hors Normes : un projet de longue date

Septième long-métrage d’Eric Toledano et Olivier Nakache, Hors Normes est un film que le duo derrière Le Sens de la fête a laissé mûrir pendant de nombreuses années. Le long-métrage synthétise d’ailleurs les thématiques évoquées par les deux réalisateurs tout au long de leur carrière, de leur passion pour les actions collectives - et la notion de groupe de manière générale - à leur intérêt pour le milieu associatif.

Le film propose une immersion dans le quotidien de La Voix des Justes et L’Escale, deux associations basées en région parisienne qui prennent en charge des enfants et adolescents autistes. Elles proposent également à des jeunes en difficulté de les former pour devenir référents au sein de leurs structures. Responsable de la première association, Bruno (Vincent Cassel) se retrouve dans le collimateur de l’Inspection générale des affaires. Cette dernière lui reproche de recruter du personnel jugé non qualifié. En parallèle, alors que les tuiles budgétaires s’accumulent, il continue d'accueillir des jeunes avec l’aide de Malik (Reda Kateb), responsable de l’Escale, qui sont parfois refusés par la totalité des institutions agréées.

Hors Normes : retour sur la rencontre qui a bouleversé Eric Toledano et Olivier Nakache, et qui marque le point de départ de leur film.

Le point de départ de Hors Normes remonte à 1994. Eric Toledano et Olivier Nakache sont alors moniteurs de colonie et veulent passer le diplôme pour devenir directeurs. C’est à ce moment-là qu’ils rencontrent Stéphane Benhamou, le fondateur du Silence des Justes, l’association qui a inspiré le film. Le sentiment d’entraide qui émane de la structure frappe immédiatement les futurs cinéastes, comme l’explique Olivier Nakache dans le making-of intitulé Hors Cadres :

On est arrivés dans un endroit absolument improbable, en plein Saint-Denis, en voyant des gens à kippa, à barbe, des référentes voilées, des enfants de toutes confessions et origines. Tout le monde avançait dans le même sens pour le bien-être de ces enfants. On s’est dit ‘mais qu’est-ce qui se passe dans cet endroit-là ?' (…) On ne les a pas lâchés depuis.

La nécessité de réaliser Hors Normes

En 1995, le duo débute sa carrière derrière la caméra avec le court-métrage Le Jour et la Nuit. Ils proposent ensuite leur aide à Stéphane Benhamou pour réaliser un film de quelques minutes pour présenter Le Silence des Justes. Ils font alors connaissance avec Daoud Tatou, un éducateur qui inspirera le personnage de Malik, interprété par Reda Kateb. En 2005, ils sortent Je préfère qu’on reste amis, leur premier long-métrage, puis Nos jours heureux, Tellement prochesIntouchables et Samba. Avec le temps, l’envie des réalisateurs de consacrer un film à l’association ne cesse de croître. Eric Toledano ajoute à ce sujet :

À un moment, on vivait de telles émotions quand on allait voir ces gars-là que notre rapport à la fiction s’est mis en route, et il n’était plus vraiment possible de le stopper.

Hors Normes : retour sur la rencontre qui a bouleversé Eric Toledano et Olivier Nakache, et qui marque le point de départ de leur film.

Selon Olivier Nakache, le déclic est venu lors du tournage du Sens de la fête :

Il y a cinquante portes d’entrée pour ce sujet-là tellement il y a de choses à dire, tellement c’est complexe, tellement il y a de mondes différents. C’est comme si ce film-là, à un moment donné, on le retenait, on le retenait, on le retenait, et on a tourné Le Sens de la fête et on s’est dit « allez, il faut le lâcher maintenant ».